Étiquette : <span>30 septembre</span>

Auteur : Par un groupe de pères et de mères de familles | Ouvrage : Petite Histoire de l'Église illustrée .

Temps de lec­ture : 11 minutes

∼∼ XI ∼∼

Ostie. — Le che­min de fer élec­trique, par­tant de la porte Saint-Paul, y conduit en quelque trente minutes le Père X. et sa troupe, à laquelle, cette fois encore, Ber­nard et Jean se sont joints.

Ber­nard, tout à fait à son affaire, pro­voque les fous rires de ses cama­rades, et l’on tra­verse, presque sans y prendre garde, la plaine du Tibre, pour se trou­ver tout à coup devant les ruines d’Ostie.

Fer­mant les yeux à demi pour mieux embras­ser l’en­semble, un rou­tier très artiste s’écrie :

— Peut-on rien voir de plus joli ? Regar­dez donc, Père, ces pins para­sols qui ont pous­sé par­mi les ruines et semblent for­mer des colonnes sveltes et gra­cieuses. On est bien ici ; asseyons-nous dans l’herbe ; nous serons, à l’ombre de ces ruines, dans un cadre déli­cieux pour bien causer.

Et l’on s’ins­talle. A côté de Ber­nard, un tout jeune scout s’est glis­sé. Il est petit, deux yeux noirs brillent dans son étroit visage, et par­fois on y sent pas­ser quelque chose d’in­fi­ni­ment triste.

Tout à la joie de l’heure pré­sente, la troupe bruyam­ment fait cercle, joyeuse et sans sou­ci ; seuls le Père et le chef ont un regard un peu anxieux quand il s’ar­rête sur le petit scout.

Tou­te­fois, ils ne laissent rien voir de leur préoccupation.

— Allons, main­te­nant, mes enfants, au tra­vail ! Je vous ai pro­mis hier de faire revivre devant vous les plus grands des Pères de l’É­glise, et d’a­bord, qui étaient-ils ?

Tout le groupe répond à la fois : des évêques, des soli­taires, des moines.

— Pas si vite, reprend le Père en riant, pro­cé­dons par ordre, si vous le vou­lez bien. Vous savez com­ment, dès les pre­miers siècles, des erreurs s’é­taient glis­sées par­mi les croyances chré­tiennes. On appelle Pères de l’É­glise, les évêques et les prêtres qui, ayant étu­dié à fond la Foi chré­tienne, l’ont défen­due à tra­vers les neuf ou dix pre­miers siècles. Les conciles se sont ser­vis de leurs tra­vaux, les ont confir­més, et c’est ain­si que la Foi s’est conser­vée, à tra­vers les luttes les plus terribles.

Ain­si, tout à fait au début de l’É­glise, saint Clé­ment, pape, troi­sième suc­ces­seur de saint Pierre à Rome, saint Ignace à Antioche, saint Poly­carpe à Smyrne, qui tous mou­rurent mar­tyrs, pour avoir défen­du la véri­té. A leur tour, ils eurent des dis­ciples : saint Jus­tin, saint Iré­née, qui devien­dra le grand évêque de Lyon et l’un des pre­miers mar­tyrs gau­lois[1].

Clé­ment et Ori­gène com­po­se­ront de mer­veilleux ouvrages en faveur de la Foi chré­tienne. Ces Pères, ont vécu entre le Ier et le IVe siècle, tout aux ori­gines de l’É­glise. Fai­sons ensuite connais­sance avec les grandes figures du IVe et du Ve siècle.

— Par­lez-nous de , Père, réclame Ber­nard. Je sais que, tout jeune encore, il tenait tête à Arius au Concile de Nicée. Qu’est-il deve­nu ensuite ?

  1. [1] On divise géné­ra­le­ment les Pères de l’É­glise en plu­sieurs caté­go­ries. D’a­bord, les Pères Apos­to­liques, ain­si nom­més parce qu’ils ont connu les Apôtres.

    Ensuite, du fait des pays aux­quels ils devaient leur ori­gine, leur langue et leur culture, il faut dési­gner sépa­ré­ment les Pères de l’É­glise grecque et les Pères de l’É­glise latine.

    Par­mi les pre­miers : Clé­ment et Ori­gène, etc…