La colère
Ce jeune Saint, c’est Dominique Savio, l’élève modèle de saint Jean Bosco. Il venait d’entrer en 4e. Comme Don Bosco n’avait pas encore de professeur pour cette classe, Dominique fut inscrit au cours que dirigeait un professeur en ville. Ce dernier avait surtout des élèves riches appartenant à la noblesse de Turin. Malgré cela, Dominique, simple fils de forgeron de village, était si gentil, si serviable, que tous ses camarades l’aimaient.
Un jour, raconte Don Bosco, deux des compagnons de Dominique eurent une violente querelle. Malgré la noble condition de leurs familles ils s’insultèrent copieusement puis terminèrent en injuriant réciproquement leurs parents ! Les gros mots n’ayant pas réussi à les satisfaire, les deux garçons résolurent de se retrouver au sortir de l’école et de se battre en duel dans les terrains vagues où s’élevaient alors les remparts de la ville. Par bonheur Dominique eut vent de la chose et le saint garçon résolu de réconcilier ces deux ennemis. Mais comment y parvenir ? Ni l’un ni l’autre ne paraissait vouloir céder et tous les deux étaient plus âgés et plus forts que lui… Dominique commença donc par prier pour eux avec ferveur, demandant au ciel de l’aider dans cette difficile entreprise.
A la première récréation il prit à part ses deux camarades et essaya de leur faire entendre raison. Hélas, ce fut peine perdue ! Rentré en classe il fit alors passer à chacun un billet les menaçant de faire savoir la chose au directeur de l’école et au besoin à leurs parents. Ce deuxième appel ne fut pas plus écouté que le premier. Dominique attendit alors les deux garçons au sortir de la classe et leur dit :
« Puisque vous ne voulez rien entendre, je veux vous demander une faveur. Vous me l’accorderez, j’en suis sûr, au nom de notre amitié. Laissez-moi mettre une petite condition à votre rencontre de ce soir.
— Parce que c’est toi, d’accord, dirent les deux garçons, mais il ne faut pas que cette condition empêche le duel ! Nous ne serons contents que lorsque l’un de nous deux sera étendu par terre ! »
Le pauvre Dominique tremblait en entendant de pareils propos mais dans l’espoir d’éviter le pire il promit :
« La condition que je mettrai n’empêchera pas la bataille !
— Bon, répondirent les garnements, mais quelle est-elle ?
— Je vous la dirai quand nous serons arrivés sur le terrain », murmura le jeune Saint d’un air mystérieux.
« Tu vas appeler quelqu’un », répliquèrent les garçons.
« Non, j’irai seul avec vous. » Là-dessus, la cloche sonna et l’on entra pour la dernière heure de classe.
Sur le déclin du jour les trois élèves quittaient l’école pour se diriger vers l’ancienne citadelle de la ville… Loin de se calmer, la colère des deux adversaires n’avait fait que croître et le pauvre Dominique eut toutes les peines du monde à les empêcher de se battre en pleine rue.
Arrivés sur le terrain, le courageux pacificateur les laissa se placer à une certaine distance et faire leur provision de pierres. Le duel allait commencer lorsqu’il s’avança et leur dit :
« Avant de vous battre vous devez remplir la condition promise !
— Quelle est-elle ? » demandèrent les deux combattants.
L’adolescent tire alors une petite croix qu’il porte toujours suspendue au cou et l’élevant au-dessus de sa tête ajoute :
« Je veux que chacun d’entre vous fixe bien ce crucifix puis, en jetant une pierre sur moi, dise à haute voix : Jésus, qui était innocent, est mort en pardonnant à ses bourreaux ; moi qui suis un pécheur, je veux me venger et publiquement ! »
Après avoir dit ces paroles, Dominique alla se mettre à genoux devant celui qui paraissait le plus excité et lui demanda :
« Frappe et lance sur ma tête la première pierre ! »
Surpris le camarade proteste :
« Mais je n’ai rien contre toi ! Je suis même prêt à te défendre si quelqu’un veut te faire du mal ! »
Profitant de ce moment d’hésitation Dominique va vers l’autre compagnon et lui répète la même proposition. Il en reçoit la même réponse…
« Alors, dit-il en se dressant courageusement devant eux ; vous êtes prêts à vous battre pour me défendre, moi qui ne suis rien, et vous n’êtes pas capables de vous pardonner par amour pour Dieu qui a donné tout son sang pour sauver votre âme ! »
Et tremblant d’émotion Dominique élève à nouveau son petit crucifix devant ces deux compagnons ! Désarmés par tant de charité et de courage les deux ennemis s’avancent vers lui, tête basse et, rougissants, lui tendent la main.
« Je me sentais tout bouleversé, dira l’un d’eux et je tremblais de tous mes membres !
— J’avais honte, avoua l’autre, d’avoir ainsi obligé un camarade si bon à faire une pareille besogne ! »
Tous les deux, après s’être réconciliés, suivirent le conseil de leur saint ami et allèrent se confesser, retrouvant, avec le pardon de Dieu, la paix du cœur.
« La conduite de Dominique en cette circonstance, conclut Don Bosco, doit servir d’exemple à tous les enfants chrétiens. C’est ainsi qu’ils doivent agir quand ils voient des camarades se mettre en colère ou s’exposer à faire de graves sottises. »
N’oublions pas non plus que le premier devoir d’un vrai disciple de Jésus-Christ est de pardonner toujours, même à ses ennemis.
Vie de Dominique Savio
Bonjour
Je souhaiterais me désinscrire de cette adresse mail pour en noter une autre, je ne vois pas comment le faire , merci par avance de me guider
Cordialement
nathalie
Bonjour,
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Le Raconteur