O divin Créateur, descendez, voici l’heure
De venir habiter votre sainte demeure,
De venir annoncer son destin glorieux
A la Reine à venir de la terre et des cieux.
Dans son humble demeure, elle est seule, elle prie,
La Vierge d’Israël,
Quand l’ange Gabriel
Entrant tout lumineux, lui dit : « Salut Marie,
Le Seigneur est en vous ;
Vos grâces sont la joie et le parfum des âmes,
Vous vous trouvez bénie entre toutes les femmes,
Vierge au cœur humble et doux ;
L’Esprit-Saint répandra sa semence féconde
En votre jeune fleur,
Et sans nulle douleur
Vous concevrez, mettrez un homme dans le monde ;
Et l’adorable Enfant
Sorti de votre sein, ce fruit du doux Mystère,
Sera le Fils de Dieu, le Sauveur de la terre,
Jésus, Dieu triomphant ;
Et l’ange précurseur de sa terrestre voie,
Vierge de Nazareth,
Naîtra d’Élisabeth
Dont le sein maternel est déjà plein de joie. »
Ah ! Seigneur, le grand jour est enfin arrivé
Où tout le genre humain, grâce à vous, est sauvé,
Où vous allez choisir pour nouvelle patrie
Le sein immaculé de la Vierge Marie,
Où vous rouvrez pour nous le royaume des deux,
Où nous allons vraiment être comme des dieux,
Oui, comme de vrais dieux, car une bouche humaine
Dit au Seigneur d’entrer en roi dans son domaine,
Décide de la sorte un fait plus merveilleux
Que le fait créateur de la terre et des deux ;
Oui, comme de vrais dieux, car une fille d’Ève
Sent couler en son sein Une divine sève,
Car la Vierge va dire avec le Tout-Puissant :
Mon-Bien-Aimé, mon Fils,- au Dieu, Fils de son sang.
Poésies religieuses. La nouvelle Ève, poème en douze chants,
par Joseph-Eugène Boquet
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