Ils s’appelaient Robi… et Bobi… Les noms se ressemblaient et les deux garçons aussi. Ils étaient jumeaux. À l’école, ils se trouvaient l’un à côté de l’autre, et c’est à peine si on pouvait les distinguer. Cependant, si on les connaissait bien, on savait que Bobi avait une touffe de cheveux qui se dressait un peu plus hardie. Avec le temps on constatait qu’il était quelquefois un peu plus tranquille que son frère. Quelquefois ! car en général, ils étaient tout aussi taquins et étaient très unis dans la joie comme dans la peine, surtout s’il s’agissait de jouer un bon tour et de recevoir la punition méritée.
En ce moment, ils se préparaient à leur première communion. C’était une vraie joie de les voir se donner tant de peine. Tous deux voulaient être prêts pour le grand jour, ils étaient, comme le sont en général les garçons, au dehors, gais et exubérants, mais, leur cœur était, au dedans, un sanctuaire qu’ils embellissaient fidèlement.
Je ne vous parlerai pas de ce zèle pour l’instant. Rappelons simplement que, dans la semaine avant la première communion, M. le curé avait donné à tous les enfants le conseil de bien profiter des premiers instants après la communion. Il leur avait dit : « Ce moment, où pour la première fois, Jésus est présent dans votre cœur, est le plus riche de grâces de toute votre vie. Confiez bien au divin Maître votre plus grand désir. »
Cette remarque avait frappé Bobi et Robi. Ils rentrèrent à la maison tout silencieux après cette leçon de catéchisme.
Ils réfléchissaient. Chacun s’interrogeait pour connaître son plus grand désir,