Étiquette : <span>Rameau</span>

| Ouvrage : La semaine de Suzette .

Temps de lec­ture : 4 minutes
Vivette se rend à la procession des Rameaux

C’é­tait le plus beau , celui de la petite Vivette, un rameau char­gé de jouets et de bon­bons, sui­vant la cou­tume du pays. Et Vivette, bien qu’elle le trou­vât lourd à por­ter, en était très fière, Elle fai­sait « sa glo­rieuse », comme disait son père, et se réjouis­sait fort à l’i­dée de l’ef­fet qu’elle pro­dui­rait tout à l’heure à l’église…

L'ange gardien lutte contre l'orgueil de la petite fille

…lors de la béné­dic­tion des rameaux. Mais voi­là que le bon de Vivette, qui se tenait tout près d’elle, fut très pei­né par ce sen­ti­ment d’. Il essaya bien de souf­fler à la petite fille que ce n’é­tait vrai­ment pas joli d’al­ler voir le Bon Dieu en pen­sant seule­ment à écla­bous­ser ses com­pagnes de sa richesse.

Auteur : Latzarus, Marie-Thérèse | Ouvrage : Pâques .

Temps de lec­ture : 15 minutes

Hosan­nah au Fils de David !

D’ABORD inti­mi­dé, Jean n’o­sant avan­cer, demeu­ra près du béni­tier, son à la main. Mais, à chaque ins­tant, la porte s’ou­vrait et, pres­sé d’en­trer, le nou­vel arri­vant bous­cu­lait l’. À la fin, un homme vêtu de rouge, et dont les culottes courtes lais­saient voir les bas blancs et les sou­liers à boucles, prit Jean par le bras et le pous­sa dou­ce­ment vers des bancs où de nom­breux petits gar­çons étaient assis côte à côte. Une dame en deuil, au visage doux et triste, fit signe à l’un des enfants de se recu­ler pour faire place à Jean et ordon­na tout bas à un autre gar­çon­net de don­ner au nou­veau-venu un livre noir à tranches rouges. 

Le petit ten­dit la main, mais il jeta sur la dame un coup d’œil embar­ras­sé et retour­na gau­che­ment le livre dans ses mains, mais sans l’ouvrir. 

La dame se pen­cha vers lui, en disant doucement : 

— Ouvre à la page 60 et suis l’office. 

— Je ne sais pas lire, bégaya l’enfant. 

La dame eut un geste éton­né, mais n’in­sis­ta pas : 

— Alors, regarde et dis ta prière, conseilla-t-elle. 

On n’a­vait pas besoin de dire à Jean de regar­der : il n’a­vait pas assez d’yeux pour contem­pler l’ad­mi­rable spec­tacle qui s’of­frait à lui. 

Dans le fond, près de l’au­tel doré et fleu­ri, des prêtres, magni­fi­que­ment vêtus de soie et d’or, se tenaient auprès d’un mon­ceau de rameaux, sur les­quels l’un d’eux éten­dait la main en par­lant dans une langue inconnue. 

— Levez-vous et tenez, tous, vos rameaux à la main, dit la dame, on va les bénir. 

Et Jean, comme les autres, bran­dit le brin d’o­li­vier, sur lequel tom­bèrent les paroles saintes :

Bénédiction des Rameaux - Levez-vous et tenez tous vos rameaux.
Levez-vous et tenez tous vos rameaux.

« Dai­gnez bénir, Sei­gneur, ces branches de pal­mier ou d’o­li­vier… Par Jésus-Christ Notre-Sei­gneur. Amen. »

C’é­tait, main­te­nant, devant l’au­tel illu­mi­né, la lente pro­ces­sion des prêtres en blancs sur­plis, qui rece­vaient, incli­nés, la palme ou le rameau qu’on venait de bénir. Der­rière eux, venaient des enfants dont la seule vue plon­gea le petit Jean dans un éton­ne­ment plein d’ad­mi­ra­tion. La plu­part d’entre eux n’é­taient guère plus grands que lui ; mais ce n’é­taient pas eux qui por­taient des culottes rapié­cées et des vestes trop longues. Ils avaient, tous, de belles robes rouges, ornées de tant de petits bou­tons, qu’il était impos­sible de les comp­ter. Une autre robe, de den­telle, blanche, celle-là, recou­vrait tout le haut du corps et s’at­ta­chait, sur les épaules, par des flots de ruban rouge. 

Sur les têtes, dont la plu­part étaient bou­clées, de toutes petites calottes rouges étaient posées, si en arrière, que Jean se deman­da com­ment elles pou­vaient tenir. Ce n’é­tait pas tout : des bas et des pan­toufles rouges com­plé­taient le cos­tume. Jean sou­pi­ra : Qu’ils devaient être heu­reux, ces enfants ! Ils sui­vaient, main­te­nant, la pro­ces­sion qui tra­ver­sait l’é­glise et leurs voix enfan­tines se mêlaient à celles des chantres. 

Cepen­dant, arri­vée à la grande porte, la moi­tié de la pro­ces­sion sor­tait sur la place de l’é­glise, tan­dis que l’autre moi­tié, demeu­rée à l’in­té­rieur, chan­tait les louanges de Dieu. À tra­vers la porte, l’on enten­dait des voix répon­dant aux voix des chantres. 

Puis, un coup fut frap­pé à la porte : elle s’ou­vrit et, le pre­mier, s’a­van­ça l’ qui por­tait une grande croix d’or. 

Der­rière lui mar­chaient les prêtres et les autres enfants por­tant des palmes et des rameaux. 

Alors, la messe com­men­ça : au son d’une clo­chette agi­tée par un enfant de chœur, les fidèles s’a­ge­nouillaient et se rele­vaient, et Jean, comme les autres, bais­sait la tête devant ce Dieu qu’on ne lui avait pas appris à connaître. 

Une émo­tion très douce l’en­va­his­sait : ces chants, ces céré­mo­nies, cette foule en prière, comme c’é­tait pai­sible et beau ! Jamais, depuis sa toute petite enfance, il ne s’é­tait sen­ti si heu­reux et si tran­quille. Autour de lui, les bam­bins qui avaient trou­vé l’of­fice un peu long, jetaient des regards gour­mands sur les frian­dises de leurs rameaux. Il arri­vait, même, qu’une langue timide effleu­rât un fruit confit, mais un regard de la mère fai­sait tout ren­trer dans l’ordre. Même dans le Midi, où les rameaux des petits enfants se couvrent de bon­bons, les joies du dimanche des Rameaux ne doivent pas faire oublier que le Carême est un temps de pri­va­tions. C’est le jour de Pâques, seule­ment, quand les cloches reviennent de Rome, que l’on peut goû­ter aux sucreries. 

Prêtres et enfants de chœur avaient quit­té l’au­tel où déjà s’é­tei­gnaient les cierges. La dame en deuil dis­tri­bua aux enfants des billets de pré­sence, puis, fai­sant signe à Jean de la suivre, elle se diri­gea vers la sortie. 

Sur le per­ron de l’é­glise, elle s’arrêta : 

— Je ne t’ai jamais vu au patro­nage, mon petit, com­ment t’appelles-tu ? 

— Jean Var­naud, dit l’en­fant ; dans ma mai­son il y a le petit du char­bon­nier qui va au patro­nage, mais moi, je ne peux pas, je travaille. 

— Qu’est-ce que tu peux bien faire ? 

— Je vends des journaux. 

— Quel âge as-tu ? 

— Huit ans. 

— Eh bien, mon petit, à huit ans, on doit être à l’é­cole et au patro­nage. Où habites-tu ? 

— Dans la rue des Lau­riers, au-des­sus du charbonnier. 

— Bien, et sou­riant à l’enfant,la dame s’éloigna. 

Vers cinq heures, Jean s’ap­prê­tait à aller vendre les jour­naux du soir quand on frap­pa à la porte, et, au grand éton­ne­ment de la mère Mathieu, Madame Lagarde (ain­si se nom­mait la dame du patro­nage) entra dans la cui­sine malpropre. 

Auteur : Latzarus, Marie-Thérèse | Ouvrage : Pâques .

Temps de lec­ture : 8 minutes

Ce dimanche-là, le petit Jean avait fini, plus tôt que de cou­tume, de vendre le paquet de jour­naux, dont il avait la charge. 

Il comp­ta, dans sa poche, les quelques sous qu’il venait de gagner, et se diri­gea, vers la sombre mai­son, où vivait la vieille femme qui le gar­dait. Quand il arri­va, elle était en conver­sa­tion, avec la femme du char­bon­nier, et comme d’ha­bi­tude, fit sem­blant de trou­ver insuf­fi­sant, le gain du petit Jean :

— Si ce n’est pas mal­heu­reux, dit-elle à sa voi­sine, être obli­gée de loger, de nour­rir et d’ha­biller ce grand gar­çon, avec ces quelques sous. 

Elle fit sem­blant de trou­ver insuf­fi­sant le gain du petit Jean.

La mère Mathieu exa­gé­rait : d’a­bord, l’As­sis­tance Publique la payait pour entre­te­nir l’. De plus, elle le logeait dans un gre­nier, où une caisse pleine de paille lui ser­vait de lit, et le nour­ris­sait de pain sec et de châ­taignes bouillies. Quant à ses vête­ments, il valait mieux n’en pas par­ler : le petit avait une culotte rapié­cée que recou­vrait, entiè­re­ment, une veste si longue et si large, qu’on aurait pu y tailler un cos­tume com­plet. Dépour­vu de bas et de chaus­settes, il por­tait, été comme hiver, de lourdes galoches, et ses che­veux ébou­rif­fés s’é­chap­paient d’une cas­quette, que la pluie et le soleil avaient fanée, tour à tour. 

Auteur : Bernard, Jean | Ouvrage : Et maintenant une histoire II .

Temps de lec­ture : 8 minutesLe voi­là ! Le voi­là ! cou­rons vite… »

Sai­sis­sant la main de sa petite sœur, Jacques l’en­traîne à toute vitesse sur le sen­tier rocailleux. Il y a de la joie par­tout aujourd’­hui : dans l’air pur et le ciel bleu, dans le soleil qui brille radieux, et sur le visage de tous ces gens qui courent, char­gés de branches vertes, dans la direc­tion d’un point mys­té­rieux où la foule s’a­masse peu à peu.

«  ! Hosanna .…»

Des cris arrivent jus­qu’aux oreilles de Jacques et de Myriam qui, tout essouf­flés, cherchent à se fau­fi­ler par­mi les groupes. Comme ils sont petits, ils arrivent sans trop de peine à se frayer un pas­sage à tra­vers la foule qui s’a­gite de plus en plus, bran­dis­sant ses palmes et redou­blant ses cris :

« Hosan­na ! Hosan­na ! Gloire au fils de David !… »

Enfants à la prossession des Rameaux

Les enfants sont arri­vés au pre­mier rang, au bord même du sen­tier où ils demeurent sou­dain immo­biles, le cœur bat­tant d’é­mo­tion. A quelques pas d’eux, les hommes s’a­vancent, essayant tant bien que mal d’é­car­ter la foule. Au milieu d’eux, assis sur un ânon : le Pro­phète… le fameux pro­phète qui, depuis tant de mois, par­court le pays en fai­sant le bien, et que plu­sieurs pré­tendent être le Mes­sie tant atten­du de tous… Comme Il a l’air bon ! Son visage est lumi­neux comme le soleil, son regard plus doux que le miel.

De tous leurs yeux, Jacques et sa sœur regardent. Myriam est si émue qu’elle ne peut plus par­ler. Elle a joint ses petites mains et fixe éper­du­ment Celui qui vient, tan­dis que Jacques, débor­dant d’en­thou­siasme, agite ses palmes et crie tant qu’il peut de vibrantes acclamations.

Quelques minutes encore, et le Sei­gneur sera tout près d’eux. Il arrive… Le voi­là… Tout d’un coup, Jacques et Myriam, éper­dus, tombent à genoux sur le che­min… En pas­sant près d’eux, le Pro­phète les a lon­gue­ment regar­dés, puis Il leur a sou­ri, et son sou­rire, péné­trant jus­qu’au fond de leur cœur, y a mis une lumière si claire, si chaude, qu’elle est en eux comme un vivant soleil.

C’est Jacques qui s’est res­sai­si le pre­mier. Il s’est rele­vé d’un bond et s’est pré­ci­pi­té sur les pas du Sei­gneur pour mêler ses cris à ceux du bruyant cor­tège qui, sans fin, conti­nue à L’acclamer.

* * *

Le soleil avait depuis long­temps dis­pa­ru à l’ho­ri­zon lorsque Jacques, tout cou­vert de pous­sière, est reve­nu à la mai­son. Hors de lui, le gar­çon n’en finit pas de racon­ter sa jour­née ; et demain, oui, demain sûre­ment, et les autres. jours, il recom­men­ce­ra à suivre le Pro­phète, à L’ac­cla­mer, et, qui sait, peut-être même arri­ve­ra-t-il à se faire connaître de Lui ?

Auteur : Daniel-Rops | Ouvrage : Légende dorée de mes filleuls .

Temps de lec­ture : 15 minutesC’é­tait à , la ravis­sante ville qui mirait ses palais, ses mai­sons, ses pal­miers, dans l’eau pure du plus beau des lacs. Par­mi les bandes d’en­fants qu’on voyait chaque jour jouer sur la rive, comme ont tou­jours fait les enfants de tous les pays et de tous les temps, à lan­cer de fra­giles esquifs sur les courtes vagues, ou à bâtir des châ­teaux avec du sable, l’un d’eux, depuis quelques mois, se fai­sait remar­quer par son air étrange, grave et médi­ta­tif, bien sur­pre­nant chez un petit gar­çon de six ans.

Caté : Mosaique jeune EnfantIl s’ap­pe­lait Mar­tial, ce qui était un nom latin, bien que ses parents fussent d’ex­cel­lente race juive, de la célèbre tri­bu de Ben­ja­min. Mais son père avait ser­vi dans les troupes auxi­liaires de Rome et quand son fils était né, il avait vou­lu qu’il por­tât le nom d’un de ses com­pa­gnons de com­bats. Mar­tial avait été éle­vé comme tous les petits gar­çons de son temps, c’est-à-dire fort libre­ment. Il lui arri­vait sou­vent, mal­gré son jeune âge, de par­tir dans la cam­pagne, en com­pa­gnie de sa che­vrette fami­lière qui le sui­vait par­tout, et de s’en aller dans quelque belle prai­rie au-des­sus du lac, pas­sant des heures à cueillir des fleurs, à regar­der un vol de fla­mants rosés tour­ner en criant dans le grand ciel bleu ou encore à se chan­ter pour lui-même de belles chan­sons qu’il ne répé­tait à per­sonne, car per­sonne n’au­rait pu le comprendre…

Or, un jour qu’il était allé cher­cher des ané­mones — de magni­fiques ané­mones d’un rouge sombre, au cœur vio­let, comme il s’en cachait dans les creux de rochers qu’il connais­sait, — Mar­tial avait fait une ren­contre. Il venait de grim­per sur un mon­ti­cule, à quatre pattes, sa petite chèvre blanche bon­dis­sant, plus leste, à côté de lui, quand, à dix pas peut-être, il avait vu un homme, tout seul, immo­bile, qui se tenait les bras levés,comme en prière,et la tête ten­due vers le ciel. Un ins­tant, l’ était demeu­ré immo­bile, consi­dé­rant atten­ti­ve­ment l’inconnu.

Puis l’homme avait bais­sé la tête ; ses bras étaient re­tombés dou­ce­ment et, à ce moment, son regard s’é­tait posé sur Mar­tial et, en silence, l’a­vait fixé. Quel regard!… Ja­mais l’en­fant n’a­vait par­lé à qui­conque de cette ren­contre, même à sa mère ou à son père. Jamais il n’a­vait racon­té ce qui s’é­tait pas­sé lorsque l’in­con­nu lui avait fait signe d’a­van­cer et qu’il était allé vers lui. Jamais il n’a­vait répé­té les paroles qu’il avait entendues.

Mais c’é­tait depuis cette ren­contre que Mar­tial était mys­té­rieu­se­ment grave, comme s’il por­tait dans son jeune cœur un secret immense, une image à laquelle il ne ces­sait de penser.

Le prin­temps était là, le mer­veilleux prin­temps de Pa­lestine, tout empli d’air léger, de jeune soleil, de chants d’oi­seaux. La vigne en fleurs exha­lait son par­fum et l’on enten­dait reten­tir dans les syco­mores le rou­cou­le­ment des tour­te­relles et des pigeons.

Dans la bande des gar­çons qui jouaient au bord du lac, tout heu­reux de bar­bo­ter, pieds nus, dans l’eau si douce, les aînés par­laient beau­coup d’une his­toire qu’ils avaient enten­du racon­ter par leurs pères et qui les sur­ex­ci­tait fort. Ne disait-on pas qu’un pro­phète était appa­ru ? Oui, un pro­phète, un de ces hommes étranges, extra­or­di­naires, que Dieu avait envoyés maintes fois à son peuple, — ain­si qu’on l’ap­pre­nait à l’é­cole de la syna­gogue, — pour l’a­ver­tir, le conseiller ou le conso­ler. Il y avait cepen­dant bien des années, des cen­taines d’an­nées, qu’il n’a­vait pas été ques­tion de pro­phètes. Por­tait-il des vête­ments faits de peaux de bête ? Le Sei­gneur lui avait-il puri­fié les lèvres avec un char­bon ardent ? Ou, comme le grand Élie, se pro­me­nait-il dans le ciel sur un char de feu ? Car ces enfants, qui appre­naient à lire dans la Bible, connais­saient à mer­veille tous les épi­sodes du Livre Saint.

En tout cas, il avait fait des miracles, c’é­tait cer­tain. Il avait gué­ri la mère d’un des pêcheurs du lac, que tous connais­saient, le bon Simon, celui qui avait la grande barque à dix rames. Et à Caphar­naüm, tout près de là, on racon­tait qu’un offi­cier romain était allé le trou­ver pour le sup­plier de sau­ver son ser­vi­teur atteint d’une grave fièvre et que, sans même voir le malade, de loin, d’un seul mot, il l’a­vait remis debout. Ain­si, dans ces jeunes âmes, l’his­toire du Nou­veau Pro­phète éveillait-elle une curio­si­té ardente.

Aus­si quand, un matin, la petite Rébec­ca, qui savait tou­jours tout, — curieuses, les filles le sont encore plus que les gar­çons, — accou­rut sur la plage en criant : « Il est là ! Je le sais ! Il est dans le champ là-haut, assis avec ses amis, dans les aspho­dèles. Et il parle…», pas un des enfants n’hé­sita une seconde à com­prendre de qui il s’a­gis­sait. À toutes jambes, comme un vol d’a­louettes, ils s’é­lan­cèrent, mon­tant le che­min caillou­teux que