Et maintenant une histoire ! Posts

Auteur : Par un groupe de pères et de mères de familles | Ouvrage : Petite Histoire de l'Église illustrée .

Temps de lec­ture : 11 minutes

∼∼ VII ∼∼

Grande émo­tion, ce matin. On va assis­ter à la Messe aux Cata­combes. Che­min fai­sant, Colette cause avec sa mère.

— Com­ment est-ce construit, maman, ce monu­ment des Catacombes ?

— Il ne s’a­git pas de monu­ments, ma ché­rie, mais bien de cime­tières creu­sés en gale­ries sou­ter­raines, hors de la ville, et où un grand nombre de chré­tiens, de mar­tyrs sur­tout, eurent leurs sépul­tures ; au plus fort des per­sé­cu­tions, les chré­tiens y trou­vèrent aus­si un refuge pour le culte.

— Encore des sou­ter­rains ! mur­mure Colette, qui déci­dé­ment ne prend pas son par­ti de ces visites en profondeur.

De fait, il faut des­cendre dans le tuf et péné­trer dans de sombres galeries.

Yvon presse le mou­ve­ment : Nous visi­te­rons l’en­semble plus tard. Avant tout, entrons dans la crypte des Papes. La Messe va commencer.

Oh ! cette Messe ! nul ne l’ou­blie­ra. Autour de l’au­tel de pierre, un groupe d’a­do­les­cents, vêtus de chla­mydes blanches, forment cou­ronne et répondent au prêtre tous ensemble. Les lumières se jouent sur leur blan­cheur et la rendent comme imma­té­rielle, se déta­chant sur les murs sombres.

— On dirait des anges, chu­chote Annie.

Mais Colette, sai­sis­sant la main de sa mère, lui souffle à l’oreille :

— Je recon­nais le cos­tume de Thar­ci­sius. Il est habillé un peu comme cela, sur les images.

Tout bas, maman répond :

— Oui, et songe qu’il est par­ti des Cata­combes pour por­ter le Bon Dieu aux chré­tiens qui allaient mou­rir. Tout à l’heure, ce Jésus qu’il a défen­du au prix de sa vie, nous allons tous le recevoir.

Alors Colette plonge sa tête blonde dans ses deux mains et ne bouge plus jus­qu’à la communion.

Histoire de l'Église pour les scouts - Messe dans les Catacombes

Auteur : Marcotte, Bernard | Ouvrage : Autres textes .

Temps de lec­ture : 18 minutes

Après avoir ado­ré Jésus, les Rois Mages s’en retour­nèrent dans leur pays. Voi­ci un qui nous décrit ce voyage des Rois Mages avec poésie.

* * *

La nuit tombe vite en hiver : déjà le cré­pus­cule com­men­çait, ils allaient sor­tir du royaume de Juda et gra­vis­saient la der­nière col­line ; le roi Gas­pard était sur son che­val blanc, le roi sur son che­val brun, le roi sur son che­val noir.

Légende des rois mages pour les enfants du KT

Or le Sei­gneur se pen­cha du haut du ciel et regar­da : un fris­son étrange par­cou­rait encore l’u­ni­vers, toute la Créa­tion trem­blait, sai­sie de joie et d’an­goisse, car un mys­tère venait de s’ac­com­plir et depuis le jour où le Tout-Puis­sant l’a­vait tirée du néant, rien d’aus­si for­mi­dable ne s’é­tait pro­duit : ter­ribles avaient été les grandes eaux du déluge qui avaient lavé la face de la terre, et cepen­dant le monde en avait été moins pro­fon­dé­ment ébranlé.

Comme nous dis­tin­guons au milieu d’un vaste pay­sage l’a­gi­ta­tion de quelques insectes minus­cules, l’É­ter­nel aper­çut les trois Rois qui che­vau­chaient sur la terre ; il appe­la à lui ses anges et, leur mon­trant la col­line que les voya­geurs allaient gra­vir : « Vous tra­ce­rez un che­min à tra­vers l’es­pace, depuis le som­met de cette col­line, à l’en­droit où la route va s’in­cli­ner sur l’autre ver­sant, jus­qu’au seuil de mon . » Il dit, et tout aus­si­tôt les légions célestes prirent leur vol et se dis­per­sèrent dans l’étendue.

À toutes les heures, la nuit comme le jour, au cré­pus­cule comme à l’au­rore, des nuages flottent au-des­sus de la terre ; le vent les dis­perse ou les ras­semble à sa guise, ils sont vains comme les tour­billons de pous­sière et n’ont aucune des­ti­née à accom­plir. Cette nuit-là cepen­dant, ils allaient être les ins­tru­ments d’une pen­sée divine.

« Nous ferons ce che­min avec des nuées et des vapeurs », avaient dit les anges, et les vents avaient sus­pen­du leur souffle. Inertes et dociles, les masses légères des nuages demeu­rèrent en sus­pens et les ouvriers célestes com­men­cèrent à les pous­ser vers le som­met de la col­line. En même temps, quelques-uns d’entre eux ayant glis­sé sans s’ar­rê­ter vers la terre, vinrent se poser au-des­sus des voya­geurs et les accom­pa­gnèrent, invi­sibles, mais chan­tant des chants d’une grâce mélan­co­lique et péné­trante afin de déta­cher leurs âmes de ce monde et des les pré­pa­rer au mira­cu­leux voyage.

| Ouvrage : Autres textes .

Temps de lec­ture : 6 minutes

Peu à peu, la rumeur d’un Enfant avec une auréole se répan­dit et péné­tra les coins les plus isolés.

Là-bas, vivaient trois rois qui étaient voi­sins et qui s’ap­pe­laient Gas­pard, et . Ils res­sem­blaient à des men­diants et pour­tant ils étaient des vrais rois et –plus bizarre encore– des sages. Selon l’É­cri­ture, ils savaient s’o­rien­ter d’a­près la constel­la­tion des étoiles et c’est un art dif­fi­cile comme le savent tous ceux qui ont déjà essayé de suivre une étoile.

rois mages - creche baroqueCha­cun des trois rois pré­pa­ra un cadeau pour le divin Enfant. Gas­pard était un roi très puis­sant ; aus­si il pen­sa qu’il fal­lait de l’or pour le Roi des rois. Le pieux Mel­chior vou­lu hono­rer le Dieu des­cen­du sur terre et pour cela il prit de l’en­cens. Et pour­quoi Bal­tha­zar prit-il de la myrrhe ? Avait-il pres­sen­ti que cette Enfant allait souf­frir, et souf­frir jus­qu’à la mort, pour nous ?

En tout cas, c’est ain­si que les trois rois char­gés de leur pré­sent, l’or, l’en­cens et la myrrhe, se réunirent, équi­pèrent un mer­veilleux cor­tège et par­tirent le soir en hâte avec leurs cha­meaux et les élé­phants. Dans la jour­née, les hommes et les se repo­saient sous les rochers du désert de pierres et l’é­toile qui leur indi­quait la direc­tion, les atten­dait patiem­ment dans le ciel, caché par la lumière et la cha­leur du soleil. Mais la nuit, elle gui­dait à nou­veau le cortège.

* * *

Ain­si, ils avan­cèrent durant de nom­breux jours. Enfin, en arri­vant à Jéru­sa­lem, l’é­toile sui­vit la direc­tion de Bethléem.

Auteur : Lemaître, Jules | Ouvrage : Autres textes .

Temps de lec­ture : 9 minutes

La vieille Sépho­ra habi­tait le vil­lage de Bethléem.

Aux alentours de BethléhemElle vivait d’un trou­peau de chèvres et d’un petit champ plan­té de figuiers.

Jeune, elle avait été ser­vante chez un prêtre, en sorte qu’elle était plus ins­truite des choses reli­gieuses que ne le sont d’or­di­naire les per­sonnes de sa condition.

Reve­nue au vil­lage, mariée, plu­sieurs fois mère, elle avait per­du son mari et ses enfants. Et alors, tout en res­tant secou­rable aux hommes selon ses moyens, le meilleur de sa ten­dresse s’é­tait repor­té sur les bêtes. Elle appri­voi­sait des oiseaux et des sou­ris ; elle recueillait les chiens aban­don­nés et les chats en détresse ; et sa petite mai­son était pleine de tous ces humbles amis.

Elle ché­ris­sait les , non seule­ment parce qu’ils sont inno­cents, parce qu’ils donnent leur cœur à qui les aime et parce que leur bonne foi est incom­pa­rable, mais encore parce qu’un grand besoin de jus­tice était en elle.

Elle ne com­pre­nait pas que ceux-là souffrent qui ne peuvent être méchants ni vio­ler une règle qu’ils ne connaissent pas.

Elle s’ex­pli­quait tant bien que mal les souf­frances des hommes. Ins­truite par le prêtre, elle ne croyait pas que tout finit dans la paix dor­mante du schéol, ni que le Mes­sie, quand il vien­drait, dût sim­ple­ment éta­blir la domi­na­tion ter­restre d’Is­raël. Le « royaume de Dieu », ce serait le règne de la jus­tice par delà la tombe. Il appa­raî­trait clai­re­ment, dans ce monde incon­nu, que la dou­leur méri­tée fut une expia­tion. Et quant à la dou­leur immé­ri­tée et sté­rile (comme celle des petits enfants ou de cer­tains mal­heu­reux qui n’ont que médio­cre­ment péché), elle ne sem­ble­rait plus qu’un mau­vais rêve, et serait com­pen­sée par une somme au moins égale de félicités.

Les animaux à Noël - légendeMais les bêtes qui souffrent ? Mais celles qui meurent len­te­ment de mala­dies cruelles, — comme les hommes, — en vous regar­dant de leurs bons yeux ? Mais les chiens dont la ten­dresse est mécon­nue, ou ceux qui perdent le maître à qui ils s’é­taient don­nés, et qui se consument de l’a­voir per­du ? Mais les che­vaux, dont les jour­nées si longues ne sont qu’un effort hale­tant, une las­si­tude sai­gnante sous les coups, et dont le repos même est si morne dans l’obs­cu­ri­té des écu­ries étroites ? Mais les fauves cap­tifs que l’en­nui ronge entre les bar­reaux des cages ? Mais tous ces pauvres ani­maux dont la vie n’est qu’une dou­leur sans espoir et qui n’ont même pas une voix pour faire com­prendre ce qu’ils endurent ou pour se sou­la­ger en malé­dic­tions ? A quoi sert leur souf­france, à ceux-là ? Qu’est-ce qu’ils expient ? Ou quelle com­pen­sa­tion peuvent-ils attendre ?…

Sépho­ra était une vieille femme bien simple ; mais, parce qu’elle était ingé­nu­ment affa­mée de jus­tice, elle agi­tait sou­vent ces ques­tions dans son cœur ; et la pen­sée du mal inex­pli­qué obs­cur­cis­sait pour elle la beau­té du jour et les cou­leurs exquises des col­lines de Judée.

Auteur : Dijon, Xavier | Ouvrage : Autres textes .

Temps de lec­ture : 7 minutes

Pourquoi Marie était à la Crèche - Poème théologiqueCe soir on ne va pas vous dire pour­quoi la sainte Vierge était à la  ; ça on n’a pas besoin de vous l’ap­prendre, vous le savez fort bien.

Si la sainte Vierge est venue à la crèche, c’est tout sim­ple­ment pour que son enfant naisse dans une crèche, c’est-à-dire une étable, c’est nor­mal : un agneau naît dans une étable et son enfant à elle, c’est l’comme on dira plus tard à la messe en mon­trant le pain consa­cré— Son enfant est du pain et elle est la bou­lan­gère. Son enfant est l’A­gneau qui porte le péché du monde. Et elle, elle porte son enfant pour le salut du monde. Elle est la bou­lan­gère qui pétrit dans sa chair le pain char­nel qu’est son enfant

Et le Verbe s’est fait chair

C’est pour cela, vous le savez bien, c’est pour cela que la sainte Vierge était à la crèche.

* * *

Santons-de-creche JosephEt on ne va pas vous dire non plus pour­quoi saint Joseph était à la crèche ; ça vous le savez bien aus­si mais c’est plus dif­fi­cile à expli­quer parce que Jésus n’a qu’un Père : ce Père qui donne la bec­quée aux oiseaux du ciel et qui tisse une parure royale pour les fleurs des champs. Ce Père à qui il fau­dra toute l’é­ter­ni­té pour se conso­ler lorsque les hommes condui­ront son Agneau à l’a­bat­toir pour le tuer. Ce Père qui nous console de toute éter­ni­té lorsque son Unique livre aux hommes le Pain qui nour­rit toute chair.