Noblesse oblige

Auteur : Marie-France | Ouvrage : Et maintenant une histoire I .

Temps de lec­ture : 4 minutes

Un poste frontière.

récit de courage d'une jeune fille - Poste de douaneJe ne sais plus où, mais qu’im­porte ? Bien que ce ne soit pas la guerre, tous les poli­ciers ont été aler­tés : des espions sont signa­lés dans la région. Ils peuvent se pré­sen­ter d’un moment à l’autre.

A quoi les recon­naî­trait-on ? C’est le propre de tous les espions d’ar­ri­ver vêtus comme le com­mun des mor­tels et de res­sem­bler aux plus inno­centes gens. Les poli­ciers vont donc avoir à ouvrir l’œil… le bon… et nul ne pas­se­ra sans mon­trer patte blanche.

Voi­ci, dans la longue file des can­di­dats au pas­sage, une frêle jeune fille : 17 ans à peine, de grands yeux noirs, l’air d’une enfant encore. Pour­tant, une grande volon­té se révèle dans son regard.

Sa valise est lourde. Com­plai­sam­ment, un homme s’est offert à la lui por­ter ; elle a accep­té – ce sont des ser­vices qu’on ne refuse pas quand ils sont offerts de bon cœur, et Michèle a les bras fatigués.

Deux offi­ciers de police scrutent à la loupe le pas­se­port de son com­plai­sant por­teur. C’est un pas­se­port très en règle.

Pour­tant, comme s’ils flai­raient là un gibier d’im­por­tance, ils invitent dis­crè­te­ment le voya­geur à les suivre. Son compte est bon. Et Michèle qui n’a rien com­pris à toute l’af­faire crie inno­cem­ment ? « Ma valise ! Ma valise !!! »

Pauvre Michèle… son compte à elle aus­si est bon. Puisque cet homme por­tait son bagage, il la connaît, c’est évident ; elle fait par­tie de la bande dan­ge­reuse qu’il s’a­git d’ar­rê­ter. Toute la nuit, dans le bureau du Com­mis­saire spé­cial, on l’interroge :

« Made­moi­selle, vous feriez mieux d’a­vouer. Ces papiers que vous nous pré­sen­tez sont des faux papiers d’identité.

Nous venons d’exa­mi­ner tout ce qui se trouve dans votre valise. Nous savons main­te­nant que vous vivez sous un nom d’emprunt. Vous ne vous, appe­lez pas Michèle Durand, car vous êtes noble. »

Michèle pro­teste énergiquement.

« Noble, mais jamais de la vie !

- Ne niez pas, nous en avons sous les yeux l’a­veu écrit de votre main.

Histoire à lire - noblesse chrétienne - titres de Noblesse- De ma main ! Que vou­lez-vous dire ? Je ne com­prends pas ! » Un fin sou­rire plisse la lèvre de l’of­fi­cier de police. Triom­phant, il pré­sente à la jeune fille une image, une jolie image qui se trou­vait dans son livre de messe et sur laquelle, de sa main en effet, elle a, un jour, tra­cé ces mots : « je suis par mon la fille de Dieu… Noblesse oblige ».

Et c’est au tour de Michèle, non pas de sou­rire, mais de rire fran­che­ment, très fort, comme une grande enfant qu’elle est restée.

« Ah ! Si vous vou­lez par­ler de cette noblesse, je dois recon­naître en effet que je suis noble – tout comme vous Mon­sieur, si vous êtes … Je pour­rais bien signer, non pas Michèle Durand, mais Michèle de Dieu. »

Et voi­là com­ment une petite jeune fille a été prise pour une fille noble, sim­ple­ment parce qu’elle avait com­pris qu’il n’y a pas de plus grande noblesse que celle que nous confère le titre de notre baptême.

Cette his­toire, je ne l’ai pas inven­tée, et je vous demande, petites sœurs, de réflé­chir à la devise de Michèle : « Noblesse oblige ».

Marie-France.

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