La belle vertu
Ce songe a été raconté par Don Bosco à ses élèves en 1867 :
« Dans la nuit du 29 au 30 mai, dit le Saint, je me trouvais dans une immense plaine peuplée de brebis. Je me demandais à qui pouvait bien appartenir une telle multitude d’animaux lorsque j’aperçus tout à coup près de moi un berger appuyé sur son bâton. Je lui demandai à qui était ce troupeau. Il me répondit de ne pas m’en inquiéter, que je le saurais plus tard. Guidé par lui je me mis à parcourir la plaine et à examiner les bêtes. Ici de superbes brebis broutaient, à l’ombre de grands arbres, une herbe verte et épaisse. Un peu plus loin, un grand nombre d’autres, plus ou moins malades, cherchaient leur nourriture dans des coins remplis de pierres et de ronces où ne se trouvait pas un brin d’herbe fraîche. Je demandai quelques explications à mon guide. Il se contenta de me répondre : « Tu n’es pas fait pour conduire ce troupeau. Je vais te montrer celui que tu dois faire paître. » Et il me conduisit dans une autre partie de la plaine, couverte de broussailles, où des milliers d’agneaux paissaient, maigres et le corps couvert de plaies. Chose curieuse, ils avaient de longues cornes comme de vieux béliers, et toutes se terminaient par une sorte d’S.
« Comment se fait-il, demandai-je, que des agneaux si jeunes aient des cornes pareilles ? — Regarde plus attentivement », me répondit le berger. Je regardai à nouveau et vis que leur corps était couvert de chiffres représentant un 3. « Qu’est-ce que tout cela signifie ? » demandai-je à nouveau. « Voici, reprit l’homme. Cette plaine immense représente