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Temps de lec­ture : < 1 minute Voi­ci le résul­tat : La maquette et les expli­ca­tions sont dans le docu­ment en lien ci-des­sous : Télé­char­ger la maquette à réa­li­ser Source : http://www.vienslevetoi.com/

Auteur : Des Brosses, Jean | Ouvrage : Et maintenant une histoire II .

Temps de lec­ture : 10 minutes

Catéchisme : récit de menuiserie pour la fête de Saint JosephIl pleu­vait depuis bien­tôt trois jours, mais cela n’empêchait point Tho­mas, Jacques et Mathieu, les trois appren­tis du sieur Bille, maître ébé­niste en la com­mune d’Au­teuil-en-Pari­sis, d’a­voir la joie au cœur. La fête de l’illustre cor­po­ra­tion des Arti­sans Char­pen­tiers-Menui­siers-Ebé­nistes était proche. On la célé­bre­rait le len­de­main avec tout l’é­clat accou­tu­mé. Pour les trois jeunes gar­çons qui, depuis trois ans, œuvraient en appren­tis­sage sous la direc­tion de Maître Bille, cette jour­née était d’im­por­tance. Ils allaient pré­sen­ter à Mes­sieurs les Syn­dics de la Cor­po­ra­tion leurs « chefs-d’œuvre ». Une accep­ta­tion ou un refus, et nos trois appren­tis se voyaient accé­der à la digni­té de « com­pa­gnons », ou bien ils demeu­raient encore, au moins pour une année, d’humbles appren­tis sans gages ni renom.

Pour l’heure, Tho­mas, Jac­quot et Mathieu s’ap­pli­quaient avec entrain, sous l’œil de Maître Bille, à orner la bou­tique de toutes sortes de guir­landes fleu­ries et de jolies verdures.

* * *

coiffeuse louis xv poudreuse Enfin, sur le coup de cinq heures, tout fut bien asti­qué, ser­ré et ordon­né. Au dehors, la pluie tom­bait tou­jours. On était à la mi-mars, et le prin­temps, en cette année 1784, sem­blait déci­dé­ment vou­loir se faire désirer.

C’é­tait alors la tra­di­tion que chaque appren­ti avant de deve­nir com­pa­gnon, puis plus tard chaque com­pa­gnon avant de deve­nir patron, pré­sente à la cor­po­ra­tion à laquelle il appar­te­nait un modèle de tra­vail exé­cu­té exclu­si­ve­ment par lui et qu’on appe­lait « le chef-d’œuvre »

« Eh bien ! vite, s’ex­cla­ma Maître Bille, mon­trez-moi main­te­nant les mer­veilles que vous avez conçues, mes petits, et qui, je n’en veux point dou­ter, feront l’hon­neur de ma devanture. »
Fort ému, cha­cun des appren­tis dépo­sa devant son patron la boîte ver­nis­sée conte­nant son chef-d’œuvre. Tho­mas, le pre­mier, ouvrit la sienne. Il en sor­tit une ravis­sante petite table coif­feuse à deux corps de mar­que­te­rie à la rose, pou­vant conte­nir en ses innom­brables petites cases tant de par­fums et de coli­fi­chets… de quoi faire pâmer d’aise la plus enra­gée coquette,

« Voi­là qui est fort joli et bien condi­tion­né, approu­va sin­cè­re­ment Maître Bille. Ajou­te­rais-je que tu as grandement

Auteur : Dulac, O. | Ouvrage : Et maintenant une histoire I .

Temps de lec­ture : 11 minutes

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Dans l’a­te­lier de maître Guillot, le tailleur d’i­mages, règne une grande animation.

Echoppe du Moyen-Age à RouenC’est que ce jour-là, le pre­mier mai de l’an de grâce mil six cent trente, va avoir lieu, dans la demeure du brave ima­gier, l’é­lec­tion du maître de la ville de Rouen.

Une véri­table fièvre anime les concur­rents qui se hâtent, dans le secret de leur chambre, d’ap­por­ter à leur tra­vail le der­nier coup de ciseau ou de gouge.

A pré­sent, les sta­tues sont trans­por­tées dans la grande salle où, tout à l’heure, les notables vont s’assembler.

Maître Guillot compte les sta­tues dépo­sées sur les socles de bois blanc ran­gés autour de la chambre.

« Dix-neuf, vingt, vingt et un, vingt-deux, vingt-trois… Il en manque deux. Que font les retar­da­taires ? Il est vrai qu’ils ont jus­qu’à midi pour ter­mi­ner, mais ils devraient avoir fini. »

Cepen­dant, les deux jeunes artistes atten­dus ne perdent pas le temps qui leur reste. Cha­cun dans sa cel­lule se dépêche. Dans la pre­mière, à droite de l’es­ca­lier, se trouve un gar­çon d’une quin­zaine d’an­nées : Nico­las. Grand, bien décou­plé, gai com­pa­gnon, il a beau­coup de suc­cès dans les assem­blées où l’on rit et où l’on danse. Mais sa bonne humeur ne l’empêche pas d’être un franc paresseux.

Trop sou­vent, il délaisse l’é­choppe et le burin pour les courses au soleil et les assem­blées joyeuses. Le concours pour le titre de « Maître » l’a rame­né à l’a­te­lier. Au reste, son père lui a décla­ré tout net :

« Tu gagne­ras le titre ou je te ferai bûcheron. »

Et son père tient tou­jours parole.

Nico­las s’est donc mis bra­ve­ment à la tâche. Mais, hélas ! le dic­ton est bien vrai. Rien ne sert de cou­rir… Pen­dant ses longues périodes de paresse et d’i­nac­tion, il a per­du le tour de main ; le ciseau n’o­béit pas à sa volon­té et il en pleure de dépit.

Il avait rêvé d’exé­cu­ter (selon le sujet impo­sé) une Madone tenant dans ses bras l’En­fant nouvelet.

Quel beau sujet ! Il la voit, cette Madone. Mais com­bien est déce­vante la 

Auteur : Hunermann, Père Guillaume | Ouvrage : Les Tables de Moïse .

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Histoire à lire en famille - La Sainte Famille visitée par sainte Elisabeth, Zacharie et saint Jean-Baptiste - Jacques Stella (1596-1657)

Joseph Frank frap­pa son rabot contre l’é­ta­bli pour le débar­ras­ser des copeaux, et, d’un geste de la main, fit tom­ber la sciure de ses che­veux bouclés.

« Père, c’est l’heure où le tra­vail s’ar­rête à Kreuz­heim. Demain, je vais par­tir dans le vaste monde ! »

« Tu as rai­son, Joseph » répon­dit le père, dans l’a­te­lier duquel le gar­çon tra­vaillait comme appren­ti. « Va et observe bien tout au cours de ton voyage. Dans notre cor­po­ra­tion, celui qui veut se per­fec­tion­ner doit aller tra­vailler dans des ate­liers étran­gers. Garde tou­jours la loi de Dieu, et il ne t’ad­vien­dra rien de mal. » Puis il posa une main ferme sur l’é­paule du gar­çon, le regar­da gra­ve­ment et ajou­ta : « Reviens le cœur joyeux comme à pré­sent et prends garde de ne pas perdre la foi, car c’est ton bien le plus précieux »

« Oui, père ! » approu­va le gars. « J’au­rai à cœur de ne pas oublier ce que toi et maman m’a­vez enseigné. »

« Très bien ! Et main­te­nant donc, nous allons ces­ser le travail »
La cloche du soir reten­tit de la tour de l’é­glise de Kreuz­heim, et les deux hommes prièrent avec fer­veur l’an­gé­lus ain­si qu’ils en avaient l’ha­bi­tude depuis toujours.

Le len­de­main, de très bonne heure, le jeune homme fit son balu­chon, auquel sa mère ajou­ta encore mainte dou­ceur pour la route. Quand vint le moment des adieux, le père lui rap­pe­la solen­nel­le­ment la pro­messe faite dans l’a­te­lier, et Joseph jura de tenir parole. Son père lui recom­man­da encore une der­nière fois de ne pas perdre la foi, puis mit dix beaux écus d’ dans sa bourse, afin qu’il ne man­quât de rien au cours de son long voyage. La mère s’es­suya fur­ti­ve­ment les yeux, et dit enfin : « Vois-tu, Joseph, j’ai encore quelque chose pour toi. Regarde. C’est l’é­cu de offert par ton par­rain le jour où tu es deve­nu enfant de Dieu. Ne le perds point, et ne le donne pas, car, en le don­nant, tu per­drais en même temps le bonheur. »

Le jeune homme prit res­pec­tueu­se­ment la pièce d’argent des mains trem­blantes de sa mère et pro­mit de la gar­der comme une relique. « Va donc avec la grâce de Dieu et que ton ange gar­dien t’ac­com­pagne », ajou­ta sa mère en l’ai­dant à bou­cler son sac sur son dos. Et après un der­nier adieu, Joseph Frank par­tit sur la longue route.

Récit pour illustrer le sacrement du baptêmeIl tra­ver­sa de nom­breuses villes, ren­con­tra des gens de toutes sortes ; chaque fois qu’il s’ar­rê­tait, il cher­chait un maître habile chez lequel il tra­vaillait un moment, copiant plus d’un secret du métier, acqué­rant cer­tains tours de main, puis, il repre­nait la route.

La vie se pour­sui­vait tant bien que mal. S’il ne fit pas for­tune, il put du moins man­ger à sa faim chaque jour. Si par­fois l’argent pour pas­ser la nuit dans une auberge lui fai­sait défaut, il se conten­tait sim­ple­ment d’un gre­nier ou d’une grange, et comme il avait la conscience tran­quille, il dor­mait tout aus­si bien sur le foin ou la paille que d’autres dans les draps les plus fins d’un hôtel. Sou­vent ses éco­no­mies fon­daient comme neige au soleil et il ne lui res­tait alors que son écu de bap­tême ; mais il ne l’au­rait pas don­né pour tout au monde. Il pré­fé­rait res­ser­rer sa cein­ture d’un cran, faire sem­blant de