Saint Jean-Marie Vianney, appelé aussi le Curé d’Ars, a vécu en France au XIXe siècle. Aux nombreux fidèles qui viennent l’écouter, il veut montrer que Dieu est amour, pardon, miséricorde, bonté. Ce seront d’ailleurs ses derniers mots : « Comme Dieu est bon… »
Dans la petite église d’Ars, la messe va commencer. L’assemblée est très nombreuse. Parmi les fidèles se trouve un homme appelé Maissiat. Venu de Lyon, c’est un grand intellectuel. Il est de passage dans la région pour la chasse aux canards. Ayant entendu parler du célèbre Curé d’Ars, il décide d’entrer dans l’église pour se moquer du vieux prêtre. Maissiat a étudié la philosophie, il veut se mesurer à monsieur Vianney ; il cherche à comprendre pourquoi ce prêtre ignorant, qui a eu tant de mal dans ses études, fait accourir des personnes, même de très loin. Elles sont souvent prêtes à patienter des heures, parfois des jours, afin de se confesser à lui.
Après le sermon, du haut de la chaire où il se trouve pour prêcher, le Curé d’Ars interpelle l’homme devant tout le monde :
— Mon ami, j’espère que votre âme est plus propre que les chiens que vous avez attachés à la porte de l’église.
Tout le monde le regarde, certains sourient en voyant que le riche Maissiat est soudain très mal à l’aise, lui qui est entré dans l’église en ricanant d’un air supérieur.
— Vous viendrez me voir à la sacristie après la messe, ajoute monsieur Vianney.
Quand la messe est terminée, Maissiat, sûr de lui, rejoint le Curé d’Ars :
— Quelle est donc cette comédie que vous avez jouée là, monsieur le curé ? lui demande-t-il.
— Mon ami, répond le prêtre, vous allez vous confesser.
— Me confesser ? Vous n’y pensez pas ! Je ne crois pas en Dieu !
— Comme je vous plains… Allons, mettez-vous à genoux, même si vous n’avez pas la foi, et confessez-vous !
L’homme, à bout de patience, obéit. Il dit ses péchés très vite, sans tristesse ni repentir. Soudain, il voit couler des larmes sur les vieilles joues ridées du prêtre et s’exclame :
— Monsieur le curé, vous… vous pleurez ?
— Je pleure, oui, parce que vous, vous ne pleurez pas pour tout le mal que vous avez fait ! Revenez me voir demain. Cette nuit, priez la Sainte Vierge car la patience de Dieu vous attend.
Dans la nuit, en priant pour que l’amour de Dieu vienne toucher le cœur de Maissiat, le Curé d’Ars se souvient de son arrivée dans ce petit village qui comptait alors 230 habitants. Son évêque lui avait dit :
— Il n’y a pas beaucoup d’amour du Bon Dieu dans cette paroisse, vous en mettrez.
Peu à peu, les gens l’ont vu prier Dieu et l’ont entendu parler de Dieu avec tant d’amour qu’ils sont venus à l’église, d’abord timidement, puis de plus en plus nombreux :
— Nous avons une pauvre église, disaient-ils, mais nous avons un saint curé !
Quarante ans après son arrivée, l’église est toujours pleine, de jour comme de nuit ; le pauvre Curé d’Ars ne peut dormir que deux heures par nuit parce que les gens l’attendent devant le confessionnal. Il écrit un jour à une amie :
« Je suis dans une petite paroisse pleine de religion, qui aime Dieu de tout son cœur. »
Le lendemain matin, Maissiat n’a pas dormi de la nuit. Il revient voir le saint Curé d’Ars et tombe à genoux devant lui :
— Je ne sais pas prier, mais tout ce que vous m’avez dit hier m’a bouleversé. Je suis un homme mauvais et vous, monsieur le curé, vous êtes un homme bon.
Il joint les mains :
— Aidez-moi, monsieur le curé ! Je veux croire en Dieu, mais je n’y arrive pas !
Le Curé d’Ars se met à lui parler de l’amour de Dieu.
— Tout homme, dit-il, même le plus riche, est un pauvre qui a besoin de Dieu.
L’homme fond en larmes.
— Cette fois, dit le prêtre, c’est vous qui pleurez…
— Je pleure parce que je n’aime pas Dieu ! crie Maissiat.
Monsieur Vianney lui touche l’épaule avec douceur :
— Non, mon ami… Vous pleurez parce que vous l’aimez ! Vous aimez Dieu !
L’homme se confesse avec un profond regret de ses fautes et, quand le Curé d’Ars lui dit que tous ses péchés sont pardonnés, il se redresse, rayonnant de joie :
— Que dois-je faire, maintenant, monsieur le curé, pour aller vers Dieu ?
— Vous allez tout droit, mon ami, comme un boulet de canon !
Ce texte et les illustrations proviennent du magazine catholique PATAPON. Cette revue mensuel de 24 pages est destinée aux enfants de 5 à 10 ans et à leurs familles ! Les textes sont écrits par de bons auteurs contemporains, les illustrations sont variées et toujours de qualité.
Plusieurs fois, les auteurs de cette revue ont eu l’amabilité de s’inspirer d’histoires que j’avais mis en ligne et de signaler notre site à ses lecteurs.
En retour, j’emprunte un de leurs textes paru dans le numéro de décembre 2014. C’est une invitation pour que vous abonniez enfants, petits-enfants, neveux, filleuls… C’est un beau cadeau qui ravira son destinataire tous les mois ainsi que le reste de la famille.
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