Sainte Kateri Tekakwita, 1656 – 1680

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Temps de lec­ture : 6 minutes

Par­mi les mis­sion­naires fran­çais qui se ren­dirent au (Nou­velle France), se trouvent les Pères Jésuites Isaac Jogues (1607 – 1646), René Gou­pil (1608 – 1642) et Jean de la Lande (1620 – 1646), tous trois, prêtres, mas­sa­crés par les Iro­quois pour avoir conver­ti ces indiens sau­vages à la foi catho­lique. Ils feront par­tie des huit prêtres cano­ni­sés en 1930 par Pie XI. On dit que le sang des mar­tyrs devient une semence de chré­tiens. On ver­ra que cela fut vrai aus­si en terre américaine.

La petite sainte indienne du Canada Kateri TEKAKWITHADix ans plus tard, un lys de pure­té appar­te­nant à la nation iro­quoise, Kate­ri, deve­nue la « Pro­tec­trice du Cana­da », nais­sait à Osser­ne­non (aujourd’­hui Auries­ville) dans l’é­tat de New York en 1656. Son père est un Mohawk (Iro­quois païen), chef de son Clan. Sa mère (Kahen­ta, Fleur de la Prai­rie), est une Algon­quine, bap­ti­sée et éle­vée par des Fran­çais à Trois-Rivières. Prise par une attaque d’A­gniers, elle devien­dra la femme du chef (Ken­hon­won­kha, du Clan des Tor­tues). Elle trans­met­tra à ses deux enfants, Kate­ri et son petit frère, l’exemple d’une mère chré­tienne. Kate­ri ver­ra sa maman prier tous les jours, suivre les pré­ceptes d’une vie chré­tienne et cer­tai­ne­ment, ces pre­mières années seront très impor­tantes pour la vie future de Kateri.

À l’âge de quatre ans, Kate­ri perd sa famille (ses parents et son frère) à cause d’une épi­dé­mie de petite vérole. Elle échappe à la mort, mais gar­de­ra le visage avec des tâches de rou­geur vio­lette . C’est un oncle (Grand-Loup) et une tante qui la recueillent et vont habi­ter à Kah­na­wa­ké. Kate­ri fut bien soi­gnée. À ce moment, on lui don­na le nom de « Tekak­wi­ta » qui signi­fie en iro­quois, celle qui avance en hésitant.

 sainte Kateri Tekakwitha prie dans la forêt du CanadaElle res­te­ra 16 ans avec eux. De san­té déli­cate, elle tra­vaillait bien mieux que la plu­part des jeunes filles de cette époque. Même sans être bap­ti­sée, elle conti­nuait à vivre comme une vraie chré­tienne. À ses heures libres, elle entrait dans la forêt et se met­tait à genoux en prières au pied d’une croix qu’elle avait fabriquée.

Mais ses tantes déci­dèrent de la marier à un guer­rier (le Renard). Un soir, le Renard s’as­soie près d’elle et lui demande de lui appor­ter la saga­mi­té, signe du mariage ! Tout à coup, com­pre­nant la ruse, elle sor­tit et refu­sa net de se marier. C’é­tait la pre­mière fois chez les Indiens qu’une jeune fille refu­sait de se marier !

Kate­ri fit alors vœu de vir­gi­ni­té. Ce fut le début d’une per­sé­cu­tion contre elle. On l’ap­pe­lait « l’Al­gon­quine et on la mal­trai­tait. Kate­ri souf­frait en silence de ses mau­vais trai­te­ments et deman­dait dans son cœur le baptême.

Dieu l’exau­ce­ra mais plus tard. Après une attaque puni­tive des Fran­çais (par M. de Tra­cy) en 1667, les Iro­quois acce­ptèrent de rece­voir des « Robes-noires » (des prêtres !). Elle reçut le jour de Pâques (18 avril 1676) le saint bap­tême qu’elle dési­rait depuis si longtemps.

À ce moment, elle prit le nom de Kate­ri (Cathe­rine). Elle avait 20 ans. Dans l’en­quête pré­pa­ra­toire au bap­tême, Kate­ri avoua que par misé­ri­corde de Sei­gneur, elle n’a­vait jamais ter­ni la pure­té de son corps, et qu’elle n’ap­pré­hen­dait point de rece­voir aucun reproche sur cet article au jour du jugement.

Mais comme la per­sé­cu­tion conti­nua contre elle en l’ap­pe­lant main­te­nant : « la chré­tienne », le Père de Lam­ber­ville l’ai­da à s’é­chap­per de son vil­lage pour se rendre à la Mis­sion Saint-Fran­çois-Xavier près de Montréal.

Por­tait par le père Claude Chau­che­tière, 1690

Arri­vée à la Mis­sion en 1677, Le Père Cho­le­nec reçut la lettre que le Père de Lam­ber­ville fai­sait envoyer par Kate­ri : C’est un tré­sor que nous vous don­nons, comme vous connaî­trez bien­tôt. Gar­dez-le bien, et faites pro­fi­ter à la Gloire de Dieu et pour le salut d’une âme qui lui est assu­ré­ment bien chère.

Kate­ri était heu­reuse de pra­ti­quer sa foi libre­ment. Bien­tôt, elle se pré­pa­ra à la pre­mière com­mu­nion qu’elle reçut à Noël 1677. Elle res­ta fidèle à ses com­mu­nions régu­lières, ses confes­sions heb­do­ma­daires et pas­sait son temps libre à la cha­pelle. Jamais elle n’ou­bliait son cha­pe­let et ses réunions de la confré­rie de la Sainte-Famille qui ras­sem­blaient l’é­lite du vil­lage. Ses péni­tences redou­blaient. La contem­pla­tion de la Croix de Jésus atti­rait en elle de nom­breuses pra­tiques de péni­tence. En voi­là une par­mi tant d’autres : dès quatre heure du matin, elle se ren­dait pieds nus à l’é­glise pour y faire une orai­son. Elle res­tait des heures entières à genoux, immo­bile. Elle visi­tait les malades à l’Hô­tel-Dieu Ville-Marie et y ren­con­tra les sœurs Augus­ti­niennes, fon­dées par Mère Bour­geois. Ce don de soi à la vie reli­gieuse don­na des idées à Kate­ri qui assem­bla autour d’elle treize jeunes filles sou­hai­tant par­ti­ci­per à cette même vie. Mais le Père Cho­le­nec ne per­mit pas une congré­ga­tion religieuse.

En mars 1680, une fièvre devint inces­sante et lui cau­sait d’a­troces souf­frances. Mais elle était heu­reuse de se sen­tir avec Jésus sur la Croix. Le Mer­cre­di saint 1680, tout le vil­lage l’en­tou­rait pour qu’elle puisse rendre sa belle âme à Dieu. Quinze minutes après son décès, le Père Choie­nec, regar­dant le visage de Kate­ri, s’a­per­çut qu’il était lisse et nulle trace de petite vérole !

Kate­ri appa­rut par la suite au Père Cho­le­nec lui fai­sant voir l’é­glise de la Mis­sion en feu, ain­si que la mort en 1690 d’É­tienne Tega­na­no­koa, pre­mier mar­tyr iro­quois, comme le seront Fran­çoise Gon­nan­ha­ten­ha et Mar­gue­rite Garon­goüas. Devant ces miracles, l’É­glise a cano­ni­sé Kate­ri le 21 octobre 2012. Elle est vrai­ment la Pro­tec­trice du Canada.

Extrait du Car­net du Croisé

Récit pour les enfants : sainte kateri Tekakwitha, protectrice du canada

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