Étiquette : <span>Préface</span>

Auteur : Roguet, A.-M., O.P. | Ouvrage : Jacques et Françoise découvrent la messe .

Temps de lec­ture : 11 minutes

Fran­çoise — Mon Père, vous avez dit l’autre jour quelque chose qui m’a beau­coup tra­cas­sée… « La messe ne peut pas se sépa­rer de toute la Bible. » Mais la messe a été inven­tée par Jésus-Christ. Il n’y avait rien de pareil dans l’An­cien Testament.

Le Père — Mais si. Et voi­là jus­te­ment de quoi occu­per notre der­nier entre­tien, en vous fai­sant décou­vrir encore un aspect très impor­tant de la messe.

Jésus dans l’Ancien Testament 

Jésus-Christ est le Fils de Dieu, bien sûr. Et quand il est venu sur terre ce fut une grande mer­veille, une grande nou­veau­té. Mais avant lui, dans l’his­toire du peuple juif, il y avait eu des sau­veurs, des libé­ra­teurs, des guides du peuple dont la « figure » était comme une esquisse, une ébauche de la grande figure de Jésus-Christ.

Fran­çoise — Par exemple ?

Le Père — Par exemple Abel, le juste, mis à mort par son frère. Abra­ham, et son fils Isaac dont le sacri­fice, auquel il échappe fina­le­ment, « pré­fi­gure » le sacri­fice et la résur­rec­tion de Jésus. David, le roi pieux et misé­ri­cor­dieux, son ancêtre. Mais celui qui est peut-être la plus grande figure de Jésus-Christ, c’est Moïse. Pourquoi ?

Fran­çoise — Parce qu’il a don­né la loi sur la montagne.

Jacques — Mais sur­tout parce qu’il a sau­vé le peuple juif de l’es­cla­vage des Égyptiens.

des Juifs

Le Père — Très bien. Et cette grande libé­ra­tion s’ap­pelle comment ?

La bible pour les enfants : La Pâque juive - Sacrifice de l'agneau pascal

Fran­çoise — La Pâque, ce qui veut dire passage. 

Auteur : Roguet, A.-M., O.P. | Ouvrage : Jacques et Françoise découvrent la messe .

Temps de lec­ture : 10 minutes

Les prières de la messe : Le missel d'autelLe Père — Nous avons par­lé de tous les objets qu’on pose sur l’au­tel et qui font com­prendre qu’il est la table d’un sacri­fice : la croix enca­drée de cierges et le calice avec la patène. Il nous reste à par­ler d’un der­nier objet très impor­tant qui a sa place sur l’au­tel. Jacques, c’est un objet qui inté­resse par­ti­cu­liè­re­ment le ser­vant de messe…

Jacques — Le , qu’il faut trans­por­ter au bon moment, et qui est rude­ment lourd !

Le Père — Mais oui. On pour­rait se deman­der pour­quoi il faut un livre pour célé­brer un sacri­fice en forme de repas ?

Fran­çoise — C’est vrai. On nous dit tou­jours que ce n’est pas poli d’ap­por­ter un livre ou un jour­nal à table.

Le Père — Parce que, à table, on ne doit pas man­ger sans s’oc­cu­per des autres, comme un égoïste, mais il faut par­ti­ci­per à la conversation…

Jacques — A condi­tion de ne pas par­ler la bouche pleine.

Le Père — Évi­dem­ment. Le livre pla­cé sur l’au­tel per­met pré­ci­sé­ment la conver­sa­tion avec Dieu. Com­ment appelle-t-on, d’un seul mot, la conver­sa­tion avec Dieu ?

Fran­çoise — La prière. Mais on peut par­ler avec Dieu sans paroles, sans livre, rien qu’a­vec son cœur.

Les prières de la messe. Le

Le Père — C’est juste. Mais quand on est réuni, quand on doit prier ensemble, il faut bien que la prière se fasse avec des paroles fixées d’a­vance. Il y a beau­coup de prières dans le mis­sel. Savez-vous pourquoi ?

Jacques — Parce que nous fai­sons à la messe ce que Jésus a fait à la Cène. Et Jésus a beau­coup prié à la Cène, avant et après.

Le Père — Eh oui ! Avec ses Apôtres, il a même chan­té des psaumes en se ren­dant au jar­din des Oli­viers. Le prêtre se sert du mis­sel pour dire des prières qui res­semblent à celles de Jésus. Ce sont sur­tout la et le Canon — une longue prière qui se dit à chaque messe presque sans chan­ge­ment. (« Canon » signi­fie dans ce cas ce qui est réglé, fixé.)

Eplication de la messe pour le catéchisme - Jésus priant au Jardin des OliviersLes prières du Canon se trouvent au milieu du mis­sel. Pour les lire, le prêtre met le mis­sel en biais et tout près de lui afin de les suivre des yeux, sans s’é­loi­gner du calice et de l’hos­tie qui demeurent tou­jours au centre de l’autel.

Fran­çoise — Alors, si le Canon se trouve au milieu du mis­sel, qu’est-ce qu’il y a au com­men­ce­ment et à la fin ?

Le

Le Père — Les prières qui changent et qu’on appelle le propre. Au début il y a le propre du temps qui sert sur­tout le .

Jacques — Les dimanches d’Avent et de Carême où la cha­suble est violette…

Le Père — En signe de pénitence.

Jacques — Noël, Pâques et les dimanches qui suivent, où la cha­suble est blanche…

Le Père — En signe de joie, de lumière et de victoire.

Fran­çoise — Et tous les dimanches d’é­té, comme main­te­nant, où 

Auteur : Par un groupe de pères et de mères de familles | Ouvrage : À la découverte de la liturgie avec Bernard et Colette .

Temps de lec­ture : 17 minutes

Chapitre XX

Sur le talus mous­su, le groupe atten­tif ne témoigne aucune las­si­tude. Yvon cepen­dant consulte sa montre.

— Avez-vous le cou­rage de m’ac­cor­der encore une heure ?

— Une, deux, trois, tant que tu vou­dras, répond Colette avec son entrain habituel.

— Oui, oui, fait écho le reste de la bande.

— Alors, en route, aux grandes allures, pour le presbytère.

Tout le monde à la fois crie :
 — Pourquoi ?

— D’a­bord pour nous dérouiller les jambes. Ensuite, vous comprendrez.

En arri­vant à la porte de la cure, sur­prise ! Ber­nard et Jean en sortent.

Les deux petits groupes, dont les mou­ve­ments n’ont rien de pré­ci­sé­ment calme, se heurtent presque et s’im­mo­bi­lisent nez à nez, pour se crier mutuel­le­ment, avec de grands rires : Que diable faites-vous là ?

Ber­nard et Jean, qui viennent de ter­mi­ner la mon­ture d’un arc de triomphe, font demi-tour ; et l’on rentre tous ensemble dans le jar­din, où le bon vieux pas­teur récite son cha­pe­let fort tranquillement.

— Mon­sieur le Curé, dit Yvon, nous avons besoin de vous. Depuis deux jours, j’es­saye d’ex­pli­quer la litur­gie de la Messe à la petite jeu­nesse. Nous voi­ci arri­vés au , mais là, voyez-vous, je vou­drais vous pas­ser la parole. Vous trou­ve­rez mieux que moi les mots qui conviennent, j’en suis sûr.

— Il fau­dra pour­tant t’y mettre le jour où ton Évêque te don­ne­ra un poste, mais enfin, passe pour aujourd’­hui. Venez tous sous la ton­nelle ; il y fait bon.

Comme Ber­nard et Jean s’y ins­tallent, leur vieil ami les interpelle :

— Vous aus­si… à votre âge ?

— Qui sait si nous n’en avons pas plus besoin que ces petits ? répond Ber­nard en regar­dant Pier­rot et Nono, dont les phy­sio­no­mies reflètent deux petites âmes délicieuses.

— Alors, va pour tout l’au­di­toire. Tu disais, Yvon, que vous aviez étu­dié les pre­mières par­ties de la Messe ?

— Oui, jus­qu’à la .

— Eh bien ! Jean, toi qui es si excellent enfant de chœur, dis-nous un peu ce que tu penses du dia­logue qui pré­cède cette Pré­face. Je ne t’ap­prends pas qu’il com­mence par les der­niers mots de la que le prêtre pro­nonce tout haut : « Dans tous les siècles des siècles… »

— Et nous répon­dons : « Amen. » Ensuite, c’est un dialogue :
« Que le Sei­gneur soit avec vous. »
« Et avec votre esprit. »
« Haut les cœurs. »
« Nous les tenons éle­vés vers le Seigneur. »

— Très bien, mais que signi­fient ces paroles ?

— Que le moment le plus solen­nel approche, qu’il faut essayer de pen­ser uni­que­ment aux choses divines qui vont s’ac­com­plir là, tout près de nous, sur l’autel.

— Par­fait ! Alors ! le prêtre ajoute : « Ren­dons grâce à Dieu. »

— Et nous répon­dons : « Cela est digne et juste. »

— Main­te­nant l’of­fi­ciant redit : « Il est digne et juste de rendre grâce en tout temps et en tout lieu au Sei­gneur Saint, Père Tout-Puis­sant, Dieu éternel. »
Savez-vous ce que ces mots de louange rap­pellent tout spé­cia­le­ment ici ? Que Notre-Sei­gneur, avant d’ins­ti­tuer l’, « ren­dit grâce » à son Père. Et c’est ain­si que com­mence la Pré­face.
Selon la fête, les termes en varient un peu, mais le début et la fin sont tou­jours iden­tiques. Les sen­ti­ments de recon­nais­sance, de louanges, conte­nus dans la Pré­face, passent par Notre-Sei­gneur, la sainte Vierge, les Apôtres, et fina­le­ment s’u­nissent au concert des Anges au Ciel : , Sanc­tus, Sanc­tus ; Saint, Saint, Saint est le Sei­gneur le Dieu des armées.