Sainte Jeanne de France

Auteur : Maldan, Juliette | Ouvrage : Petites Vies Illustrées pour enfants .

Temps de lec­ture : 29 minutes

Dans une salle du châ­teau de Lignières, une dame pen­chée sur un gros livre, en expli­quait les enlu­mi­nures à une petite fille qui écou­tait ses paroles avec une vive atten­tion. Le visage pâle de l’en­fant s’é­clai­rait de grands et beaux yeux verts, lim­pides, pro­fonds, des che­veux blonds tom­baient sur ses épaules. Mais ses membres grèles, mal pro­por­tion­nés, son dos voû­té, don­naient à son petit corps un aspect ché­tif et dis­gra­cieux. Ses vête­ments étaient d’é­toffe commune.

Vie de Sainte Jeanne de France, Reine puis religieuse
Sainte Jeanne enfant et Mme de Lignières

Certes, on n’eut pas devi­né en cette enfant, pau­vre­ment vêtue, la fille du puis­sant roi de France, Louis XI !

Jeanne de France était née le 23 avril 1464 à Nogent-le-Roi, où Louis XI et la Char­lotte de Savoie séjour­naient au retour d’un pèle­ri­nage à Chartres, entre­pris pour implo­rer de la Vierge qu’un fils leur soit accor­dé. Trois enfants étant morts en bas âge, il ne leur res­tait qu’une fille : Anne. Le roi dési­rait ardem­ment un héri­tier qui conti­nuât sa race et son œuvre Or, ce fut une fille qui naquit, une petite fille fra­gile et mal venue ! Le roi fut déçu, vexé. Le bap­tême de la petite prin­cesse se célé­bra sans aucune réjouissance.

Cepen­dant la poli­tique ne per­dant jamais ses droits, peu de jours après la nais­sance de cette fille si mal reçue, Louis XI com­bi­nait déjà pour elle un mariage avec son cou­sin Louis d’Or­léans, alors âgé de deux ans !

À Amboise, la reine Char­lotte douce et pieuse, veillait sur sa petite fille.

Mais Louis XI ne pou­vait souf­frir sa pauvre enfant. Dès qu’elle eut cinq ans, il déci­da d’é­loi­gner Jeanne de la cour, et de la confier à la baronne de Lignières qui l’é­lè­ve­rait dans son châ­teau. Le baron et la baronne de Lignières, puis­sants sei­gneurs n’ayant pas d’en­fants, seraient prêts à aimer la petite prin­cesse Tous deux, pro­fon­dé­ment chré­tiens, étaient dignes de veiller sur une fille de roi et une future sainte.

pour les scouts : Récit de sainte Jeanne Reine de France
Le Châ­teau de Lignières

Le châ­teau de Lignières avec son gros don­jon, sa tour de guet, ses murs épais, se dres­sait au milieu de fraîches prai­ries cou­pées d’une claire rivière.

En ce temps de guerres civiles et des san­glantes émeutes, Jeanne à l’a­bri des murailles de Lignières, pas­se­ra, dans cette retraite, de longues et calmes années. Mais, sépa­rée de sa mère, dure­ment repous­sée par son père, oubliée de ses proches, l’en­fant sen­sible, aimante, souf­fri­ra pro­fon­dé­ment. Elle savait qu’elle ne res­sem­blait pas aux autres petites filles, fraîches et plai­santes qui cou­raient et dan­saient dans les prés, autour du vil­lage voi­sin. Mala­dive, dis­gra­ciée, humi­liée, pour­tant elle ne se plai­gnait ni ne s’ai­gris­sait. Tou­jours douce et patiente, déjà elle offrait ses peines et ses sacri­fices à Dieu qui l’at­ti­rait par sa grâce. Elle se tour­nait sur­tout avec une enfan­tine confiance vers la Vierge Marie, sa Mère du ciel, tou­jours prête à l’é­cou­ter et à la consoler.

L'enfance de Sainte Jeanne de France
Sainte Jeanne malade de la petite vérole

Une gale­rie menait du châ­teau à la cha­pelle sei­gneu­riale, dédiée à la Vierge.

— « Ma chère Baronne » disait sou­vent Jeanne à sa gou­ver­nante, « allons donc prier la Reine du ciel dans son église ! »

— « Non, non », répon­dait Mme de Lignières, « il n’y faut pas aller, car vous vous appli­quez trop et cela vous fait mal. »

— « Ah ! je vous assure qu’au contraire, je ne m’en porte que mieux, car je ne suis jamais plus contente que d’être avec la Mère de Dieu. »

— « Eh ! ne savez-vous pas, » objec­tait encore Mme de Lignières « que le roi vous défend d’être si dévote ? »

— « Le roi est trop juste pour me défendre cela tout de bon, et d’ailleurs, le vou­drait-il, je ne crois pas qu’il le puisse, car Dieu est un plus grand Maître que lui. »

La baronne, sen­tant que l’en­fant avait rai­son, ne la contra­riait pas. Elles allaient donc ensemble à la cha­pelle de la Vierge. À genoux, les mains jointes, la petite prin­cesse priait avec la fer­veur d’un ange. Puis, toute recueillie, elle sem­blait écou­ter dans son cœur la réponse du ciel.

Un jour, pros­ter­née dans la cha­pelle silen­cieuse, Jeanne sup­pliait Marie de dai­gner lui mon­trer com­ment elle pour­rait, le mieux, la ser­vir et lui plaire.

Alors, au fond de son âme une voix mys­té­rieuse fit entendre ces paroles : « Ma chère fille, avant de mou­rir, tu fon­de­ras un Ordre en mon hon­neur et ce sera le plus grand plai­sir que tu puisse faire à mon Fils et à moi. »

L’en­fant n’é­tait-elle pas déjà pro­mise en mariage par le roi son père ? Mais elle s’a­ban­don­nait à Dieu, ne dési­rant comme Marie, « qu’être la Ser­vante du Sei­gneur. »

Si Louis XI défen­dait à sa fille les longues prières, pour­tant, quand elle eut 7 ans, il lui fit dire de se choi­sir un confes­seur. À l’é­ton­ne­ment de son entou­rage, la petite prin­cesse, avec une sagesse au-des­sus de son âge, deman­da le temps de réflé­chir et de prier. Elle consul­ta sa Mère du ciel, puis répon­dit qu’elle pren­drait le P. de la Fon­taine supé­rieur des fran­cis­cains d’Am­boise. Ce saint reli­gieux aida Jeanne à mieux connaître et aimer le bon Dieu.

En 1471, était né le dau­phin tant dési­ré. Le bap­tême du petit prince Charles se célé­bra en grande pompe, au milieu des réjouis­sances popu­laires. Jeanne apprit avec joie la nais­sance de son frère, mais, oubliée dans son exil, elle ne vit rien de ces fêtes brillantes.

Durant les lon­guet jour­nées pas­sées dans les salles du châ­teau, Jeanne appre­nait à filer, jouer du luth, des­si­ner. Intel­li­gente, appli­quée, elle se plai­sait à étu­dier dans les beaux livres aux fraîches enlu­mi­nures. Chaque jour aus­si, elle réci­tait les psaumes avec une de ses suivantes.

À l’âge où les fillettes ne pensent qu’à leurs amu­se­ments, Jeanne met­tait son bon­heur dans la prière. Dans son âme pure, la grâce accom­plis­sait des merveilles.

Phy­si­que­ment, la pauvre enfant ne gran­dis­sait guère. Sa taille res­tait contre­faite, ses hanches inégales ren­daient la marche dif­fi­cile, sa san­té demeu­rait faible. Mais Jeanne accep­tait avec dou­ceur toutes ces dis­grâces et pla­çait son cœur plus haut que la terre. Elle sou­hai­tait pou­voir quit­ter le monde et entrer dans un monas­tère. Une fois, elle confia ce désir à la mal­heu­reuse reine Mar­gue­rite d’An­jou, chas­sée d’An­gle­terre et réfu­giée à la cour de France avec son fils, le prince de Galles.

La reine, frap­pée de la pié­té pré­coce de Jeanne, l’ad­mi­rait et l’aimait :

— « Ma chère petite prin­cesse, » lui dit-elle un jour, « ne vou­driez-vous pas être ma fille ? »

— « Oh ! oui, Madame, je suis sûre que je vous aime­rais beau­coup et que je vous conso­le­rais un peu de vos peines. Mais la chose ne me paraît pas possible … »

— « Et pour­quoi donc ? » reprit la reine, « je vous don­ne­rais mon fils pour époux. » — « Oh ! pour cela, je ne puis le vou­loir … Le prince ne peut pas me dis­pu­ter au bon Dieu. »

La reine d’An­gle­terre, tou­chée aux larmes, racon­ta cette conver­sa­tion au roi qui s’en mon­tra fort mécontent.

Un mariage dans les larmes

Pour des rai­sons poli­tiques, Louis XI avait réso­lu de marier sa fille Jeanne à son cou­sin Louis d’Or­léans. Mal­gré l’in­fir­mi­té de la prin­cesse et les dif­fi­cul­tés de tous genres, le rois enten­dait que sa volon­té soit exécutée.

À un confi­dent, Louis XI décla­rait : « Que ceux qui iraient contre ce mariage ne seraient jamais assu­rés de leur vie en son royaume. »

Quand le roi dévoi­la ses pro­jets à Marie de Clèves, mère du jeune Duc d’Or­léans, elle s’in­di­gna, cria, pleu­ra, puis effrayée, vain­cue par les menaces n’o­sa plus pro­tes­ter. Les menaces aus­si eurent rai­son des répu­gnances extrêmes de Louis d’Or­léans : « S’il n’o­béis­sait pas aux ordres du roi, il serait cou­su en un sac et jeté dans une rivière où jamais plus on n’en­ten­drait par­ler de lui ! »

Depuis long­temps, Louis XI n’a­vait pas vu sa fille Jeanne. Il la fit appe­ler et le baron de Lignières la condui­sit au Ples­sis. Accou­dé à une fenêtre, le roi regar­da la prin­cesse tra­ver­ser la cour d’hon­neur : « Je ne la croyais pas telle ! » s’ex­cla­ma-t-il. Après une entre­vue aus­si froide que brève, il la ren­voya en Berry.

Il fal­lut pour­tant par­ler mariage à la pauvre enfant. Trem­blante, elle osa repré­sen­ter qu’elle ne dési­rait que se don­ner à Dieu. « Vous épou­se­rez le prince que je vous des­tine, » décla­ra brus­que­ment le roi « Je le veux, vous m’en­ten­dez, pas de réplique »

Marie de Clèves vou­lant aus­si connaître sa future belle-fille, se ren­dit au châ­teau de Lignières. La bonne baronne dési­rait parer sa petite prin­cesse. Mais, celle-ci ne pos­sé­dait pas une seule belle robe de velours ou de soie­rie. On la coif­fa cepen­dant et on l’ar­ran­gea le mieux pos­sible. Quand la d’Or­léans vit s’a­van­cer vers elle en boi­tillant, cette enfant bos­sue et ché­tive, elle fut tel­le­ment bou­le­ver­sée qu’elle faillit s’é­va­nouir : « Ah ! gémis­sait-elle », faut-il que mon fils ait une femme aus­si difforme !»

Quant à Louis d’Or­léans, chaque fois qu’il était ques­tion de ce mariage dont il avait hor­reur, il sor­tait pour pleu­rer et on l’en­ten­dait mur­mu­rer : « J’ai­me­rais mieux être mort ! »

Cepen­dant, le roi fit rédi­ger le contrat et ordon­na que la céré­mo­nie soit célé­brée le 8 sep­tembre 1476, dans la cha­pelle du châ­teau de Montrichard.

La mariée por­tait une robe de toile d’or. Igno­rant la vio­lence faite au jeune duc elle obéis­sait à la volon­té de son père, prête à aimer son beau et brillant fian­cé. Celui-ci, pâle, ner­veux, ne pre­nait pas la peine de refou­ler ses pleurs. Au fes­tin des noces qui sui­vit, le duc d’Or­léans ne man­geait pas, fon­dant en larmes à chaque ins­tant. Jeanne trop fine et déli­cate pour ne pas devi­ner la cause de ce grand cha­grin, souf­frait en silence.

La mariée comp­tait alors douze années, le marié, quatorze.

Une triste vie s’ou­vrait devant ces deux enfants,

Duchesse d’Orléans

Le duc d’Or­léans qui rési­dait en sa ville de Blois, ne pou­vait se dis­pen­ser d’y conduire sa jeune épouse.

Récit pour les jeunes du mariage du duc d'Orléans et de Jeanne de France
Le Duc d’Or­léans et Jeanne entrent à Blois

Puis, très vite, la duchesse reçut l’ordre de ren­trer à Lignières. Le duc d’Or­léans res­tait à Blois où il menait une vie de plai­sir et de dis­si­pa­tion. Mal­gré son besoin d’argent, il refu­sa — sans doute en pro­tes­ta­tion de la vio­lence impo­sée par le roi — la dot de Jeanne de France qui se mon­tait à 100.000 écus d’or.

La jeune duchesse revint donc tris­te­ment au châ­teau de Lignières. Son cœur pur qui ne deman­dait qu’à s’at­ta­cher, à se dévouer, empor­tait l’i­mage sédui­sante de Louis d’Or­léans, qui, beau, dis­tin­gué, ne pou­vait man­quer de plaire.

Louis ne com­prit pas que Jeanne, dans son corps dis­gra­cié, cachait une âme admi­rable, un cœur aimant et fidèle. Dès le pre­mier jour, il n’eut qu’un désir : faire rompre ce mariage impo­sé par la force.

Deux ou trois fois l’an, pour obéir aux ordres du roi, le duc d’Or­léans se ren­dait au châ­teau de Lignières. Jours de souf­france pour Jeanne ! Le duc ne lui adres­sait, ni une parole, ni un sou­rire. Durant les repas, il s’as­seyait de façon à ne pas la voir.

— « Madame », conseillait pater­nel­le­ment le sire de Lignières à la jeune femme déso­lée, « par­lez à Mon­sieur et mon­trez-vous plus affectueuse. »

— « Je n’o­se­rais lui par­ler », répon­dait Jeanne, « car, vous voyez et cha­cun voit bien aus­si, qu’il ne tient nul compte de moi. »

Par­tout, elle ne ren­con­trait que des affronts. Mal­gré sa dou­leur, la jeune duchesse ne se plai­gnait pas. Tou­jours douce et pai­sible, elle priait, par­don­nait, pous­sant la patience et l’hu­mi­li­té jus­qu’à l’héroïsme.

Le 30 août 1483, Louis XI mou­rait au châ­teau de Ples­sis-les-Tours. Jeanne pria pieu­se­ment pour son père. Elle oubliait sa dure­té à son égard, pour ne se sou­ve­nir que de ce qu’il avait accom­pli pour la gran­deur de la France.

Main­te­nant, elle pou­vait se rap­pro­cher de sa mère, jouir de son affec­tion dont elle avait soif. Mais, peu de mois après le roi, Char­lotte de Savoie mou­rait à son tour. La bonne Mme Lignières, elle aus­si avait quit­té ce monde. Jeanne se trou­vait plus aban­don­née que jamais.

Les dis­cordes et les luttes allaient com­men­cer autour d’elle, déchi­rant son cœur. En atten­dant que son jeune frère, Charles VIII, ait l’âge de régner par lui-même, sa sœur aînée, Anne de Beau­jeu, gou­ver­nait le royaume. Le duc d’Or­léans, bien qu’il eut pro­mis fidé­li­té au roi, ne tar­da pas à s’u­nir au duc de Bre­tagne pour s’op­po­ser au gou­ver­ne­ment d’Anne de Beau­jeu. Louis d’Or­léans, bat­tu avec les armées bre­tonnes à St-Aubin-du-Cor­mier, fait pri­son­nier, fut enfer­mé à Lusi­gnan. Jeanne, n’é­cou­tant que son dévoue­ment, part de suite. Elle est mal reçue par le pri­son­nier — et cepen­dant pour adou­cir sa cap­ti­vi­té, elle vend sa vais­selle d’argent, ses bijoux et lui en envoie le prix. Peu après, le duc d’Or­léans sous bonne escorte est conduit à la grosse tour de . Dans cette pri­son, sombre, humide, sans air, il est sévè­re­ment trai­té. Jeanne obtient de par­ta­ger le cachot de son mari, qu’elle soigne avec le plus com­plet dévoue­ment. En même temps, elle mul­ti­plie lettres, démarches pour sup­plier Anne de Beau­jeu et Charles VIII de lui accor­der la libé­ra­tion du duc. Au bout de trois années, le roi consent à par­don­ner à son beau-frère : « Vous aurez, ma sœur, ce que vous dési­rez tant ; fasse le ciel que ne ce soit pas pour votre malheur.

Le duc d'Orléans dans le cachot de Bourges
Jeanne par­ta­geant le cachot de son mari

À l’a­ve­nir, Louis d’Or­léans res­te­ra fidèle à son souverain.

Durant la cam­pagne d’I­ta­lie, le duc, aux côtés de Charles VIII se couvre de gloire. À son retour, Jeanne connaî­tra un court sem­blant de bonheur.

La couronne d’épines

Le 7 avril 1498, le jeune roi Charles VIII meurt acci­den­tel­le­ment. Il ne laisse pas d’hé­ri­tier. La cou­ronne de France revient donc à son cou­sin, le duc d’Or­léans qui prend le nom de Louis XII.

Jeanne est reine de France. Mais sa cou­ronne royale ne sera qu’une dou­lou­reuse cou­ronne d’épines !

Louis XII, fort de son auto­ri­té, demande à Rome l’an­nu­la­tion de son mariage avec Jeanne de France.

Un tri­bu­nal est consti­tué pour exa­mi­ner et juger la cause royale. Le prin­ci­pal motif invo­qué par Louis XII est la vio­lence qui lui a été faite par Louis XI, au mépris des lois de l’É­glise qui exige pour la vali­di­té du mariage le libre consen­te­ment des époux. Il y avait aus­si, l’in­fir­mi­té de Jeanne… Celle-ci n’hé­site pas à sou­te­nir ses droits, qu’elle juge sacrés. Un pro­cès se déroule, long, pénible, humi­liant pour la digni­té de la reine que tout le monde abandonne.

Histoire pour les louveteaux : Sainte Jeanne de France et son mariage
Le Juge­ment cas­sant le mariage de Jeanne

Le 15 décembre 1498, à Tours, le tri­bu­nal pro­nonce la sen­tence de nul­li­té du mariage royal.

Il faut apprendre à la reine la pénible nou­velle. Le P. Gabriel-Marie, son confes­seur, vient la trou­ver. Il cache dans ses vastes manches, le par­che­min conte­nant le jugement.

« Madame, » dit le reli­gieux, avec une pater­nelle bon­té « je vous apporte mes pleines manches de patience à vendre. N’en vou­lez-vous pas ache­ter ? C’est une mar­chan­dise dont vous avez tou­jours besoin ! »

— « Mon Père », répond Jeanne « vous venez m’ap­prendre que je ne suis plus reine de France ? »

Histoire pour les veillées scoutes : Sainte Jeanne de France et son directeur spirituel
Jeanne et le P. Gabriel-Marie

Sous le coup d’une intense dou­leur, elle pâlit, tremble, semble défaillir. Puis, se repre­nant avec foi :

— « S’il en est ain­si, Dieu soit béni ! Je sais qu’Il per­met cet évé­ne­ment pour me déta­cher d’a­van­tage du monde et me don­ner le moyen de le mieux ser­vir que je ne l’ai fait jus­qu’à ce jour ! »

Tan­dis que Jeanne s’in­cline avec amour sous l’é­preuve qui la frappe, une grande agi­ta­tion règne dans la ville. La foule se presse dans l’é­glise St-Denis pour entendre publier la sen­tence. Alors que les puis­sants délaissent la reine mal­heu­reuse le bon peuple qui l’aime pour ses ver­tus, sa cha­ri­té, s’é­meut et s’at­triste. Tout à coup mal­gré la sai­son d’hi­ver, un orage éclate avec vio­lence. Le ton­nerre ébranle l’é­glise où l’obs­cu­ri­té devient si pro­fonde qu’il faut allu­mer des torches pour lire le jugement.

L’as­sis­tance épou­van­tée, mur­mure qu’un tel pro­cès doit être injuste, puisque le ciel montre sa colère.

Le roi, aus­si­tôt après la sen­tence, pour­voit au sort de sa « cou­sine », lui don­nant le duché de Ber­ry avec diverses terres et revenus.

La « bonne duchesse »

Au début de mars 1499, Jeanne arri­va aux portes de la ville de Bourges dont elle deve­nait duchesse, sou­ve­raine. Les cloches de toutes les églises son­naient depuis le matin. Les habi­tants, joyeux, en habits de fête, accou­raient pour accueillir leur souveraine.

La duchesse, en cor­tège, se rend d’a­bord à la cathé­drale où elle sup­plie Dieu de l’ai­der à réa­li­ser tout ce qu’elle désire accom­plir pour sa gloire.

Puis, elle se dirige vers sa nou­velle demeure. Le châ­teau des ducs de Ber­ry sem­blait une for­te­resse avec ses énormes murailles. Bâti sur les rem­parts, il domi­nait la cam­pagne, et ses grandes salles étaient magnifiques.

Jeanne de France, duchesse de Bourges, dans son jardin. Récit pour le catéchisme
Jeanne à genoux devant le Cru­ci­fix de son jardin

Jeanne a réso­lu de tra­vailler de toutes ses forces au bon­heur de ses sujets. Elle y réus­si­ra si bien, que le peuple recon­nais­sant ne la nom­me­ra que « la bonne duchesse. »

La manière si sage dont elle admi­nistre son duché et y rend la jus­tice res­te­ra long­temps dans le sou­ve­nir des habi­tants du Berry.

À l’in­té­rieur de sa mai­son, tout est réglé. La duchesse veille comme une mère sur ses domes­tiques. Eux, se sen­tant aimés, la servent avec joie et conten­te­ment. Le par­fum de sa sain­te­té semble péné­trer tous ceux qui approchent la bonne duchesse. L’ordre et la paix règnent autour d’elle avec la charité.

Pour elle, rien qui rap­pelle le luxe de la cour. Ses vête­ments sont simples, sa table fru­gale. Lui sert-on un plat recher­ché, elle n’y veut pas tou­cher et com­mande qu’on le porte aux pauvres.

Vie de saint pour le catéchisme. Ste Jeanne soigne un malade
Jeanne soigne un malade de la peste

Main­te­nant qu’elle est libre, Jeanne passe en prières de longues heures, par­fois une par­tie des nuits. Elle jeûne sou­vent, s’in­flige de dures péni­tences. Dans la par­tie la plus soli­taire de son parc, sous de grands arbres, elle a fait éle­ver un cal­vaire. Là, au pied de la croix, elle médite lon­gue­ment sur l’a­mour du Sau­veur, le sup­pliant de par­don­ner aux pécheurs.

La sainte duchesse consacre une par­tie de son temps aux pauvres, aux malades qu’elle soigne elle-même.

Coloriage pour le caté de sainte Jeanne de France.
Jeanne lave les pieds des pauvres

En l’an­née 1499, la peste éclate dans la ville de Bourges, y cau­sant d’ef­frayants ravages. Jeanne pro­digue ses soins aux pes­ti­fé­rés, sou­te­nant, par son exemple, le cou­rage de ceux qui se dévouent avec elle. Age­nouillée devant les malades, sur leur plaies répu­gnantes, elle applique, avec une dou­ceur extrême, les onguents qu’elle fait com­po­ser par un méde­cin. Mais les pauvres gens assurent que le simple tou­cher de leur sou­ve­raine les gué­rit plus effi­ca­ce­ment que les savants remèdes. Durant les ins­tants où elle se penche ten­dre­ment sur la misère des corps, Jeanne s’oc­cupe aus­si des âmes. Elle parle de Dieu, de son amour et les aide à se récon­ci­lier avec lui.

Chaque jeu­di-saint, dans son palais, la duchesse lave les pieds de douze pauvres, aux­quels ensuite, elle sert elle-même un bon repas.

La cha­ri­table duchesse semble au ser­vice de toutes les misères. Elle recherche les détresses cachées, vient au secours des pauvres filles en dan­ger de se perdre ; s’oc­cupe de l’é­du­ca­tion chré­tienne des jeunes gens, de l’ins­truc­tion du peuple, etc.

À son arri­vée en Ber­ry, les plai­sirs, la paresse cau­saient de graves désordres. Peu à peu, sous l’in­fluence de la bonne duchesse, les habi­tudes changent, et Bourges devient la ville la plus chré­tienne du royaume.

La Fondatrice

Au milieu de ses nom­breuses occu­pa­tions, Jeanne n’ou­blie pas les paroles que, jadis, la Vierge Marie a fait entendre à son cœur d’en­fant : « Avant ta mort, tu fon­de­ras un Ordre en mon hon­neur. » Paroles qui résonnent au fond de son âme, comme un appel sans cesse plus pressant.

Elle croit le moment venu de réa­li­ser le désir de la Sainte Vierge. Jeanne parle donc à son direc­teur, le Père Gabriel-Marie, de son désir de fon­der un couvent en l’hon­neur de la Vierge. Mais le Père, mal­gré la dévo­tion qu’il porte à Marie, n’entre pas dans la pen­sée de la duchesse et lui dit de renon­cer à ce projet.

« Mon Père », répond hum­ble­ment la sainte dame, « si c’est la volon­té de Dieu et de sa sainte Mère, ils m’aideront. »

De longs mois s’é­coulent. Jeanne, par obéis­sance, n’ose plus par­ler de rien à son direc­teur. Et pour­tant, elle sent que la Vierge la presse plus for­te­ment que jamais d’ac­com­plir sa volon­té. Sa peine devient si grande, qu’é­pui­sée elle tombe gra­ve­ment malade ; son entou­rage fait appe­ler le P. Gabriel-Marie.

— « Mon Père, » dit la duchesse, « je crois que je vais mou­rir, et que c’est vous qui êtes la cause de ma mort. »

Et comme le Père s’é­tonne et pro­teste de son dévoue­ment, Jeanne révèle son secret : les paroles de la Vierge Marie à son âme d’enfant.

— « Madame, » s’é­crie le Père, « une telle révé­la­tion n’est pas à cacher » et il pro­met d’ai­der, de tout son pou­voir, la future fondation.

De ce jour, Jeanne sent ses forces revenir.

Le Père conseille d’ins­tal­ler déjà, auprès du palais, quelques jeunes filles pour les for­mer à la vie reli­gieuse. Mais où trou­ver ces jeunes filles ? À Tours, une per­sonne de grande pié­té, Mme de la Pour­celle, consacre sa vie à l’é­du­ca­tion des jeunes filles. Le Père qui la connaît, lui parle des pro­jets de la duchesse et la prie de dési­gner par­mi ses élèves, celles qui semblent annon­cer une voca­tion reli­gieuse. Mme de la Pour­celle en choi­sit onze. Le consen­te­ment des parents obte­nu, on se met en route un same­di, jour consa­cré à Marie.

La bonne duchesse accueille avec grande joie la petite troupe. Chaque jour, elle visite ses filles et leur parle du bon­heur de ser­vir la Sainte Vierge dans l’Ordre qui va se fon­der. Ses paroles et ses exemples entraînent les âmes vers la perfection.

L’Ordre de l’Annonciade

Le temps semble venu de don­ner une règle à la nou­velle com­mu­nau­té. Mais com­ment fon­der un ordre reli­gieux entiè­re­ment en l’hon­neur de la Sainte Vierge. Le P. Gabriel-Marie, inter­roge l’humble duchesse qui lui confie ce que la Vierge lui révé­la dans ses entre­tiens : « Je sup­pliais Marie de m’é­clai­rer sur le genre de vie que je devais adop­ter pour moi et pour mes filles pour lui être agréable. Et la Reine du ciel répon­dit : « Fais mettre en une règle tout ce que tu trou­ve­ras écrit de moi dans l’É­van­gile et sou­mets cette règle à l’ap­pro­ba­tion du Saint-Siège. Ce sera pour toutes les âmes qui s’ap­pli­que­ront à la pra­ti­quer, le plus sûr moyen de plaire à mon Fils et à moi. »

À tra­vers les pages de l’É­van­gile, on rele­va dix ver­tus prin­ci­pales de la Vierge : pure­té, humi­li­té, pru­dence, foi, patience, cha­ri­té, com­pas­sion, etc.

Ces ver­tus de Marie nous appa­raissent sur­tout dans l’An­non­cia­tion. Tou­jours, Jeanne avait por­té une grande dévo­tion à ce mys­tère de l’An­non­cia­tion, qu’elle aimait faire peindre et repré­sen­ter autour d’elle. C’est sous ce mys­tère de l’An­non­cia­tion qu’elle vou­lait pla­cer sa fon­da­tion. Plaire à Jésus en cher­chant à imi­ter les ver­tus de Marie, en s’ef­for­çant d’être « comme une autre Vierge Marie, vivant sur la terre », telle devait être la règle du nou­vel Ordre.

À la demande de la duchesse, le P. Gabriel-Marie écrit cette règle. Puis, un fran­cis­cain se mit en route pour Rome afin de la faire approu­ver par le Pape. Le Pape accueillit le reli­gieux avec bien­veillance, mais les car­di­naux reje­tèrent la demande de la fon­da­trice. Le mes­sa­ger, déso­lé, reprend le che­min de la France, et, comble de mal­heur, en tra­ver­sant les Alpes, tombe dans un pré­ci­pice et perd le pré­cieux manuscrit.

Vie de saint pour les enfants de la catéchèse : miracle de Ste Jeanne de France
Jeanne gué­rit une de ses filles

En appre­nant cette triste nou­velle, la duchesse, sans se décou­ra­ger, prie le P. Gabriel-Marie, de recom­men­cer son tra­vail et de le por­ter lui-même à Rome. Cette fois encore, nou­veau refus. Le Père, avec confiance, sup­plie Marie de prendre en mains sa propre cause. Or, cette nuit là même, Dieu envoie un songe au car­di­nal le plus oppo­sé à la fon­da­tion et ce songe change son cœur, lui fait com­prendre toute la beau­té d’un Ordre voué à Marie dans le mys­tère de son Annonciation.

Peu de jours après, la règle étant approu­vée, le Père se hâte vers Bourges. Son arri­vée comble de joie la sainte duchesse. Elle baise avec res­pect la bulle du Saint-Siège qui donne nais­sance à sa famille reli­gieuse. Puis sai­sie d’une ins­pi­ra­tion, elle se dirige en hâte vers la chambre où l’une de ses meilleures filles est malade d’une fièvre si vio­lente que l’on déses­père de la sau­ver. Jeanne applique sur les lèvres de la mou­rante, le pré­cieux par­che­min, et la fièvre tom­bant sou­dain, la novice se lève com­plè­te­ment guérie.

Le bruit de ce miracle se répand dans la ville, redou­blant la véné­ra­tion des habi­tants pour la sain­te­té de leur souveraine.

Dès lors, la duchesse s’oc­cupe acti­ve­ment de la construc­tion du monas­tère de l’An­non­cia­tion. Elle achète un beau ter­rain près de son palais, et les tra­vaux sont menés avec ardeur.

En même temps, la duchesse aide ses filles à imi­ter tou­jours mieux les ver­tus de la Sainte Vierge pour plaire à Jésus. Par-des­sus tout, elle veut que la cha­ri­té règne dans le futur couvent, et ne cesse de répé­ter aux sœurs : « Aimez-vous les unes les autres ! »

Elle décide aus­si de don­ner à ses filles un cos­tume reli­gieux : robe cou­leur de cendre pour rap­pe­ler la péni­tence, sca­pu­laire écar­late en sou­ve­nir du sang de la Pas­sion, man­teau blanc qui signi­fie pure­té, cha­ri­té, enfin au cou, ruban bleu et médaille de la Vierge à laquelle elles sont consacrées.

La duchesse veut elle-même revê­tir cet habit et pro­non­cer des vœux, cher­chant tout en gou­ver­nant son duché, à pra­ti­quer le plus pos­sible les ver­tus religieuses.

Le 21 novembre 1504 fête de la Puri­fi­ca­tion, Jeanne, après avoir pas­sé la nuit en prière, se rend en grand cor­tège au nou­veau monas­tère dont ses filles vont prendre pos­ses­sion. Puis, dans l’é­glise pleine de monde, la fon­da­trice se lève, et à haute voix offre à Dieu et à la Vierge Marie ce couvent de l’An­non­cia­tion qu’elle a fait construire en leur honneur.

Messagère de paix

Jeanne a donc accom­pli le désir de la Vierge et fon­dé l’Ordre de l’An­non­ciade. Mais dans son ardent amour pour Marie, elle rêve de la faire prier par toutes les âmes. Dans ce but, elle com­pose un petit cha­pe­let de 10 grains en l’hon­neur des dix ver­tus de la Vierge. Le Pape ayant encou­ra­gé cette dévo­tion, l’u­sage de « la Dizaine » d’Ave, se répand rapi­de­ment par­mi les chrétiens.

Ce n’est pas encore assez. La duchesse qui a tant souf­fert des guerres civiles, des dis­cordes, ne cesse de prier pour la paix du royaume de France et sou­haite étendre au monde entier ce grand bien­fait de la paix. Elle sait que la paix ne se trouve que dans l’a­mour du Christ en qui tous les hommes sont frères.

Durant de longues heures que Jeanne passe en prières, la Vierge Marie daigne ins­truire elle-même sa chère fille. Un jour, elle lui dit « Dans tes conver­sa­tions, tu dois être bonne envers tout le monde, et t’ap­pli­quer à faire régner la paix entre ceux avec qui tu vivras. »

Ces paroles sont une lumière pour la sainte dame et l’a­mènent à fon­der une asso­cia­tion qui pren­dra le nom « d’Ordre de la paix » et que le Pape approuve bien volontiers.

Toutes les per­sonnes qui dési­rent appar­te­nir à l”« Ordre de la paix » s’en­gagent ; « À n’a­voir dans leur cœur, ni haine, ni ran­cune contre qui que ce soit. » — « À ne jamais dire de mal de per­sonne. » — « À tra­vailler pour mettre la paix entre tous ceux qui pour­raient être en dis­pute. » Enfin, réci­ter un petit cha­pe­let, prier pour le Pape et la paix de l’É­glise. Si cha­cun sui­vait ces consignes, la paix ne régne­rait-elle pas dans le monde ?

La sainte mort

La duchesse éprou­vait une joie pro­fonde en voyant approu­vé par le Pape tout ce que la Vierge lui avait ins­pi­ré pour la gloire de Dieu.

Sa pié­té tou­jours plus vive, la fer­veur de ses com­mu­nions frappent ses filles. Le Sei­gneur comble l’humble femme de ses grâces. Durant ses longues orai­sons, elle semble ravie en extase et on l’en­tend mur­mu­rer : Ave Maria… Domi­nus tecum… Par­fois, absor­bée dans sa prière, elle passe des jours sans pou­voir ni boire, ni man­ger : « Madame va mou­rir ! » disent ses ser­vi­teurs effrayés. Non, mais dans le bon­heur de s’en­tre­te­nir avec Dieu, Jeanne oublie la terre.

Le Sei­gneur, du reste, ne va plus tar­der à l’ap­pe­ler de ce monde où elle a tant souf­fert, à la joie du ciel. La duchesse le pressent, car ses forces l’a­ban­donnent. Une fois encore, elle veut revoir ses filles et leur par­ler avec toute son âme. En quit­tant le monas­tère, elle assure qu’elle n’y revien­dra plus, car elle se sent très mal. Le à la tom­bée de la nuit, la duchesse entre en ago­nie. Au même moment, rap­portent les vieilles chro­niques une comète appa­raît au des­sus du, palais des ducs de Ber­ry. Jeanne, ayant reçu les der­niers sacre­ments, prie ceux qui l’en­tourent de se reti­rer pour la lais­ser se mieux pré­pa­rer à la ren­contre avec son Dieu.

Sainte mort de la duchesse Jeanne de France
Mort de sainte Jeanne

Seule, une fidèle sui­vante la veille. La duchesse lui com­mande d’é­teindre les flam­beaux. L’obs­cu­ri­té règne dans la chambre. Tout à coup, la jeune fille qui se tient près des rideaux du lit, voit une grande lumière qui enve­loppe le corps de sa sainte maî­tresse, se concentre vers le cœur, la bouche et dis­pa­raît len­te­ment… La ser­vante se penche vers la duchesse… Jeanne de France a ces­sé de vivre.

La déso­la­tion éclate dans le palais, puis, dans toute la ville quand le bour­don de la cathé­drale apprend à la popu­la­tion que sa bonne duchesse l’a quittée

Bien­tôt près du tom­beau de la sainte dame, gué­ri­sons, conver­sions, grâces de tous genres se mul­ti­plient, mon­trant son grand pou­voir près de Dieu et de la Vierge Marie.

L’É­glise en pro­cla­mant la sain­te­té de Jeanne de France, nous donne en elle, une pro­tec­trice et un exemple.

Du ciel, la nou­velle sainte nous apporte un mes­sage — mes­sage plus oppor­tun que jamais de recours à Marie, de par­don, d’ou­bli des offenses, d’a­mour fra­ter­nel, afin que s’é­ta­blisse enfin sur la terre, la paix du Christ !

Les céré­mo­nies de la cano­ni­sa­tion de Jeanne de France, à Rome sont fixées au 28 mai 1950.

La gué­ri­son de Sœur-Marie de Sainte-Marthe, converse au monas­tère de Thiais, est l’un des trois miracles qui ont été recon­nus pour la canonisation.

J. Mal­dan. 

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