Jacques — J’ai bien réfléchi, mon Père, à ce que vous nous avez expliqué hier. Mais, si le prêtre représente Jésus-Christ, l’enfant de chœur, qu’est-ce qu’il représente ?
Françoise — Rien du tout ! La preuve c’est qu’on s’en passe très bien. Quand tu ne te réveilles pas pour la messe, c’est madame Goupil, la sacristine, qui dit les réponses et qui agite la sonnette.
Jacques — Peut-être. Mais moi, je mets une soutane rouge et un surplis. Et puis je transporte le missel, je présente les burettes, et vous, les femmes, vous ne pouvez pas le faire !
Le Père — L’enfant de chœur, ou plus exactement l’acolyte, représente le peuple de Dieu. Le prêtre n’a pas le droit de célébrer la messe tout seul. La messe c’est l’affaire du prêtre et, avec lui, de tout le peuple chrétien.
Françoise — Pourquoi ? Est-ce que Jésus-Christ n’était pas tout seul sur la croix ?
Le sacrifice de l’unité
Le Père — C’est bien vrai ! Mais pourquoi est-il mort sur la croix ? Il nous l’a dit : « pour rassembler tous les enfants de Dieu dispersés ». Par son sacrifice du Calvaire il les a réunis en un seul Corps, son Corps, ce qu’on appelle l’Église. C’est pourquoi, depuis qu’il est mort — et ressuscité —, Jésus ne peut plus offrir son sacrifice tout seul. Son sacrifice est en même temps celui de l’Église, qui l’offre avec lui.
En outre, c’est bien vrai que le prêtre en célébrant la messe représente le sacrifice du Calvaire, mais il fait ce que Jésus a fait à la Cène. C’est après la Cène qu’il a dit : « Faites ceci en mémoire de moi. » Et à la Cène, Jésus n’était pas tout seul. Il a présenté le pain et le vin à ses Apôtres en disant : « Prenez et mangez-en tous… Prenez et buvez-en tous. »
Jacques — Alors, quand je sers la messe, je dois offrir le pain et le vin avec le prêtre ?
Le Père — Le prêtre est seul à prendre le pain et le calice dans ses mains, mais tous les chrétiens doivent offrir avec lui, dans leur cœur. C’est pour cela que le prêtre se tourne si souvent vers les fidèles, les interpelle, leur dit : Dominus vobiscum.
Jacques — Et je réponds : Et cum spiritu tuo.
Françoise — Quand tu es seul. Mais quand nous sommes là, nous le disons aussi.
Le Père — Et vous avez raison. Même si on ne sait pas le sens de ces paroles il est important de les dire, pour montrer qu’on s’unit au prêtre.
Participer à la messe
Françoise — Pourtant on dit que les gens assistent à la messe. Quand on assiste à un film ou à un match, on n’a pas à se mêler de ce que font les acteurs ou les sportifs.
Le Père — Oui. Pourtant, les spectateurs rient ou frémissent de ce qu’ils voient, et ils applaudissent quand ils sont contents. Mais la messe n’est pas seulement un spectacle. Personne ne devrait y être simple spectateur. Tout le monde doit y participer. Et comment y participe-t-on ?
Jacques — En répondant au prêtre, en chantant tous ensemble.
Françoise — En donnant à la quête.
Jacques — En se levant et en se mettant à genoux quand il faut.
Françoise — En faisant bien attention, en priant.
Le Père — C’est vrai. Mais n’oubliez pas le principal ! Voyons… Je vous ai rappelé ce que Notre-Seigneur disait à ses Apôtres…
Jacques — Ah ! oui ! « Prenez et mangez. » On participe à la messe surtout en communiant.
Le Père — Je vous pose une question, à mon tour. Pourquoi les chrétiens doivent-ils aller à la messe, au moins chaque dimanche ?
Françoise — Parce que sans cela ils feraient un péché, puisque c’est obligatoire.
Le Père — Et pourquoi est-ce obligatoire ?
Jacques — On va à la messe pour rencontrer Jésus-Christ, pour le prier.
Le Père— Mais tu peux prier dans ta chambre, ou sur la route. On n’a pas besoin d’aller à l’église pour rencontrer Jésus-Christ : il est dans ton cœur par la grâce.
Jacques — A la messe, on entend sa parole dans l’évangile, dans le sermon.
Le Père — Oui, et c’est très important. Mais tu peux aussi lire l’évangile à la maison, tu peux entendre un sermon à la radio…
Françoise — A la messe on peut communier. On ne peut pas communier en écoutant la radio, ni même en regardant la télévision.
Le Père — Oui. Mais il y a encore autre chose. Pour vous faire comprendre ce que je veux dire, je vais faire une supposition impossible. Imaginons qu’il y a tellement de prêtres que chaque fidèle aurait un curé pour lui tout seul, comme autrefois chaque seigneur avait son chapelain. Si chaque fidèle avait ainsi sa messe chaque dimanche pour lui tout seul, dans sa chapelle particulière, est-ce que ce serait encore la messe ?
Jacques — Je ne sais pas. Il me semble que ça ne serait pas normal, mais je ne vois pas pourquoi.
Le rassemblement de l’Église
Le Père — Je vais te le dire. Parce que la messe, c’est le rassemblement de toute l’Église. Nous n’y allons pas seulement pour rencontrer Jésus-Christ, ni même pour communier avec lui, comme en tête à tête. Nous y allons pour nous rassembler avec nos frères, pour nous unir à eux dans une action commune. La messe, ce n’est pas seulement le sacrifice de Jésus-Christ offert par le prêtre. C’est le sacrifice de Jésus-Christ offert par l’Église et pour l’Église.
Jacques — Alors l’enfant de chœur représente l’Église ?
Le Père — Mais oui : s’il n’y a personne d’autre, ce petit bonhomme, à lui tout seul, représente tous les paroissiens, et même tous les baptisés du monde entier.
Jacques — Alors je représente aussi monsieur Homais le pharmacien et madame Barbazange la buraliste, qui ne vont jamais à la messe ?
Le Père — Chut ! chut ! Regarde dans ton missel ce que le prêtre dit aussitôt après la consécration.
Jacques (lisant) — « Nous, vos serviteurs… »
Le Père — C’est-à-dire les prêtres.
Jacques — « et tout votre peuple saint, nous vous offrons cette hostie… »
Le Père — Le « peuple saint » ce sont tous les baptisés qui entourent l’autel.
Baptême et messe
Françoise — Alors, si quelqu’un qui n’est pas baptisé entre à l’église pendant la messe, il ne participe pas à la messe ?
Jacques — Bien sûr que non, parce qu’il ne fait pas partie du Corps du Christ. Il est un simple spectateur, un étranger.
Le Père — Tu as très bien compris. Et les paroissiens qui assistent à la messe sans rien dire, sans rien faire, en pensant à autre chose, se comportent comme s’ils avaient oublié leur baptême. Pourtant il y a une cérémonie qui a justement pour but de le leur rappeler. Savez-vous laquelle ?
Françoise et Jacques — Euh…
Le Père — Malheureusement on ne l’explique pas souvent, et puis ceux qui en auraient le plus besoin n’y assistent jamais, parce qu’ils ne vont pas à la grand-messe, ou parce qu’ils arrivent en retard.
Jacques — Ah ! j’y suis : c’est l’aspersion.
Le Père — Avec l’eau bénite, qui rappelle l’eau du baptême.
Françoise — Alors, quand je prends de l’eau bénite en entrant dans l’église, je rappelle mon baptême ?
Le Père — Oui, et tu le renouvelles, car l’eau bénite efface les petits péchés. Et c’est pour cela que les bénitiers, comme le baptistère, sont à la porte de l’église. C’est par le baptême que nous entrons dans l’Église pour y offrir le sacrifice de Jésus-Christ avec tout le peuple saint des baptisés.
Qu’elle théologie de pacotille que voilà. Par l’intermédiaire de son ministre, DIEU purifie son peuple qui entre dans le Temple pour louer le Seigneur selon le psaume 12 d’Israel, en chœur alterne avec le Pretre. In personna Christi, ce dernier offrira (Offertoire) le saint sacrifice de la Messe, à Son Pere.. L’Assemblee (ecclésia) s’associe au renouvellement symbolique de la Passion du Christ en communiant à son corps et à son sang. Comme il le demanda la veille de sa Passion. Le mythe de l’assemblée autour du président est heretique.
par ailleurś l’image de l’enfant faisant l’aspersion est faussé Il fait une encensement.
Merci pour votre long commentaire.
Vous dites que l’idée du peuple assistant à la messe autour du célébrant qui agit, comme vous le précisez, « in personna Christi » est hérétique ? Pouvez-vous m’indiquer quel texte pontifical condamne cela ?
Cordialement
Le raconteur