I. Les vêtements du prêtre

Auteur : Roguet, A.-M., O.P. | Ouvrage : Jacques et Françoise découvrent la messe .

Temps de lec­ture : 6 minutes

Qu’est-ce qu’une  ?

Jacques — Ce que je vou­drais d’a­bord savoir, mon Père, c’est pour­quoi vous avez un petit tapis sur le dos quand vous dites la messe.

Fran­çoise — Un petit tapis ! Ça s’ap­pelle une chasuble.

Jacques— Et après ? Peux-tu me dire ce que ça veut dire : cha­suble ? Tu n’en sais rien, grosse maligne !

Coloriage - Prêtre sortant de la sacristie avec l'enfant de ChoeurLe Père — Cha­suble vient du latin casu­la qui veut dire petite mai­son. Casa : mai­son ; casu­la : petite maison.

Jacques — Mais ça ne res­semble pas du tout à une mai­son. On dirait plu­tôt les pan­neaux des hommes-sand­wichs un pan­neau par-devant, un pan­neau par-derrière.

Le Père — C’est vrai pour la cha­suble que je mets tous les jours. Mais dimanche der­nier, rap­pelle-toi, j’a­vais une cha­suble qui m’en­ve­lop­pait tout entier, comme une petite maison.

Fran­çoise — Et comme votre burnous.

Le Père — En effet, à l’o­ri­gine la cha­suble était quelque chose d’a­na­logue au bur­nous des Afri­cains, ou à la toge des Romains d’autrefois.

Jacques — Pour­quoi ajou­ter ce vête­ment à tous ceux que vous por­tez déjà ? En été, l’é­glise n’est pas si froide, et à l’in­té­rieur vous n’a­vez pas à vous pré­ser­ver de la pluie ?

Fran­çoise — Le prêtre ne met pas des orne­ments pour dire la messe parce que ce serait utile. Ce sont des vête­ments qui ne servent à rien, voyons !

Jacques — Alors c’est idiot, si ça ne sert à rien !

Fran­çoise — Ça ne sert à rien, mais c’est obli­ga­toire. Ça s’est tou­jours fait et c’est comme ça parce que c’est comme ça. N’est-ce pas mon Père ?

Le Père — Les vête­ments ne servent pas seule­ment à pré­ser­ver du froid et de la pluie. Pour­quoi est-ce que le fac­teur, ou le gen­darme, n’est pas habillé comme n’im­porte qui ?

Fran­çoise — Leur cos­tume sert à les faire recon­naître. Mais vous, mon Père, on vous recon­naît bien suf­fi­sam­ment à votre robe blanche et à votre bon­net rouge. Et mon­sieur le curé, on le recon­naît à sa sou­tane noire.

Le Père— Vous avez rai­son. Pour­tant, on peut chan­ger son cos­tume habi­tuel, ou y ajou­ter un autre vête­ment pour deux autres rai­sons. Voyons, Fran­çoise, le dimanche pour aller à la grand-messe le matin, et à la fête l’a­près-midi, est-ce que tu gardes ta robe à car­reaux et ton tablier ?

La messe est une fête

Fran­çoise — Oh non ! Je mets ma robe des dimanches, qui est beau­coup plus jolie, et plus fragile.

Le Père — Tu te fais belle, parce que c’est fête ; et tu ne risques pas trop de te salir parce que le dimanche on ne tra­vaille pas. Et toi, Jacques, est-ce qu’il ne t’ar­rive pas de mettre un autre cos­tume par-des­sus ton cos­tume ordi­naire ? Par exemple, ce matin, tu cara­co­lais dans la cour avec un grand cha­peau. Et pour­tant, il n’y avait pas tant de soleil !

Jacques — C’est mon cha­peau de cow-boy. J’a­vais aus­si mes bottes pour mon­ter à che­val, et ma car­tou­chière pour cou­rir après Jean-Pierre qui avait mis sa coif­fure de Peau-Rouge.

Le Père — Voi­là ! Ce matin, tu n’é­tais pas Jacques, un petit gar­çon fran­çais qui va entrer en cin­quième, tu étais un cow-boy, un héros de wes­tern ; et Jean-Pierre n’é­tait pas le fils du fer­mier, il était Hibou-pen­sif ou Gazelle-rapide…

S'instruire pendant les vacances : Le père donne les explications de la messe aux enfantsFran­çoise — Je ne vois pas le rap­port avec la messe et la chasuble…

Le Père— Tu vas voir. On peut donc s’ha­biller pour des rai­sons qui ne sont pas seule­ment utiles. On s’ha­bille pour se faire beau, pour s’en­di­man­cher comme on dit, parce que c’est fête. Or la messe, même la messe que je célèbre chaque matin, dans l’é­glise presque vide, c’est une fête — nous ver­rons plus tard pourquoi.

Le prêtre arrive à l'autel pour célébrer la messe

Le prêtre représente le Christ 

Et puis, le prêtre qui célèbre la messe, ce n’est pas le Père Untel, qui est en vacances ; ni mon­sieur l’ab­bé Gau­tier, qui a une deux-che­vaux et dont la gou­ver­nante s’ap­pelle made­moi­selle Mathilde.

Jacques — Qui est-ce alors ?

Le Père — Je répon­drai par une autre ques­tion : Quelle est la phrase la plus impor­tante de toute la messe ?

Jacques — « Ceci est mon Corps. »

Le Père — Bra­vo ! Qui est-ce qui pro­nonce cette phrase ?

Jacques — Le prêtre.

Le Père — Très bien. Et ce qu’il tient dans ses mains, à ce moment-là, c’est son corps à lui ?

Fran­çoise — Non, c’est le corps de Jésus-Christ.

Le Père — Voi­là où je vou­lais en venir ; en par­tant d’une his­toire de cos­tume, nous sommes arri­vés à une véri­té très impor­tante, qui est au centre même de la messe : le prêtre, à la messe, tient la place de Jésus-Christ.

Fran­çoise — Et c’est pour cela qu’on se lève à son entrée, à sa sor­tie, et aus­si quand il nous parle.

Le Père — Et c’est pour cela aus­si qu’il vous bénit, à la fin de la messe, comme le Christ a béni ses Apôtres avant de mon­ter au ciel.

Jacques — Je n’au­rais jamais pen­sé à tout cela en regar­dant une chasuble !

Fran­çoise — Mais il n’y a pas que la cha­suble : le prêtre met d’a­bord l’, et puis l’, et puis le , et puis le et l’étole.

Le Père — Tu as rai­son. Et il est utile de savoir ces noms-là quand on tra­vaille, comme toi, à la . Mais les fidèles n’ont pas besoin de cela pour entrer dans le mys­tère de la messe. Le plus impor­tant à rete­nir c’est que la messe est une fête, et que le prêtre tient la place de Jésus-Christ.


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