L’année de la mort du roi Osias, Isaïe, se trouvant dans le Temple de Jérusalem, vit soudain le Seigneur assis sur un trône haut et élevé, et les pans de sa robe remplissaient l’édifice. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui, se disant l’un à l’autre : « Saint, Saint, Saint est le Dieu des armées. Toute la terre est pleine de sa gloire. »
Tremblant d’effroi, Isaïe se sent accablé par la majesté du Roi des cieux. Mais un séraphin vient purifier ses lèvres ; alors il entend la voix du Seigneur qui lui donne la mission de prêcher avec constance, malgré l’endurcissement du peuple.
Isaïe sera le chantre de la sainteté divine. Il sera aussi, par excellence le prophète de l’avenir messianique. Son livre est un de ceux qui renferme les plus belles prophéties sur la naissance, la prédication, les miracles, et la Passion de Jésus.
Le quatorzième roi de Juda, Manassé, était si profondément tombé dans l’idolâtrie, qu’il fit brûler son fils en l’honneur du dieu Moloch. Jérusalem eut sous son règne autant d’idoles que de rues. De plus, il persécuta et martyrisa les prophètes du Seigneur. Alors Dieu suscita un nouveau prophète, Jérémie, qui se récria et dit : « Seigneur, je ne sais pas parler, je ne suis qu’un enfant ». Dieu, touchant ses lèvres, répondit : « Tu annonceras la ruine et la destruction de Juda ; puis, par delà, son relèvement et sa restauration. » Or, un jour de grande fête religieuse, Dieu dit à Jérémie : « Aujourd’hui, tu monteras au Temple… et tu annonceras ma parole à la multitude des Pèlerins. » Jérémie obéit : « Écoutez la parole du Seigneur », cria-t-il, « convertissez-vous… Sinon cessez de vous fier à ces paroles de mensonge :
« le Temple du Seigneur nous protégera ! Quoi, vous volez, vous tuez, vous commettez l’iniquité vous jurez en vain, vous encensez Baal, et puis vous osez venir en ce Saint Temple…
« Souvenez-vous du royaume d’Israël et de son châtiment… Sinon, je détruirai cette ville et ce temple… » — « À mort, il a blasphémé contre le Temple », s’exclama la foule. Mais Jérémie tint tête à ce peuple en délire. « Je le jure, s’écria-t-il, c’est le Seigneur lui-même qui m’a envoyé prophétiser contre ce Temple. Maintenant donc, convertissez-vous et vous vivrez. »
Mais le peuple demeura sourd aux avertissements du Prophète. Alors Nabuchodonosor assiégea la ville, la prit, la pilla, ainsi que le Temple mais le laissa encore debout. Juda s’obstina quand même dans son péché. Le Seigneur cette fois, appesantit sur lui toute sa justice.
La neuvième année du règne de Sédécias, dernier roi de Juda, Nabuchodonosor revint avec toute son armée, détruire Jérusalem.
Après deux ans de siège, la ville fut forcée et l’armée des Chaldéens y entra.
La vengeance de Nabuchodonosor fut atroce : il fit égorger devant Sédécias ses propres fils, puis lui fit crever les yeux et l’emmena chargé de chaînes, en exil.
Cependant les Chaldéens brûlaient le palais, le temple et la ville, ne laissant derrière eux que des ruines. Alors fut accomplie la parole du Seigneur : « Derrière eux, le beau pays de miel et de lait, promis à Abraham et donné selon la promesse, reste vide et désert sous le ciel. »