Bernard a huit ans. C’est un robuste petit campagnard. Il a le teint hâlé, les joues rouges comme les pommes d’api, de grands yeux lumineux. Bien planté, l’air décidé, il se pose là. Comme tout le monde il a ses défauts et ses qualités. Heureusement, son petit cœur généreux sait trouver d’ingénieuses ressources pour réparer les déboires causés par son caractère entier et entêté, comme l’est celui de tout paysan qui se respecte.
C’est un heureux petit garçon, Bernard. Il habite avec sa maman et son petit frère Michel une gentille maison au village de Châtel-Saint-Germain. Une maison qui garde toute l’âme du passé, une vraie maison aux murs épais, aux solives apparentes, au toit de tuiles rouges.
A côté, il y a l’écurie avec les trois chèvres : la grosse Roussette et sa petite fille Biguette, et Blanchette qui est la propriété de Bernard. Pourtant quelque chose manque au bonheur du petit garçon : depuis quinze mois, son papa est parti aux