Étiquette : <span>Balthazar</span>

Auteur : Sharaconte .

Temps de lec­ture : 6 minutes

Il était une fois un petit gar­çon nom­mé Antoine qui vivait dans un petit vil­lage pai­sible en France. Antoine était un gar­çon très curieux et aimait explo­rer les envi­rons de son vil­lage durant ses temps de liber­té. Un jour, alors qu’il se pro­me­nait dans la forêt, il aper­çut trois hommes étranges qui se diri­geaient vers lui. Ils étaient habillés de manière très dif­fé­rente des vil­la­geois et leurs visages sem­blaient fati­gués. Le pre­mier por­tait une étrange tenue orien­tale. Le second, avec une tenue aus­si étrange, était tout noir de peau. Et enfin le der­nier était vêtu d’un cos­tume tel que ceux que l’on voyait dans le vieux livre d’i­mage de sa grand-mère.

Les hommes s’ap­pro­chèrent de lui et se pré­sen­tèrent ; c’é­taient les Rois Mages ! Antoine n’en avait jamais enten­du par­ler aupa­ra­vant, mais il était fas­ci­né par leur appa­rence et leur his­toire. Les Rois Mages lui expli­quèrent qu’ils étaient à la recherche d’un divin Enfant qui était né dans une dans la loin­taine Pales­tine. Antoine fut émer­veillé par leur déter­mi­na­tion à trou­ver l’en­fant-Jésus car cela fai­sait de longs mois qu’ils étaient par­tis de chez eux.

Les Rois Mages furent heu­reux de cette ren­contre avec le jeune et habile Antoine ; ils avaient besoin d’aide pour leur voyage jus­qu’à la crèche. Antoine n’hé­si­ta pas une seconde et accep­ta avec joie. Les savants Rois Mages étaient ravis de lui expli­quer leur science et de par­ta­ger les décou­vertes du voyage avec leur jeune compagnon. 

Les rois mages suivent l'étoile vers la crèche de Bethléem

Ils reprirent leur voyage vers l’est, tra­ver­sant des mon­tagnes escar­pées, des déserts arides et des rivières dan­ge­reuses. Antoine était par­fois épui­sé, mais il ne se plai­gnait jamais. Il était fas­ci­né par les his­toires que les Rois Mages lui racon­taient sur leur quête de l’en­fant Jésus. Ain­si, mal­gré leur science de l’as­tro­no­mie, les grands Mages ne pou­vaient expli­quer autre­ment que par une indi­ca­tion divine, la pré­sence de l’é­toile qui les gui­daient inlas­sa­ble­ment vers le Dieu tant espéré.

Durant le voyage, Antoine apprit que les Rois Mages avaient appor­té des cadeaux pour l’en­fant Jésus. , le savant noir, avait de l’or ; , le roi venu d’O­rient, avait de l’en­cens et , le vieillard de nos contrées, de la myrrhe. Mais Antoine était par­ti immé­dia­te­ment, il n’a­vait rien pris pour l’en­fant Jésus, d’ailleurs, il ne pos­sé­dait rien si ce n’est sa jeu­nesse et son courage.

Le voyage dura plu­sieurs semaines, et fina­le­ment, l’é­toile brillante les ame­na jus­qu’à Jéru­sa­lem. Les Rois Mages s’en­quirent de la nais­sance d’un Dieu sau­veur. Dans la grande ville, per­sonne n’en avait enten­du par­ler ; le brou­ha­ha de la capi­tale cou­vrait le mes­sage de cette Bonne Nou­velle. Néan­moins, les savants com­prirent que les voya­geurs avaient enten­du l’ap­pel du Mes­sie. Et les Écri­tures indi­quaient clai­re­ment que ce grand avè­ne­ment se situe­rait dans la petite ville de Judée, à Beth­léem. Effec­ti­ve­ment, à peine la royale cara­vane reprit-elle la route, que l’é­toile réap­pa­rut et les gui­da jus­qu’à la crèche. Antoine était émer­veillé par la beau­té de l’en­droit et par la pré­sence de l’en­fant Jésus. Com­ment ne pas s’é­mou­voir devant ce petit enfant dans le dénu­de­ment de la crèche, lui le Créa­teur et Maître de l’univers ?

| Ouvrage : Autres textes .

Temps de lec­ture : 4 minutesLa rumeur s’est répan­due aux quatre coins du monde. Et là, je suis intri­gué par mon maître que je trouve de plus en plus agi­té. En fait, il n’y tient plus depuis qu’il a repé­ré cette étoile nou­velle, plus grande et plus brillante que les autres. Et le voi­là tout impa­tient de prendre la route pour, d’a­bord, rejoindre et . Les mages !

Oui mon maître est mage. Je pour­rais dire aus­si que c’est un grand sage même si dans l’im­mé­diat, je le trouve bizarre. Il me parle d’un nou­veau-né qui est fils de Dieu, qu’il va le rejoindre, gui­dé par l’é­toile du ber­ger et qu’il lui offri­ra ce qu’il a de plus pré­cieux : de la myrrhe.

Un nom du pays breton

C’est très confus pour moi tout cela. Là, je l’en­tends pro­je­ter d’al­ler jus­qu’à l’en­fant né… mais sans moi ! Pour­tant, , je ne le lâche jamais, je le suis par­tout, je l’é­coute et com­pa­tis quand il faut. Je le dis­trais de mes sauts, je suis tou­jours prêt à être cares­sé, à jouer dès qu’il en a l’hu­meur, je hoche la tête lors­qu’il me parle, me colle à lui si je le sens attristé.Oui, je peux être aus­si un peu sans gêne et n’en fais par­fois qu’à ma tête, mais je reste d’une fidé­li­té abso­lue depuis qu’il m’a adop­té lors d’un voyage dans le grand Ouest… J’ac­cours dès que mon maître dit mon nom « Dege­mer, Dege­mer ![1] » (encore un nom rame­né de mon pays breton).

De l’or, de l’encens et de la myrrhe

Les rois mages en route suivant l'étoile

Bal­tha­zar renonce à m’emmener sous pré­texte que la route est trop longue pour le que je suis ! Mais je veux le voir ce Divin Enfant ! Et puis la nature m’a doté de bien longues et solides pattes, ce n’est pas pour res­ter bête­ment dans mon panier.Un matin, Bal­tha­zar part pour la grande tra­ver­sée du désert jus­qu’au pays de Judée. Il ignore alors que je le suis de loin en loin. Je trotte, je n’ar­rête pas de trot­ter. Les jours pas­sant, la cha­leur, la dure­té des pierres et les sables des dunes rendent le tra­jet dif­fi­cile. Je souffre à en user mes pattes sur ces che­mins rocailleux. Les semaines suc­cèdent aux jour­nées inter­mi­nables et enfin, me voi­là devant la .

  1. [1] bien­ve­nue en bre­ton.
Auteur : Marcotte, Bernard | Ouvrage : Autres textes .

Temps de lec­ture : 18 minutesAprès avoir ado­ré Jésus, les Rois Mages s’en retour­nèrent dans leur pays. Voi­ci un qui nous décrit ce voyage des Rois Mages avec poésie.

* * *

La nuit tombe vite en hiver : déjà le cré­pus­cule com­men­çait, ils allaient sor­tir du royaume de Juda et gra­vis­saient la der­nière col­line ; le roi était sur son che­val blanc, le roi sur son che­val brun, le roi sur son che­val noir.

Légende des rois mages pour les enfants du KT

Or le Sei­gneur se pen­cha du haut du ciel et regar­da : un fris­son étrange par­cou­rait encore l’u­ni­vers, toute la Créa­tion trem­blait, sai­sie de joie et d’an­goisse, car un mys­tère venait de s’ac­com­plir et depuis le jour où le Tout-Puis­sant l’a­vait tirée du néant, rien d’aus­si for­mi­dable ne s’é­tait pro­duit : ter­ribles avaient été les grandes eaux du déluge qui avaient lavé la face de la terre, et cepen­dant le monde en avait été moins pro­fon­dé­ment ébranlé.

Comme nous dis­tin­guons au milieu d’un vaste pay­sage l’a­gi­ta­tion de quelques insectes minus­cules, l’É­ter­nel aper­çut les trois Rois qui che­vau­chaient sur la terre ; il appe­la à lui ses anges et, leur mon­trant la col­line que les voya­geurs allaient gra­vir : « Vous tra­ce­rez un che­min à tra­vers l’es­pace, depuis le som­met de cette col­line, à l’en­droit où la route va s’in­cli­ner sur l’autre ver­sant, jus­qu’au seuil de mon . » Il dit, et tout aus­si­tôt les légions célestes prirent leur vol et se dis­per­sèrent dans l’étendue.

À toutes les heures, la nuit comme le jour, au cré­pus­cule comme à l’au­rore, des nuages flottent au-des­sus de la terre ; le vent les dis­perse ou les ras­semble à sa guise, ils sont vains comme les tour­billons de pous­sière et n’ont aucune des­ti­née à accom­plir. Cette nuit-là cepen­dant, ils allaient être les ins­tru­ments d’une pen­sée divine.

« Nous ferons ce che­min avec des nuées et des vapeurs », avaient dit les anges, et les vents avaient sus­pen­du leur souffle. Inertes et dociles, les masses légères des nuages demeu­rèrent en sus­pens et les ouvriers célestes com­men­cèrent à les pous­ser vers le som­met de la col­line. En même temps, quelques-uns d’entre eux ayant glis­sé sans s’ar­rê­ter vers la terre, vinrent se poser au-des­sus des voya­geurs et les accom­pa­gnèrent, invi­sibles, mais chan­tant des chants d’une grâce mélan­co­lique et péné­trante afin de déta­cher leurs âmes de ce monde et des les pré­pa­rer au mira­cu­leux voyage.