Étiquette : <span>1 mai</span>

Auteur : Goldie, Agnès | Ouvrage : Petites Vies Illustrées pour enfants .

Temps de lec­ture : 20 minutes

« Marie, êtes-vous prête ?

— Me voici ! »

Et la jeune femme s’as­sied sur l’âne entre deux bal­lots. Il fait encore nuit… Marie et Joseph partent pour Bethléem.

L’Em­pe­reur Auguste a ordon­né de recen­ser tous les habi­tants de l’Em­pire Romain et ce n’est pas petite affaire, car l’Em­pire est vaste. Pour sim­pli­fier la besogne des agents du gou­ver­ne­ment, cha­cun doit se faire ins­crire à son lieu d’o­ri­gine ; Luc, l’É­van­gé­liste, nous le dit, et des papy­rus trou­vés récem­ment le confirment.

Pour les par­ti­cu­liers, quelle com­pli­ca­tion ! Voyez-vous qu’ac­tuel­le­ment, on dirait aux Pari­siens d’al­ler se faire ins­crire dans la ville, le vil­lage, dont leur famille est ori­gi­naire ! Paris se vide­rait presque ; les trains, les cars, les voi­tures n’y suf­fi­raient pas… Joseph, lui, n’a comme moyen de loco­mo­tion qu’un âne gris. Marie est mon­tée sur l’a­ni­mal, et Joseph marche à côté, tenant la bride d’une main, et de l’autre, son bâton de voyage : trois à quatre jours de marche en pers­pec­tive, vers le sud… voyage agréable vers Pâques, mais beau­coup moins en plein hiver. Il fait très froid dans les val­lées, et Joseph craint pour Marie. Pour se réchauf­fer, celle-ci des­cend de temps en temps de sa mon­ture et marche près de Joseph. Ils parlent du Mes­sie pro­mis et atten­du ; le plus sou­vent, ils prient ensemble. Plein de res­pect et d’at­ten­tion, Joseph entoure Marie de pré­ve­nances ; à la halte, il récolte le baume pour le mêler à l’eau de la bois­son ; il ins­talle le cam­pe­ment sous quelque téré­binthe, et s’il fait noir, sus­pend la lan­terne à une branche… Voi­ci Jéru­sa­lem !… Encore une dizaine de kilo­mètres, et ils seront ren­dus… Le voyage est pénible dans les mon­tagnes de Judée, les sabots ner­veux de l’âne claquent sur le sentier…

Dessin à colorier - Pas de place - Joseph et Marie refusés

Auteur : Alençon, M. d’ | Ouvrage : Et maintenant une histoire II .

Temps de lec­ture : 9 minutes

Premier Mai

Il fai­sait un temps affreux, ce soir-là, dans la val­lée d’Al­pen­rose. Dès la nuit venue, le vent était tom­bé des mon­tagnes envi­ron­nantes, s’a­bat­tant avec des rafales de pluie et de grêle sur les bâti­ments du couvent.

Par bon­heur, ceux-ci étaient solides, bâtis de bon gra­nit de la mon­tagne ; ils avaient vu bien d’autres tem­pêtes mais les hur­le­ments du vent dans les cou­loirs, les sif­fle­ments dans les che­mi­nées, le fra­cas d’une ardoise ou d’une branche qui s’é­cra­sait, étaient vrai­ment impressionnants.

Récit du muguet du 1er mai

Et l’on pen­sait au voya­geur per­du dans la mon­tagne, au ber­ger attar­dé, au pauvre sans logis.

« Que Dieu les conduise jus­qu’à la porte du couvent, mur­mu­ra le bon frère hôte­lier qui, un impo­sant trous­seau de clés à la main, reve­nait de la tour­née qu’il fai­sait chaque soir dans le monas­tère. Que Dieu les conduise ici : ils trou­ve­ront cha­leur, bon gîte et réconfort. »

« Quel temps ! quel temps ! dit-il encore, est-ce un temps de mars ? L’hi­ver ne veut point lais­ser la place… »

Et il s’at­tris­ta en pen­sant à son jar­din — car frère Bona­ven­ture était jar­di­nier en même temps qu’­hô­te­lier du couvent. La semaine pas­sée, encou­ra­gé par un rayon prin­ta­nier, il avait sor­ti de leur abri d’hi­ver des fleurs, des plants que cette tem­pête était en train d’a­néan­tir. Quel mal­heur ! Quel mal­heur ! Il en avait beau­coup de peine car, grâce à ses soins et à ses capa­ci­tés, les jar­dins du monas­tère étaient magni­fiques ; on venait de loin pour les admirer…

* * *

Sou­dain, un violent coup de cloche à la por­te­rie le fit sur­sau­ter, l’ar­ra­chant à ses regrets.

« Quoi ? Serait-ce un voyageur ? »