Et maintenant une histoire ! Posts

Auteur : Dardennes, Rose | Ouvrage : À l'ombre du clocher - 1. Les sacrements .

Temps de lec­ture : 5 minutes

Pénitence.

Non, pour sûr, ils ne l’au­ront pas ! Elle est à nous : nous la gar­de­rons ! affirment les gens de Durhaut en des­cen­dant la côte.

— Non, pour sûr, ils ne l’au­ront pas ! clament les gens de Dur­bas en mon­tant la côte.

Récit pour illustrer le pardon - Menhir de Roche-BruneDepuis vingt ans, les deux vil­lages se dis­putent la pos­ses­sion d’un grand men­hir roux, plan­té aux confins des deux ter­ri­toires. Jamais ils n’ont pu s’ar­ran­ger. Aujourd’­hui, pour la der­nière fois, ils vont s’as­sem­bler autour de cette trop fameuse Roche-Brune pour essayer de régler le litige : ain­si l’ont deman­dé maires et curés dans les deux vil­lages. Mais, en route, les vieilles ran­cunes se raniment.

— Ceux de Dur­bas nous ont trai­tés de voleurs, de canailles ! Les voleurs, ce sont eux qui veulent nous prendre le men­hir ! ron­chonnent les Dur-hautains.

— Plu­tôt ! explosent les Dur­bas­siens. Ils vont voir de quel bois nous nous chauf­fons, ces Dur-hau­tains, ces malo­trus, voleurs de rochers ! Ah ! on va voir ce qu’on va voir !…

Hélas ! « on va voir » cer­tai­ne­ment des choses tristes et laides…

Les délé­gués des deux com­munes se rangent au-tour du men­hir. Durhant au-des­sus ; Dur­bas en dessous.

— Roche-Brune est à nous !

— Men­songe ! elle nous appartient !

— Voleurs !

— Canailles !

Auteur : Goldie, Agnès | Ouvrage : Petites Vies Illustrées pour enfants .

Temps de lec­ture : 20 minutes

racontée aux enfants

L’arrivée

« Elle va pas­ser ici !

— Qui ?

de  !

— Qui c’est, Notre-Dame de Boulogne ?

— Tiens, la Sainte Vierge ! Tu t’ap­pelles Jean-Claude, ça ne fait pas deux gar­çons. Je m’ap­pelle Marie-Fran­çoise-Jeanne, ça ne fait pas trois filles ! La Sainte Vierge c’est pareil ! Elle a beau­coup de noms mais que nous l’ap­pe­lions Notre-Dame de Lourdes, ou Notre-Dame de Fati­ma, ou Notre-Dame de Bou­logne, ça ne fait pas plu­sieurs per­sonnes. C’est tou­jours la Sainte Vierge !

— C’est loin, Bou­logne ?

— Tout en haut de la France, dans le Pas-de-Calais ; en face de l’An­gle­terre. Figure-toi que la Sainte Vierge y est venue en bateau.

— En bateau ?

— Mais oui. Maman m’a racon­té l’his­toire. Il y a très long­temps de cela, encore au temps des Gau­lois, les Chré­tiens avaient éle­vé à Bou­logne une pauvre église en bois sur l’emplacement d’un temple païen. Bien des années après, un jour, comme ils priaient dans cette église, la Sainte Vierge leur appa­rut et leur dit : « Les anges, par l’ordre de Dieu, ont conduit un vais­seau dans votre rade. Allez, vous y trou­ve­rez mon image, et vous la pla­ce­rez dans cette église. C’est ici que je veux rece­voir à per­pé­tui­té le témoi­gnage d’un culte tout particulier. »

— Les Bou­lon­nais ont dû prendre leurs jambes à leur cou ?

— Oh oui ! Ils ont cou­ru bien vite au port, et ils y ont trou­vé le bateau, et dans le bateau une belle sta­tue de la Sainte Vierge por­tant l’En­fant Jésus.

— D’où venait cette statue ?

— On ne sait pas. De très loin peut-être… Sans doute du pays de Jésus, là-bas en Orient car les Maho­mé­tans pillaient la Terre Sainte, mas­sa­craient les Chré­tiens, bri­saient les sta­tues. Pour sau­ver celle-là on a dû la cacher dans une barque comme autre­fois Moïse dans sa cor­beille, et à Dieu vat !… Seule­ment, cette fois, ce n’est pas la fille du Pha­raon qui l’a trou­vée ; les anges ont conduit le bateau chez nous ! Tu penses quel voyage ! Il fal­lait lon­ger tout le sud de l’Eu­rope, contour­ner l’Es­pagne… tra­ver­ser la Médi­ter­ra­née, l’O­céan et la Manche. Regarde un peu dans ta géographie.

Histoire pour les scouts marins du Nord - Notre-Dame de Boulogne

— Et per­sonne n’a vu ce bateau arri­ver à Boulogne ?

| Ouvrage : 90 Histoires pour les catéchistes II .

Temps de lec­ture : 5 minutes

Histoire pour les scouts et louveteau - Miracle de Jean Bosco à nd AuxiliatriceC’é­tait en mai 1869, un same­di soir. Une jeune fille, les yeux cou­verts d’un épais ban­deau noir et gui­dée par deux dames, entra dans le sanc­tuaire de N.-D. Auxi­lia­trice à Turin. Elle venait du de Vino­vo et se nom­mait Marie Stardero.

Atteinte depuis deux ans d’un mal d’yeux par­ti­cu­liè­re­ment violent, elle avait fini par perdre com­plè­te­ment la vue. Inca­pable de se conduire elle fai­sait un au Val­doc­co, accom­pa­gnée par sa tante et une cha­ri­table voisine.

Après une fer­vente prière faite devant l’au­tel de la Vierge, l’in­firme deman­da à par­ler à . Celui-ci la reçut à la sacristie.

« Depuis com­bien de temps avez-vous mal aux yeux ? lui demanda-t-il.

— Il y a très long­temps, mon Père, répon­dit la jeune fille. Mais il n’y a qu’un an que je n’y vois plus du tout.

— Avez-vous consul­té quelque spé­cia­liste et sui­vi un traitement ?

— Nous avons essayé toutes sortes de remèdes, répon­dit la tante. Aucun ne lui a pro­cu­ré la moindre amé­lio­ra­tion. Quant aux méde­cins, ils disent que les yeux sont per­dus et qu’il n’y a rien à faire. »

À ces mots, la jeune infirme se mit à pleurer…

« Dis­tin­guez-vous les gros objets des petits ? reprit Don Bosco.

— Je ne dis­tingue abso­lu­ment rien.

— Otez votre ban­deau », ordon­na le Saint.

Et pla­çant la malade face à une fenêtre bien éclai­rée il lui demanda :

« Voyez-vous la lumière de cette fenêtre ?

— Je ne vois abso­lu­ment rien !

— Vou­driez-vous voir ?

— De tout mon cœur ! Je ne suis qu’une fille du peuple et la perte de mes yeux va me rendre mal­heu­reuse pour le reste de mes jours.

| Ouvrage : Autres textes .

Temps de lec­ture : 5 minutes

Récit d'un missionnaire d'Océanie pour les petits et le catéchisme

Aux Îles Gil­bert[1], le côté « carte pos­tale » de la fête de s’é­va­nouit, balayé par le souffle de l’a­li­zé[2] ; dépouillé d’un folk­lore par­fois super­flu, le mys­tère de la Nati­vi­té gagne en pro­fon­deur, serre de plus près les réa­li­tés du Salut. Nos Gil­ber­tins vivent leur Noël inten­sé­ment ; ils en font une mani­fes­ta­tion publique de foi ; on « va à Noël » dans nos îles, comme on va en , se retrem­per dans la prière et la cha­ri­té, tous ensemble réunis pour une longue semaine à la sta­tion prin­ci­pale de la .

Récit pour les momes du catéchisme dans les missionsCet aspect com­mu­nau­taire de la fête n’est pas le moins frap­pant. A Abe­ma­ma, le Père char­gé de l’é­cole Mano­kou est aus­si curé de l’île. Le dimanche, il des­sert l’un ou l’autre des huit vil­lages répar­tis sur un crois­sant de terre de 34 kilo­mètres… Mais à Noël, les rôles sont inver­sés : les catho­liques se déplacent et viennent à lui.

* * *

Comme l’hi­ron­delle en avance sur le prin­temps, un pre­mier groupe s’est ins­tal­lé le 21 décembre dans la « manéa­pa », l’ins­ti­tu­tion gil­ber­tine par excel­lence, la mai­son « com­mune », le lieu obli­gé de toute réunion. Celle de Mano­kou est 

  1. [1] Les Îles Gil­bert sont un archi­pel de l’O­céa­nie, sous l’é­qua­teur.
  2. [2] Un vent des régions chaudes du globe.
Auteur : Bazin, Martine | Ouvrage : Autres textes .

Temps de lec­ture : 7 minutes

La nuit était froide et le ciel d’O­rient écla­tait en myriades d’é­toiles plus belles les unes que les autres. Bal­tha­zar, Gas­pard et Mel­chior étaient sor­tis sur la ter­rasse de leur palais, et ils ne se las­saient pas de contem­pler le firmament.

Cette nuit-là, les Rois Mages savaient qu’un astre nou­veau devait appa­raître, dif­fé­rents de tous les autres… Un signe céleste, qui annon­ce­rait la nais­sance du Sau­veur pro­mis à tous les hommes.

Or, voi­ci qu’il appa­rut sous leurs yeux, sor­tant de l’in­fi­nie pro­fon­deur des cieux. Il res­sem­blait à une flamme immense d’où jaillis­saient des mil­liers de lumières de toutes les cou­leurs. Les Mages res­taient là, émer­veillés, n’o­sant par­ler en pré­sence du signe de Dieu.

C’est alors que le jeune frère de Bal­tha­zar, Arta­ban, les rejoi­gnit et rom­pit le silence :

— C’est le signe annon­cé, c’est la pro­messe qui se réa­lise. Vite, il faut partir !

Bal­tha­zar, Gas­pard et Mel­chior se pré­pa­rèrent en toute hâte et, bien­tôt, une magni­fique cara­vane de cha­meaux, de dro­ma­daires et de che­vaux prit le che­min des mon­tagnes et du désert d’Arabie.

Conte de l'Epiphanie pour le catéchisme - La caravane de chameaux des mages

Les Rois Mages ne quit­taient pas des yeux le signe qui les pré­cé­dait et leur indi­quait la route à suivre.

Cha­cun d’eux avait empor­té pour le nou­veau-né des cadeaux dignes d’un roi : Bal­tha­zar por­tait un cof­fret d’or fin, Gas­pard un pré­cieux vase d’en­cens et Mel­chior un riche fla­con de myrrhe.

Ils avaient déjà fait une demi-jour­née de marche lorsque le jeune Arta­ban s’a­per­çut que, dans sa pré­ci­pi­ta­tion, il avait oublié ses présents.

— Conti­nuez sans moi, dit-il, je retourne au palais et je vous rejoin­drai plus tard, avec mes serviteurs.

Et c’est ain­si que Bal­tha­zar, Gas­pard et Mel­chior sui­virent l’é­toile mys­té­rieuse jus­qu’au lieu où se trou­vait le petit Roi du ciel. Les trois Mages se pros­ter­nèrent devant l’En­fant pour l’a­do­rer et dépo­sèrent à ses pieds l’or, l’en­cens et la myrrhe.

Pen­dant ce temps, Arta­ban avait pris beau­coup de retard. Lors­qu’il fut enfin prêt à par­tir avec deux com­pa­gnons, les pre­mières lueurs de l’aube fré­mis­saient à l’horizon.