Temps de lecture : 2 minutes Durant tout le carême, nous allons publier tous les vendredi matin deux courtes méditations illustrées pour les enfants sur les stations du Chemin de la Croix. Pour ne pas envahir vos boites mél, nous n’enverrons pas ces méditations par courriel. Bon et saint carême à tous ! — — — — — — — — — — — — — — On commence chaque Station…
Étiquette : <span>Carême</span>
« Comment, Oscar ! Tu ne manques pas seulement la messe, tu dis encore des mensonges ? … Tu m’as menti quatre fois maintenant, avant d’avouer que tu es allé jouer au football au lieu d’aller à l’église ! » M. le Curé avait l’air fâché. Il ne peut pas souffrir les mensonges.
Oscar, le menteur attrapé, se serait volontiers caché derrière un banc ou aurait préféré disparaître complètement. En effet, c’est très désagréable d’être grondé devant toute la classe.
« Va à ta place, dit enfin M. te Curé, tu devrais avoir honte ! Mentir, c’est vilain ! et pour un garçon qui se prépare à la première communion c’est doublement vilain ! Écoutez, mes chers enfants, je vais vous raconter une histoire afin que vous sachiez pourquoi un premier communiant ne doit pas tromper, ni tricher, ni mentir.
L’histoire est bien vieille ; il y a 1500 ans qu’elle est arrivée. Je l’ai lue quand j’étais enfant, et je ne l’ai jamais oubliée. Pour mieux comprendre cette histoire, il faut savoir qu’en ce temps-là, le prêtre ne plaçait pas tout de suite la sainte hostie sur la langue du communiant, mais sur sa main droite ; chacun, se donnait la sainte communion lui-même. Voici ce qui arriva.
Un jour, un pauvre homme vint demander l’aumône au saint évêque Paulin. Le bon évêque lui donna volontiers quelque chose ; le mendiant avait l’air tellement misérable. Mais quelle terreur le saisit quand l’homme tendit sa main pour recevoir l’aumône ! Elle était toute desséchée, comme une
Elle avait quatorze ans, elle était brune, très brune avec de longs cheveux ; elle vivait très heureuse chez elle, entre son papa et sa maman, dans une petite ville toute blanche, plantée au bord d’un grand lac transparent sous un ciel très bleu.
Cela se passait il y a très, très longtemps, dans un pays d’Orient.
Les bourgeons commençaient à éclater un peu partout et, de maison en maison, on s’aidait, on s’activait pour préparer le grand voyage que faisaient chaque année tous les habitants du pays vers la Grande Ville… Depuis deux ans déjà, la petite fille était de la partie.
***
Enfin, le départ arrive. Ce matin-là, tous les enfants sont dans la rue : les aînés, leur baluchon sous le bras, courent partout. Les papas remplissent les sacs de provisions, les mamans confient une fois encore les petits, qui sont accrochés à leurs jupes, aux grand-mères et aux grands-pères trop âgés pour faire la route…
Toute la journée, on marche sous le soleil. À midi, on s’est seulement arrêté deux heures pour « casser la croûte » à l’ombre de grands palmiers, sous lesquels on a dormi pour reprendre des forces. Puis la caravane s’est remise à marcher…
Le soir tombe. Dans un endroit très calme, on a décidé de passer la nuit. Les enfants, fatigués, se serrent contre leurs parents. Tout le monde s’assied ; on déballe les provisions, on partage, on échange. Puis les hommes allument de grands feux, et, autour de la flamme, on écoute le récit de belles histoires que le plus âgés des hommes, un vieillard à barbe blanche, raconte longuement.
***
Au soir de sa troisième journée de voyage, la petite fille s’arrête brusquement au détour du chemin et désigne l’horizon : la grande ville, toute blanche, se détache sur le ciel rouge du soleil couchant…
Et c’est là que la nuit se passe… Au petit matin, la caravane se remet en route au rythme des traditionnels chants de marche.
Tout à coup, un arrêt : au loin, à la porte de la ville, on entend crier… C’est un bruit de foule, comme une manifestation. À mesure qu’on approche, on distingue en effet toute une masse de gens brandissant de grandes branches de palmiers, et hurlant : « Vivat ! » Cela augmente de plus en plus, et la petite fille, se faufilant à travers les hommes et les femmes qui encombrent la route, arrive à voir, assis sur un petit âne gris, un homme… Douze de ses amis l’entourent, essayant de faire la police, d’empêcher la foule en délire de l’étouffer…
« C’est bien, dit l’officier, en considérant avec un étrange sourire le garçon debout devant lui ; nous allons voir… »
Il se frotte les mains et, se penchant vers son secrétaire, lui parle bas.
Guy Mercier réprime un soupir de soulagement. Eh bien ! grâce à Dieu, il ne s’en est pas trop mal tiré ; il a su éviter les embûches de l’interrogatoire, racontant, avec le plus de naturel possible, la petite histoire toute préparée qui doit lui servir d’alibi… Bien que soigneusement faite, la fouille n’a rien donné, et pourtant…
Du bout de l’index, discrètement, Guy vérifie la présence du dangereux papier. C’est une vraie chance ! Si les Allemands avaient trouvé la cachette, l’affaire était claire… Tout de même, plus le garçon y songe, plus son arrestation lui semble bizarre… Il a été « cueilli » juste au premier tournant, comme si on l’attendait… Bah ! qu’importe, puisque l’aventure ne tourne pas trop mal !
« Mais enfin, songe le garçon, qu’attendent-ils pour me relâcher puisqu’il n’y a pas de preuves ?… »
L’officier ne semble nullement pressé de libérer son prisonnier. Souriant toujours, il appuie sur un bouton : deux secondes et la porte s’ouvre. Entre un civil.
Guy sursaute : Louarn ! Raymond Louarn !… Arrêté, lui aussi ! Mais alors ?…
« Monsieur Louarn, articule lentement l’officier, vous nous avez signalé ce garçon comme un individu dangereux, porteur de papiers importants. Nous n’avons rien trouvé sur lui. Il ne faut pas se moquer de la police allemande. Si vous voulez votre argent, il faut des preuves. »
Horrifié, Guy ne parvient pas à réaliser les paroles du policier. Ce n’est pas possible… Raymond qui trahit ! Non, il fait un rêve… Oui, c’est cela, c’est un cauchemar dont il va se réveiller… Raymond ! Allons donc !…
Implacable, l’officier poursuit :
« Il nous faut des preuves. Où est ce message ?… Vous nous paierez cher cette plaisanterie. »
Lâche, dompté, Louarn murmure :
« Sous la boucle de sa ceinture… »
Guy sursaute, esquisse un geste instinctif qui s’achève dans un cri de douleur. L’un des gardiens lui tord le poignet
Attention, les gars, je résume le jeu : conduits par l’Émir Noir, les Sarrasins ont enlevé un jeune chevalier du camp des Croisés et l’ont emprisonné dans un lieu inconnu. Le jeu débute au moment où ces derniers partent à la recherche de leur compatriote. Donc, vous autres, du camp des Croisés, désignez l’un d’entre vous qui jouera le rôle du chevalier et se mettra entre les mains des Sarrasins qui l’emmèneront et le cacheront le mieux possible.
« On l’attache, chef ?
- Qu’en pensez-vous ?
- Oui, oui, comme cela il pourra essayer de se libérer, ce sera mieux !
- Alors, selon les conditions habituelles : empêcher le prisonnier de se sauver sans le brutaliser… d’accord ?
- D’accord…
- Vous avez dix minutes avant le coup de trompe pour préparer vos camps… Filez ! »
Poussant des hurlements de Sioux, les garçons disparaissent dans les taillis. Chef Marc se retourne vers son adjoint :
« Bon début, les gars sont accrochés : le jeu marchera bien. Tu ne trouves pas ?… Tu en fais une tête ?…
- Hum !… répond l’autre… Oui, le jeu sera bien s’il se termine sans incident : Guy est dans un camp, Richard dans l’autre.
- Bah ! Crois-tu qu’ils soient opposés à ce point ?…Qu’y a‑t-il au juste entre eux ?
- Oh !… du côté de Guy, rien du tout… Il souffre assez de l’attitude de Richard ; mais il est net que ce dernier ne peut le supporter ; cela vient, je crois, d’une jalousie d’école… »
***
Au camp des Croisés, les vestes ont volé sur un talus herbeux ; puis, manches de chemises retroussées et foulards glissés dans les ceintures, les garçons se mettent à discuter. Il s’agit de désigner celui qui tiendra le rôle du prisonnier. Cette fonction ne tente personne. Aucun garçon n’est disposé à rester attache sous la garde des soldats de l’Émir, tandis que les autres participeront aux émotions de la recherche et de l’attaque. Jacques, le chef de camp, commence à s’énerver :
« Décidez-vous ! Je ne peux tout de même pas y aller moi-même… »
Deux émissaires Sarrasins arrivent en courant : ils viennent réclamer le prisonnier. La discussion reprend. Chef Marc intervient :
« Écoutez, les gars, je ne veux forcer personne : on mettra un fanion, voila tout.
- Ah ! non…non…Ce sera beaucoup moins intéressant !…
- Alors, décidez-vous !… »
Chef Marc regarde ses garçons ; il voudrait bien que l’un d’eux fasse le geste généreux.
« Toi, Guy, tu es le seul chef d’équipe après Jacques… »
Voyant le garçon esquisser un geste de dénégation, il ajoute, en riant :