∼∼ XIX ∼∼
Allo ! la Jeunesse. Nous venons de décider notre départ dans cinq jours ; mais nous n’avons pas le courage de quitter Rome et l’Italie sans avoir été jusqu’à Assise. Je comptais acheter ici quelques souvenirs qui auraient embelli « la maison des vacances » ; à la réflexion, vos mamans et moi préférons nous en priver, pour pouvoir monter à Assise. Qu’en dites-vous ?
— Quel bonheur ! papa, crie Colette, en bondissant comme un chamois, tandis que le reste de la bande répond avec un enthousiasme tout aussi joyeux, quoique moins exubérant.
Et l’on prend la route qui mène à Assise, à travers les monts de l’Ombrie. Le site où repose la petite ville est d’une beauté charmante, silencieuse, recueillie. C’est la patrie de saint François.
— Est-il né ici ? demande Annie.
— Oui, et savez-vous que, tout petit, il s’appelait Jean. Plus tard, on l’a surnommé François, à cause de son amour de la langue française, peut-être aussi de la France tout court.
Comme le Bon Dieu l’a bien envoyé au bon moment ! Tout le long des siècles, nous l’avons dit cent fois, l’Église voit les pauvres hommes qui la composent tomber dans quelque faute. Les chrétiens ne sont pas des anges, hélas ! Ce qui est admirable, c’est que Dieu donne sans cesse à son Église juste les secours ou les exemples nécessaires pour corriger ses enfants.