Étiquette : <span>Chat</span>

Auteur : Martin, Samuel | Ouvrage : Autres textes .

Temps de lec­ture : 5 minutes

Il était une fois un homme et une femme qui venaient d’être chas­sés une fois de plus du seuil d’une hôtel­le­rie. « Il n’y a pas de place pour vous ! » avait dit, har­gneux, l’au­ber­giste, avant de cla­quer la porte. Avec la rapi­di­té propre à cet ani­mal, un s’é­tait glis­sé hors de l’au­berge juste avant que la porte ne se referme. Pour être exact, c’é­tait une chatte de petite taille, avec des reflets roux et un jabot crème. Elle était mal nour­rie, mal trai­tée par l’au­ber­giste qui ne sem­blait l’a­voir recueillie que pour en faire usage de souffre-douleur.

La petite chatte noire au jabot crème sui­vit le couple. Il parais­sait exté­nué. L’homme dit : « Arrê­tons-nous sous cet auvent. Il n’a pas l’air si mal. » Au bout de trois minutes la femme dit : « Il y a des cou­rants d’air ter­ribles. Ça n’i­ra pas. » Par ma mous­tache et mes reflets roux, se dit la petite chatte, si on me l’a­vait deman­dé, je vous l’au­rais dit, moi, qu’à cet endroit le vent souffle froid.

L’homme, la femme – et la petite chatte que, pré­oc­cu­pés, ils n’a­vaient pas remar­quée – repar­tirent dans les rues. La femme dit : « Arrê­tons-nous dans ce caba­non. Nous y serons à l’a­bri du vent. » Au bout de deux minutes l’homme dit : « Quelle humi­di­té ! J’ai l’im­pres­sion que mes os sont gla­cés. Ça n’i­ra pas non plus. » Par ma mous­tache et mon jabot, se dit la petite chatte, si vous me l’a­viez deman­dé, je vous aurai ren­sei­gné : ce caba­non est l’en­droit le plus humide du quartier.

Auteur : L'Ermite, Pierre | Ouvrage : 90 Histoires pour les catéchistes I .

Temps de lec­ture : 4 minutes

L’Espérance

Histoire d'un scout - Crèche - Pieta de VeniseAvant-hier, un jeune est venu à la de Sainte-Odile, avec sa mère, au sor­tir de la classe.

L’é­glise est presque déserte… L’en­fant arrive le pre­mier, regarde, et, subi­te­ment, sur la pointe des pieds, retourne vers sa maman : « Vite… Viens voir ! » Et la maman aper­çoit ceci : un amour de petit , tout pelo­ton­né sur lui-même, dort dans la paille, sa tête appuyée sur celle de l’ !

Il dort d’un som­meil pro­fond, confiant, comme s’il avait trou­vé le havre suprême de la paix !

La scène est si char­mante que le scout et sa mère res­tent là, silen­cieux, dans une sorte de contem­pla­tion… Puis le vicaire arrive… et quelques autres per­sonnes. On leur fait signe de mar­cher dou­ce­ment… très dou­ce­ment… pour – c’est le cas de le dire – ne pas réveiller le chat qui dort !

Il n’est pas gras, le pauvre matou ! C’est pro­ba­ble­ment un de ces mal­heu­reux qu’on vient jeter sur le ter­rain vague de la zone et qui meurent sou­vent de faim, de froid et par­fois de coups… Celui-ci ne mour­ra pas ain­si, car déjà une dame offre de l’a­dop­ter. Il ne sera pas dit qu’une créa­ture du bon Dieu, réfu­giée auprès de l’En­fant-Jésus, dans le même dénue­ment que lui, n’au­ra pas trou­vé un bon cœur pour le secourir !

Mais voi­ci qu’une porte se referme brus­que­ment… Le petit chat se réveille en sur­saut. Il ouvre des yeux effrayés… Tout ce monde autour de lui ! Ne va-t-on pas le prendre, le jeter en l’air comme font sou­vent les voyous ? Le mar­ty­ri­ser… le tuer ? Il a vu peut-être sur la zone des brutes assom­mer ses frères à coups de pieds et à coups de pierres, pour s’amuser !

histoire d'animaux - chat dans une crèchePour­tant, peu à peu, il se ras­sure. Ses oreilles, pla­quées en arrière, dans un sen­ti­ment d’ef­froi, se redressent en avant… Une douce main de femme s’est éten­due vers lui, le caresse, le prend, réchauffe son petit corps bien maigre, tout tran­si de froid. Et une autre main s’ap­proche pour la même caresse. Le scout, bien­tôt, vient l’embrasser… Quant au bon abbé, il est déjà par­ti cher­cher un peu de lait.

Alors un tout petit ron­ron monte du pauvre corps… le pre­mier peut-être de sa vie de misères. Et, avec des yeux