Et maintenant une histoire ! Posts

Auteur : Bastin, R., O.M.I | Ouvrage : La simple histoire de la Vierge Marie .

Temps de lec­ture : 18 minutes

Les rois mages adorent l'Enfant-Dieu

Récit pour la jeunesse : La sainte familleANT bien que mal, la sainte Famille s’ins­tal­la dans la grotte. Les ber­gers les aidèrent en appor­tant quelque mobi­lier rudi­men­taire, suf­fi­sant pour faire le ménage, laver les langes et pré­pa­rer les repas.

Joseph avait été s’ins­crire dans la liste des des­cen­dants de David, son ancêtre, et atten­dait avec impa­tience que Jésus eût quelques jours de plus pour ren­trer à Naza­reth et retrou­ver son commerce.

La tem­pé­ra­ture était douce. Le soir seule­ment, le froid pin­çait ; heu­reu­se­ment, l’âne, de sa grosse cha­leur ani­male, réchauf­fait la petite grotte. Vrai­ment, per­sonne ne pou­vait se plaindre. D’ailleurs quand le Bon Dieu est avec nous, que peut-il nous man­quer encore ?

C’é­tait vers la fin de la jour­née. Elle avait été très belle, très claire et pas trop chaude. Sur le ciel bleu, le soleil déjà bas avait un bon rire d’or et safra­nait la campagne.

et Joseph, assis à l’en­trée de la grotte, goû­taient la paix du soir et contem­plaient Jésus, endor­mi en suçant son pouce. Un grand vol de pigeons, tour­noyant autour de la grotte, lui tra­çait une auréole mou­vante et soyeuse. Sou­dain, l’âne, qui pais­sait pai­si­ble­ment, dres­sa d’a­bord l’o­reille, puis la queue, puis, trem­blant, s’arc-bou­ta sur les quatre pattes. Les pigeons élar­girent leur ronde et se déployèrent en une large roue au-des­sus du che­min creux dont le fos­sé borde l’étable.

Histoire de l'Évangile : l'arrivée des mages« Que se passe-t-il ? » deman­da Joseph à Marie.

« Je ne sais, dit la sainte Vierge. N’en­tends-tu pas du bruit ? »

Joseph ten­dit l’o­reille. En effet, d’in­dis­tincts mur­mures bruis­saient dans la plaine et, bien­tôt, un nuage de pous­sière cou­rut sur la route. Dans la nuée étin­ce­lèrent tout à coup deux petits che­vaux pies, flan­qués de cava­liers jaunes et bleus.

Immé­dia­te­ment, Marie craint pour l’en­fant. Rapi­de­ment, elle sai­sit Jésus et l’emporte. Joseph est debout et n’a pas assez de ses deux yeux pour voir se dérou­ler le cor­tège. Voi­ci dix cha­meaux de poil fauve, bien relui­sants, avec des coffres lourds aux fer­rures cui­vrées, accro­chés à leurs flancs. Voi­là trois dro­ma­daires, d’un blanc d’i­voire, dont la bosse est recou­verte d’une riche étoffe vio­lette sur laquelle sont assis, droits et majes­tueux, de superbes per­son­nages dont deux ont, pour le moins, une étrange figure. L’un est noir, avec des lèvres rouges. L’autre est jaune comme un citron, avec des petits yeux plis­sés et une figure toute chif­fon­née. Joseph a bien le temps de les exa­mi­ner, car ces trois-là avancent très lentement.

Mais ce n’est pas tout. Pour ter­mi­ner le cor­tège, sou­te­nue par un ange, une étoile éclipse le soleil et va se poser au-des­sus de la grotte. Elle est si claire que ses rayons, per­çant les parois, jettent à l’in­té­rieur une douce lumière dont un reflet coule par l’ou­ver­ture. Joseph demeure inter­lo­qué. Que vient donc faire dans son pauvre abri cette brillante caval­cade ? Car c’est bien devant la grotte qu’elle s’ar­rête. Les esclaves portent des tapis sous les pieds des dro­ma­daires qui s’a­ge­nouillent. Solen­nels, les trois grands per­son­nages en des­cendent. Joseph n’a jamais vu des hommes aus­si riche­ment vêtus. Le pre­mier porte une cou­ronne d’or éblouis­sante à la lumière de l’é­toile. Le second, pré­cieu­se­ment, serre sur son cœur un cof­fret de laque, et sa noire figure et ses mains basa­nées tranchent vigou­reu­se­ment sur ses vête­ments de soie nei­geuse. En pas­sant, il fait à Joseph un large sou­rire (le pre­mier à peine a salué !) : et l’on eût dit la brusque ouver­ture d’un cla­vier de pia­no. Le troi­sième semble être plus âgé, car sa des­cente de dro­ma­daire ren­contre de grosses dif­fi­cul­tés. Petit et jaune, vêtu d’une robe vert clair avec de larges bandes pourpres, il est coif­fé d’un immense cha­peau en pain de sucre où des mil­liers de clo­chettes tin­tin­na­bulent. De ses yeux bri­dés et malins, il fait un clin d’œil à Joseph et se dépêche de rejoindre ses compagnons.

Image de l'Epiphanie : l'adoration des mages

Auteur : Bastin, R., O.M.I | Ouvrage : La simple histoire de la Vierge Marie .

Temps de lec­ture : 20 minutes

Récit de l'annonciation pour les jeunes du Caté

Catéchèse mariale pour les jeunesPRÈS ses fian­çailles, quit­ta pour pré­pa­rer à Naza­reth la mai­son qu’elle occu­pe­rait avec Joseph, lors­qu’elle serait mariée.

Ne vous ima­gi­nez pas une belle mai­son ! En Orient, les demeures ne sont pas très jolies. Gros blocs car­rés, per­cés de petites fenêtres afin que le soleil ne pénètre pas (le soleil est très chaud dans ce pays), elles res­semblent à un jeu de cubes qu’on aurait dis­per­sés dans le jardin.

L’in­té­rieur en est fort pauvre aus­si. On y trouve juste le strict néces­saire pour faire la cui­sine et pour le sommeil.

Comme Marie avait beau­coup de goût, elle avait dis­po­sé ses humbles objets avec tant d’art que sa mai­son était vrai­ment très avenante.

Un soir de mars, près du feu de bois allu­mé pour cou­per l’hu­mi­di­té, Marie, ayant fini son ménage, s’é­tait assise pour lire la Bible. Les langues rouges et jaunes des flammes léchaient les bûches noires et grises, et Marie, le livre ouvert sur les genoux, son­geait dou­ce­ment à ce Mes­sie pro­mis à tra­vers toute l’His­toire Sainte et atten­du avec quelle impatience !

Il y a bien long­temps, le Bon Dieu avait annon­cé qu’Il revien­drait sur la terre pour par­don­ner et répa­rer le péché d’A­dam et d’Ève, lorsque les hommes seraient prêts à Le rece­voir. Jusque-là, Il n’a­vait pas encore trou­vé une âme assez pure pour deve­nir sa maman, assez fidèle pour n’ai­mer que Lui, assez forte pour accep­ter sa souf­france. Marie aurait tant aimé être choi­sie comme maman du Bon Dieu, mais elle se trou­vait si humble, si petite, si pauvre qu’elle n’o­sait espé­rer un pareil hon­neur. Alors, elle pria de tout son cœur pour que les hommes, ces­sant d’of­fen­ser le Bon Dieu, Lui per­missent de réa­li­ser son grand dessein.

Marie prie dans son coeur à Nazareth

Le feu de bois s’é­tei­gnait dou­ce­ment. Les grandes flammes n’é­taient plus dans l’âtre sombre qu’une poi­gnée d’é­toiles pal­pi­tantes. Et Marie se deman­dait ce qu’elle pour­rait bien faire pour hâter la venue du Messie.

Sou­dain le feu sif­fla — on eût dit une corde de vio­lon­celle qui, seule, eût chan­té — et voi­ci que les braises endor­mies, dou­ce­ment, se réveillent. L’une après l’autre, les flammes se dressent de leur lit de pourpre, elles s’é­tirent, se courbent, se balancent ; elles retombent mol­le­ment encore sur leur couche. La chan­son se fait plus impé­rieuse ; alors, sou­dain dres­sées, elles montent à l’as­saut de l’âtre en une flam­bée magni­fique, chas­sant l’ombre dans les coins les plus recu­lés de la pièce et inon­dant de lumière et de cha­leur Marie éton­née d’un tel réveil.

Une arai­gnée, qui au bout de son fil fai­sait une petite sieste avant la chasse de la nuit, crut le matin déjà arri­vé et remon­ta bien vite se cacher au pla­fond, mau­dis­sant sa paresse et ce long somme qui la met­tait à la diète. Le cana­ri s’é­broua dans sa cage entr’ou­verte et, comme un oiseau d’or, vint se poser sur la che­mi­née, près d’un gros bou­quet d’an­co­lies dont les corolles, mor­dues par la lumière, posaient à chaque feuille une petite auréole tremblante.

Marie, de ses yeux lim­pides, regar­da l’oi­seau, les fleurs, la lumière et, tout à coup, eut l’im­pres­sion qu’il y avait quel­qu’un der­rière elle.

Brus­que­ment, elle se retour­na sur son bas tabou­ret et décou­vrit un ange si beau, si majes­tueux qu’elle tom­ba à genoux, lâchant son livre pour mieux joindre les mains. À ses pieds, son ombre se recro­que­villa et, le plus dou­ce­ment qu’il put, le cana­ri rega­gna sa cage, sans faire le moindre bruit.

Auteur : Bastin, R., O.M.I | Ouvrage : La simple histoire de la Vierge Marie .

Temps de lec­ture : 19 minutes

Histoire pour les petits

La Vierge Marie racontée aux Jeannettes et LouveteauxL était une fois, dans la capi­tale de la Pales­tine, deux vieux époux, cas­sés par l’âge et le travail.

Ils habi­taient une petite mai­son blanche et pro­prette, au bout de la grand’­rue de , juste devant le . Le soir, lors­qu’il fai­sait beau, ils aimaient s’as­seoir sur le pas de leur porte et regar­der, sans rien dire, le soleil tout rouge entrer dans son lit de nuages der­rière les tours et les cou­poles du monument.

Mais ils n’é­taient pas heu­reux, car ils n’a­vaient pas d’en­fant et se trou­vaient bien seuls.

Un soir, comme ils se sen­taient plus tristes que jamais, Joa­chim prit la main d’Anne, la ser­ra très fort et lui dit :

« Puisque c’est ain­si et que nous deve­nons vrai­ment très âgés, nous allons faire encore un immense sacrifice…

— Quel sacri­fice encore ? dit Anne, sen­tant un petit pin­ce­ment du côté de son cœur.

— Eh bien ! dit Joa­chim, tout bas et tout len­te­ment, nous allons nous séparer !

— Quoi ! pleu­ra la pauvre Anne.

— Oui, nous allons vivre pen­dant quelque temps cha­cun très loin l’un de l’autre. Nous offri­rons ain­si au Bon Dieu ce qui nous coûte le plus parce que c’est cer­tai­ne­ment cela qui sera le plus dur ».

Ils s’ai­maient tel­le­ment, ces deux bons vieux, que la pen­sée de n’être plus ensemble leur fen­dait le cœur.

Joa­chim, qui savait très bien ce qu’il vou­lait, ne se lais­sa pas atten­drir par les larmes d’Anne ; il pré­pa­ra son petit balu­chon (en Orient, il faut bien moins de bagages que par ici pour voya­ger) et, le len­de­main matin, après avoir embras­sé sa femme très fort, s’en alla seul sur la grand’­route blanche. Anne pleu­rait tel­le­ment qu’elle ne put regar­der long­temps ; et qua­si toute la jour­née, elle demeu­ra, la tête dans le coude, à san­glo­ter silencieusement.

Saint Anne et Saint Joachim les parents de Marie

En ce temps-là, la Pales­tine pos­sé­dait de vastes régions cou­vertes d’une herbe drue et sèche, dont se nour­ris­saient d’in­nom­brables trou­peaux de mou­tons. Comme il eût été dan­ge­reux de les lais­ser ain­si se pro­me­ner seuls, des ber­gers les accom­pa­gnaient. Vêtus d’une houp­pe­lande brune ou ver­dâtre, appuyés sur un long bâton ter­mi­né par une petite bêche et qu’on nomme une hou­lette, ils res­taient de longs mois loin de chez eux, pas­sant la jour­née en plein air à sur­veiller leurs trou­peaux. Le soir, assis en cercle autour d’un feu, ils se racon­taient des his­toires sous le beau ciel clair d’O­rient. C’est eux que Joa­chim alla rejoindre lors­qu’il eut quit­té sa femme et sa blanche petite mai­son. Les ber­gers étaient de braves gens, pas curieux. Ils le reçurent sans rien lui deman­der. Alors, en gar­dant les mou­tons, Joa­chim pen­sait au Bon Dieu, à Anne, sa femme, au petit enfant qu’ils vou­draient tant avoir ; et ses jour­nées et par­fois même ses nuits n’é­taient qu’une longue prière.

Saint Joachim priant Dieu et gardant son troupeauQuand on prie le Bon Dieu avec per­sé­vé­rance, on finit tou­jours par être exau­cé. Il faut conti­nuer pen­dant long­temps. Puis, ne pas avoir peur d’un sacri­fice pour accom­pa­gner cette prière. Anne et Joa­chim en avaient déjà fait beau­coup : jamais de plus grand que de se quit­ter. Parce qu’ils furent vrai­ment géné­reux, le Bon Dieu se mon­tra, à son tour, par­fai­te­ment bon.

Un soir que Joa­chim, assis sur un rocher, regar­dait ses mou­tons se perdre dou­ce­ment dans la brume, il aper­çut une lumière flot­tant à l’ho­ri­zon. Intri­gué, il scru­ta ce point lumi­neux, ten­dant en avant son visage ridé. La lumière parais­sait appro­cher, briller davan­tage. Joa­chim se mit debout pour mieux obser­ver ; mais alors qu’il se rele­vait péni­ble­ment, tant ses membres étaient gourds et tor­dus par les rhu­ma­tismes, il dut quit­ter des yeux, un ins­tant, l’é­trange clar­té. Lors­qu’il se fut dres­sé, il fut stu­pé­fait de voir un ange : un bel ange dont les ailes fris­son­naient encore avec un bruit si doux, si léger et si frais que Joa­chim crut le prin­temps devant lui. Ahu­ri, il s’ap­puya de tout son poids sur sa hou­lette et ouvrit bien grande sa vieille bouche éden­tée, mais il n’eut pas le temps de poser des ques­tions. L’ange par­lait, et sa voix était déli­cieuse comme une musique de fête :

Histoire pour veillée scout : la naissance de Marie« Joa­chim, tu vas être exau­cé ! — (Ce n’est jamais pos­sible ! se dit Joa­chim). — Le Bon Dieu a été tou­ché de tes prières, de tes sacri­fices. Il a été content de voir que tu ne déses­pé­rais pas, qu’au contraire tu conti­nuais de Le ser­vir de ton mieux. Tu auras bien­tôt une petite fille : une char­mante petite fille que tu appel­le­ras . Elle sera si exquise que, dès qu’elle pour­ra mar­cher, tu la confie­ras aux prêtres du Temple afin qu’ils l’offrent au Bon Dieu.

« Tu avais long­temps espé­ré. Tu avais long­temps atten­du. Ta récom­pense est magni­fique, car tu vas pos­sé­der le plus beau cadeau que jamais Dieu ait fait aux hommes.

« Rentre chez toi. La vieille Anne s’in­quiète de ta longue absence et part à ta rencontre.

« Pour te prou­ver la véra­ci­té de ma pro­messe, je t’an­nonce que tu retrou­ve­ras ta femme auprès de la fon­taine, à l’en­trée de la ville ».

Joa­chim n’en croyait ni ses yeux, ni ses oreilles. Ses vieilles mains trem­blantes agi­taient son bâton, et l’ange avait dis­pa­ru depuis long­temps déjà qu’il demeu­rait encore sur place, abasourdi.

Lors­qu’il revint à lui, il vou­lut immé­dia­te­ment se mettre en route ; il ramas­sait son sac et ses pro­vi­sions éparses, quand il se sou­vint des mou­tons. La nuit était venue. On dis­tin­guait à peine, sur le pacage, la masse grise de tous ces dos, ser­rés les uns contre les autres, d’où mon­taient de tristes bêlements.

Auteur : Maldan, Juliette | Ouvrage : Petites Vies Illustrées pour enfants .

Temps de lec­ture : 29 minutes

Dans une salle du châ­teau de Lignières, une dame pen­chée sur un gros livre, en expli­quait les enlu­mi­nures à une petite fille qui écou­tait ses paroles avec une vive atten­tion. Le visage pâle de l’en­fant s’é­clai­rait de grands et beaux yeux verts, lim­pides, pro­fonds, des che­veux blonds tom­baient sur ses épaules. Mais ses membres grèles, mal pro­por­tion­nés, son dos voû­té, don­naient à son petit corps un aspect ché­tif et dis­gra­cieux. Ses vête­ments étaient d’é­toffe commune.

Vie de Sainte Jeanne de France, Reine puis religieuse
Sainte Jeanne enfant et Mme de Lignières

Certes, on n’eut pas devi­né en cette enfant, pau­vre­ment vêtue, la fille du puis­sant roi de France, Louis XI !

Jeanne de France était née le 23 avril 1464 à Nogent-le-Roi, où Louis XI et la Char­lotte de Savoie séjour­naient au retour d’un pèle­ri­nage à Chartres, entre­pris pour implo­rer de la Vierge qu’un fils leur soit accor­dé. Trois enfants étant morts en bas âge, il ne leur res­tait qu’une fille : Anne. Le roi dési­rait ardem­ment un héri­tier qui conti­nuât sa race et son œuvre Or, ce fut une fille qui naquit, une petite fille fra­gile et mal venue ! Le roi fut déçu, vexé. Le bap­tême de la petite prin­cesse se célé­bra sans aucune réjouissance.

Cepen­dant la poli­tique ne per­dant jamais ses droits, peu de jours après la nais­sance de cette fille si mal reçue, Louis XI com­bi­nait déjà pour elle un mariage avec son cou­sin Louis d’Or­léans, alors âgé de deux ans !

À Amboise, la reine Char­lotte douce et pieuse, veillait sur sa petite fille.

Mais Louis XI ne pou­vait souf­frir sa pauvre enfant. Dès qu’elle eut cinq ans, il déci­da d’é­loi­gner Jeanne de la cour, et de la confier à la baronne de Lignières qui l’é­lè­ve­rait dans son châ­teau. Le baron et la baronne de Lignières, puis­sants sei­gneurs n’ayant pas d’en­fants, seraient prêts à aimer la petite prin­cesse Tous deux, pro­fon­dé­ment chré­tiens, étaient dignes de veiller sur une fille de roi et une future sainte.

pour les scouts : Récit de sainte Jeanne Reine de France
Le Châ­teau de Lignières

Le châ­teau de Lignières avec son gros don­jon, sa tour de guet, ses murs épais, se dres­sait au milieu de fraîches prai­ries cou­pées d’une claire rivière.

En ce temps de guerres civiles et des san­glantes émeutes, Jeanne à l’a­bri des murailles de Lignières, pas­se­ra, dans cette retraite, de longues et calmes années. Mais, sépa­rée de sa mère, dure­ment repous­sée par son père, oubliée de ses proches, l’en­fant sen­sible, aimante, souf­fri­ra pro­fon­dé­ment. Elle savait qu’elle ne res­sem­blait pas aux autres petites filles, fraîches et plai­santes qui cou­raient et dan­saient dans les prés, autour du vil­lage voi­sin. Mala­dive, dis­gra­ciée, humi­liée, pour­tant elle ne se plai­gnait ni ne s’ai­gris­sait. Tou­jours douce et patiente, déjà elle offrait ses peines et ses sacri­fices à Dieu qui l’at­ti­rait par sa grâce. Elle se tour­nait sur­tout avec une enfan­tine confiance vers la Vierge , sa Mère du ciel, tou­jours prête à l’é­cou­ter et à la consoler.

| Ouvrage : Patapon .

Temps de lec­ture : 6 minutes

Saint Jean- Vian­ney, appe­lé aus­si le Curé d’, a vécu en France au XIXe siècle. Aux nom­breux fidèles qui viennent l’é­cou­ter, il veut mon­trer que Dieu est amour, par­don, misé­ri­corde, bon­té. Ce seront d’ailleurs ses der­niers mots : « Comme Dieu est bon… »

Dans la petite église d’Ars, la messe va com­men­cer. L’as­sem­blée est très nom­breuse. Par­mi les fidèles se trouve un homme appe­lé Mais­siat. Venu de Lyon, c’est un grand intel­lec­tuel. Il est de pas­sage dans la région pour la chasse aux canards. Ayant enten­du par­ler du célèbre Curé d’Ars, il décide d’en­trer dans l’é­glise pour se moquer du vieux prêtre. Mais­siat a étu­dié la phi­lo­so­phie, il veut se mesu­rer à mon­sieur Vian­ney ; il cherche à com­prendre pour­quoi ce prêtre igno­rant, qui a eu tant de mal dans ses études, fait accou­rir des per­sonnes, même de très loin. Elles sont sou­vent prêtes à patien­ter des heures, par­fois des jours, afin de se confes­ser à lui.

Histoire du saint Curé d'Ars, saint Jean-Marie Vianney

Après le ser­mon, du haut de la chaire où il se trouve pour prê­cher, le Curé d’Ars inter­pelle l’homme devant tout le monde :

— Mon ami, j’es­père que votre âme est plus propre que les chiens que vous avez atta­chés à la porte de l’église.

Tout le monde le regarde, cer­tains sou­rient en voyant que le riche Mais­siat est sou­dain très mal à l’aise, lui qui est entré dans l’é­glise en rica­nant d’un air supérieur.

— Vous vien­drez me voir à la sacris­tie après la messe, ajoute mon­sieur Vianney.

Quand la messe est ter­mi­née, Mais­siat, sûr de lui, rejoint le Curé d’Ars :

— Quelle est donc cette comé­die que vous avez jouée là, mon­sieur le curé ? lui demande-t-il.

— Mon ami, répond le prêtre, vous allez vous confesser.

— Me confes­ser ? Vous n’y pen­sez pas ! Je ne crois pas en Dieu !