La plus belle découverte

Auteur : Bouchard, Françoise | Ouvrage : Autres textes .

Temps de lec­ture : 5 minutes

Les lec­teurs qui connaissent le récit sui­vant com­pren­dront qu’il était impos­sible de faire un livre[1] ayant pour sujet les miracles sans rela­ter le plus mer­veilleux de tous, celui qui a per­mis la plus belle des décou­vertes, offrant à la véné­ra­tion uni­ver­selle, l’i­gnoble ins­tru­ment du sup­plice de Notre Sei­gneur, mais aus­si, l’ins­tru­ment béni de la rédemp­tion du monde : je veux par­ler de l’in­ven­tion de la Sainte .

L’empereur avait déjà été mar­qué par ce signe quand, s’ap­prê­tant à aller prendre pos­ses­sion de l’empire, il eut une appa­ri­tion : il vit dans le ciel une croix plus écla­tante que le soleil, sur laquelle étaient écrites ces paroles : « Par ce signe, tu vain­cras ! » Il com­prit tout de suite le mes­sage. Le mono­gramme du Christ va rem­pla­cer l’aigle sur la ban­nière impé­riale qui sera désor­mais sur­mon­tée d’une croix (c’est la nais­sance du labarum).

Mais le ciel est plus exi­geant encore la nuit pré­cé­dant le ter­rible com­bat qui l’op­po­sa à Maxence, Notre Sei­gneur lui appa­rut en songe, lui recom­man­dant de mettre une croix sur le bou­clier de cha­cun de ses sol­dats. Le remède fut effi­cace : Maxence fut défait, empor­té par les eaux du Tibre.

Soldats de Constantin avec le signe du Christ sur le bouclier

La vic­toire sur le tyran allait chan­ger la face du monde, per­met­tant d’é­ta­blir soli­de­ment le règne du chris­tia­nisme sur tout l’empire.

Conseillé par sa mère , il déci­da, en remer­cie­ment de ses suc­cès, d’en­voyer une expé­di­tion à des­ti­née à retrou­ver le sépulcre du Christ. Hélène fut du voyage. Après avoir déblayé des mon­ceaux de terre et de gra­vats, les romains décou­vrirent le saint sépulcre que les païens avaient cru enfouir à tout jamais. À cette heu­reuse nou­velle, l’empereur ordon­na à Macaire, évêque de Jéru­sa­lem, d’é­le­ver, sur le lieu même de la résur­rec­tion du Sau­veur, une église digne d’a­bri­ter une telle relique.

Hélène, qui était res­tée sur place pour sur­veiller les tra­vaux, réso­lut de se mettre à la recherche de la croix du Christ.

Ren­sei­gnée par révé­la­tion que le bois salu­taire se trou­vait dans un des caveaux du Saint-Sépulcre, elle fit creu­ser en cet endroit avec tant d’ar­deur et de dili­gence qu’elle décou­vrit enfin ce tré­sor. La Pro­vi­dence, en effet, avait uti­li­sé les mains sacri­lèges des impies qui, l’ayant caché dans les entrailles de la terre pour le sous­traire à la dévo­tion des fidèles, l’a­vaient ain­si pro­té­gé, durant tout le temps des per­sé­cu­tions, de la fureur des ido­lâtres qui n’au­raient pas man­qué de le détruire ou de le brûler.

Divine croix qui sut attendre que le monde fût rede­ve­nu chré­tien pour rece­voir les ado­ra­tions qu’elle mérite !…

Sainte Hélène invente la vraie croix avec saint Macaire à JérusalemDieu récom­pen­se­ra les efforts de l’im­pé­ra­trice bien plus qu’elle n’eût osé l’es­pé­rer : outre la croix, elle trou­va les clous qui avaient atta­ché Notre-Sei­gneur et le titre INRI. Cepen­dant, une chose la mit en peine : les croix des deux lar­rons cru­ci­fiés avec lui étaient aus­si là, ce qui l’empêcha de dis­tin­guer l’une des autres (pré­ci­sons bien que la pan­carte INRI s’é­tant déta­chée, avait été retrou­vée à part).

qui l’as­sis­tait dans cette affaire réso­lut bien­tôt cette dif­fi­cul­té : ayant fait mettre tous les fidèles pré­sents en prière, il deman­da à Dieu de faire décou­vrir à son Église le véri­table ins­tru­ment de sa Rédemp­tion. L’ef­fet ne se fit pas attendre.

Une femme aux portes de la mort ayant été ame­née sur ce lieu, on lui fit tou­cher les deux croix de lar­rons, sans le moindre résul­tat , mais dès qu’on l’ap­pro­cha de celle du Sau­veur du monde, elle se sen­tit entiè­re­ment gué­rie, quoique son mal eût résis­té jus­qu’a­lors à tous les remèdes humains et que les méde­cins aient jugé son état comme déses­pé­ré. Le même jour, saint Macaire ren­con­tra un mort qu’une grande foule accom­pa­gnait au cime­tière. Il fit arrê­ter ceux qui le por­taient et tou­cha, en vain, le cadavre avec les deux pre­mières croix ; aus­si­tôt qu’on eut appro­ché celle du Sei­gneur, le mort ressuscita.

C’en était assez pour le saint évêque de Jéru­sa­lem et pour Hélène qui, ravie d’a­voir enfin trou­vé le tré­sor qu’elle avait tant dési­ré, remer­cia Dieu d’une si grande faveur et fit bâtir à cet endroit une église magni­fique. Elle y lais­sa une bonne par­tie de la croix qu’elle fit riche­ment orner ; une autre par­tie fut don­née à Constan­ti­nople ; le reste fut envoyé à Rome, dans une église qu’elle avait fon­dée avec Constan­tin et qui prit le nom d’é­glise Sainte-Croix de Jérusalem.

O Dieu, qui avez renou­ve­lé les mer­veilles de votre dans l’in­ven­tion mira­cu­leuse de votre croix salu­taire, faites que, par le prix de cet arbre de vie, nous obte­nions les biens de votre vie éternelle.

Découverte de Sainte Hélène : Reliques de la sainte Croix, bois, clous et inscription INRI

  1. [1] Récit tiré du livre Le monde mer­veilleux des saints, Fran­çoise Bou­chard, Éd. Résiac, 1995

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