La Pénitence

Auteur : Par un groupe de pères et de mères de familles | Ouvrage : À la découverte de la liturgie avec Bernard et Colette .

Temps de lec­ture : 14 minutes

Chapitre VII

Par un beau matin froid mais clair, la rou­lotte tant espé­rée est par­ve­nue sur la place du village.
André, sans cesse aux aguets, a cou­ru pré­ve­nir ses grands amis, et, aus­si­tôt après déjeu­ner, la troupe, sous l’é­gide du cou­sin Ber­nard, arrive au grand complet.

Les gar­çons constatent, ô bon­heur ! que la rou­lotte, pauvre mais propre, pos­sède un vieux moteur et se pré­ci­pitent pour en véri­fier la marque.

Pen­dant cette ins­pec­tion, Ber­na­dette, sui­vie des petites filles, frappe à la porte close.

Un minois pas­sa­ble­ment ébou­rif­fé paraît ins­tan­ta­né­ment, et les yeux, crain­tifs d’a­bord, s’é­clairent en recon­nais­sant la jeune fille.

— Bon­jour, mon petit Nono, dit Ber­na­dette en cares­sant affec­tueu­se­ment les che­veux fri­sés. Est-ce que maman est là ?

Rele­vant sa fri­mousse, Nono, sans répondre, fait signe que oui, puis il prend sans façon la main de la jeune fille et la fait entrer.

Annie et Colette hésitent sur le seuil, mais une femme bien maigre, sous d’humbles vête­ments noirs, les traits rava­gés par la souf­france, dit d’une voix chantante :

— Entrez, mes petites demoiselles.

Puis, tour­nant vers Ber­na­dette ses grands yeux noirs sou­dain pleins de larmes, elle ajoute regar­dant les deux petites :
 — Et moi… je n’en ai plus !

Nono a pris un air farouche pour lut­ter contre ses propres larmes. Colette et Annie ont le cœur ser­ré, et il faut toute la dou­ceur de Ber­na­dette, tout l’en­train des gar­çons, qui viennent à la res­cousse, pour adou­cir le pre­mier contact.

Mais, quand on se quitte, c’est avec des au revoir affec­tueux et de bonnes poi­gnées de mains.

Jean a pas­sé son bras sous celui de sa grande sœur.

— Dis, Ber­na­dette, com­ment va-t-on s’ar­ran­ger pour bien pré­pa­rer ce petit Nono ?

— Il est déjà conve­nu avec maman que nous lui ferons com­prendre à fond son caté­chisme. Vous, la jeu­nesse, débrouillez-vous. Étu­diez votre affaire ; à vous de lui expli­quer la litur­gie du bap­tême et de la . Il est très intel­li­gent, il a neuf ans : il vous pose­ra des ques­tions embar­ras­santes, je vous en pré­viens ; gare si vous répon­dez de travers.

— Bah ! dit Ber­nard, pas si bêtes ! Nous allons conti­nuer à nous faire rafraî­chir la mémoire au pres­by­tère. Quand nous serons fin prêts, nous affron­te­rons avec une supé­rio­ri­té tran­quille les pour­quoi du jeune Nono.

C’est ain­si que M. le curé vit de nou­veau enva­hir sa cui­sine. Sur les modestes bancs de bois ciré, la jeu­nesse s’ins­talle autour de la table. Dans l’im­mense che­mi­née, Bri­gitte silen­cieu­se­ment jette un fagot, sur les tisons qui se réveillent en fai­sant jaillir des gerbes d’étincelles.

On s’ex­plique, on pré­cise les rôles des divers pro­fes­seurs du petit Nono, pour le bien pré­pa­rer à sa pre­mière , et M. le curé, avec son inlas­sable bon­ho­mie, répond :

— Com­pris ! Inutile de vous rap­pe­ler mes leçons de caté­chisme. C’est l’ex­pli­ca­tion litur­gique que vous voulez ?

— Juste ! mon­sieur le Curé. Maman et Ber­na­dette pré­parent le plus difficile.

— Donc, nous leur lais­sons les soins de mettre à la por­tée de ce pauvre petit la doc­trine même du sacre­ment. Il leur fau­dra beau­coup de clar­té et de patience pour la lui expliquer.

— C’est vrai, mon­sieur le Curé, dit Ber­nard. Pour nous, c’est très simple, parce qu’on nous a appris cela tout petits. Et puis, nous nous confes­sons de notre mieux tous les huit ou quinze jours ; mais, quant à ce qui concerne la litur­gie du sacre­ment de péni­tence, nous sommes aus­si nuls que Nono, et vous voyez devant vous la plus belle bande de cancres que vous ayez ren­con­trée dans votre vie.

— Mer­ci ! pro­testent les autres. C’est encore heu­reux que tu avoues faire par­tie de la bande !

* * *

— Alors, il s’a­git de vous arra­cher à ce triste état d’i­gno­rance. Com­men­çons par le commencement.
Le sacre­ment de péni­tence remet les péchés com­mis après le bap­tême. Ce pour quoi (je vous le rap­pelle entre paren­thèses) on l’ap­pelle par­fois « un sacre­ment des morts ».
Le péché fait du pécheur un cou­pable. On peut donc, et on doit, assi­mi­ler le sacre­ment de péni­tence à un juge­ment. Or dites-moi : com­ment s’ac­com­plit habi­tuel­le­ment un jugement ?

La liturgie de la confession expliquée aux jeunes

Réponse una­nime :
 — Devant un tribunal.

— D’où le nom don­né au confes­sion­nal de . Vous autres, les gar­çons, vous vous confes­sez sou­vent à la sacris­tie ou ailleurs : n’empêche que vous êtes tou­jours à genoux comme un cou­pable, et le prêtre assis comme un juge. Ce juge a par­fois la tête cou­verte de la bar­rette, signe de son auto­ri­té (autre­ment dit de son pou­voir de juge), et, sur le sur­plis, il porte l’é­tole vio­lette, dont la cou­leur sym­bo­lise la pénitence.
Vous voi­ci donc à genoux et très bien pré­pa­rés. Par quel acte allez-vous com­men­cer votre confession ?

— En deman­dant la béné­dic­tion du prêtre : « Mon Père, bénis­sez-moi parce que j’ai péché. »

— Et le prêtre va vous répondre en latin : « Que le Sei­gneur soit par sa grâce dans votre cœur et sur vos lèvres, et qu’ain­si vous fas­siez une confes­sion par­faite de tous vos péchés. Je le demande au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. »

— Oh ! dit Jean avec éton­ne­ment, sommes-nous bêtes tout de même de n’a­voir jamais cher­ché à com­prendre une prière aus­si belle ! De ma vie je n’ai pen­sé à savoir ce qu’elle signi­fiait. Pour­tant, puisque nous, les gar­çons, nous savons le latin, c’eût été si simple d’é­cou­ter attentivement.

— Voi­là ! C’est comme ça. Presque per­sonne ne se donne la peine de com­prendre les rites admi­rables de la litur­gie. Êtes-vous même bien sûrs, quand vous réci­tez votre , de réa­li­ser ce qu’il y a de magni­fique dans cet humble aveu de notre misère aux pieds de Dieu, de la sainte Vierge, de ses anges et de ses saints ?

Annie, avec une belle fran­chise, avoue simplement :
 — Je crois que je n’y ai jamais vrai­ment réfléchi.

— Et tu n’es pas la seule ! Nous sommes si habi­tués à ces beau­tés sur­na­tu­relles que nous n’y son­geons même plus.
La pre­mière par­tie du Confi­teor étant réci­tée, c’est le moment d’ac­cu­ser ses fautes, loya­le­ment, en toute sin­cé­ri­té, et, si elles sont graves, avec leur nombre, les cir­cons­tances qui les ont accom­pa­gnées, mais sans trouble ni scrupule.

— Moi, ce qui m’embarrasse, déclare spon­ta­né­ment Colette, c’est de trou­ver mes péchés.

Le vieux prêtre pose sur l’en­fant son regard attendri :
 — Ne te casse pas la tête et remer­cie le Bon Dieu qui garde ton âme pour Lui, dans sa bon­té. Tu sais par­fai­te­ment qu’une seule accu­sa­tion est obli­ga­toire : celle des péchés mor­tels ; mais tu n’i­gnores pas davan­tage que l’a­veu de nos fautes vénielles, de nos pauvres misères, en nous humi­liant, attire la bon­té et la misé­ri­corde du Bon Dieu sur nous.
C’est sur­tout à cette bon­té infi­nie qu’il faut pen­ser quand on se confesse, même si l’on est, hélas ! un grand pécheur.
Il y a toutes sortes de grands cou­pables, tu le sais bien : les cri­mi­nels, les voleurs, et tous ceux qui entraînent les autres au mal, ou qui trompent les intel­li­gences pour les détour­ner du Bon Dieu. Ceux-là, s’ils ont la grâce de se confes­ser, doivent avouer leurs péchés mor­tels sous peine de sacri­lège. Mais, cette accu­sa­tion ter­mi­née, il s’en­gage entre l’ac­cu­sé et son juge un dia­logue dont je vou­drais vous faire com­prendre la beauté.
Le pauvre pécheur récite la deuxième par­tie du Confi­teor ; il ter­mine par ces mots si sin­cères et si humbles : « Je m’ac­cuse encore de tous les péchés de ma vie et de ceux dont je ne me sou­viens pas. J’en demande par­don à Dieu et à vous, mon Père, péni­tence et , si vous m’en jugez digne. »
Écou­tez la réponse. Vous la connais­sez depuis votre enfance. En avez-vous jamais com­pris la grandeur ?
« Que le Dieu tout-puis­sant (est-ce assez majes­tueux ?) ait pitié de vous et qu’a­près vous avoir par­don­né vos péchés, Il vous conduise à la vie éternelle.
Vous avez enten­du : ce Dieu tout-puis­sant va rendre à ce pauvre pécheur la vie éternelle.
Et le prêtre ajoute : « Que l’in­dul­gence, le par­don et l’ab­so­lu­tion vous soient accor­dés par le Sei­gneur tout-puis­sant et misé­ri­cor­dieux. » Car ici la toute-puis­sance est au ser­vice de la misé­ri­corde divine.
En écou­tant ces paroles admi­rables, le péni­tent fait le signe de la croix, de cette Croix par laquelle, dans un ins­tant, il sera par­don­né. Car le dia­logue conti­nue. Le prêtre impose la péni­tence sacra­men­telle, puis il exhorte le péni­tent, lui donne des avis, des conseils et réveille en lui les sen­ti­ments d’un pro­fond repentir.
Le pécheur va les expri­mer en réci­tant alors l’.

— Il faut tâcher, s’é­crie Colette, que ce soit un acte de , pas dit seule­ment parce qu’on a affreu­se­ment peur de l’en­fer, mais parce qu’on aime le Bon Dieu, et qu’on ne peut pas se conso­ler de lui avoir fait de la peine.

— Évi­dem­ment, c’est l’i­déal, et le Bon Dieu en donne la grâce à beau­coup d’âmes. Cepen­dant, la contri­tion impar­faite, ins­pi­rée par la crainte salu­taire des juge­ments de Dieu et ren­fer­mant un com­men­ce­ment d’a­mour, est suf­fi­sante pour rece­voir l’absolution.

— Je le sais bien, reprend Colette pen­sive, mais je ne com­prends pas com­ment il y a des gens qui ont peur du Bon Dieu, au lieu de l’ai­mer, comme j’aime papa et maman… et encore plus, bien entendu.

— Prie pour eux. Tant de pauvres âmes n’ont pas reçu les mêmes grâces que vous, et leur misère morale est par­fois cachée sous un exté­rieur riche et heu­reux. Vous, enfants gâtés du Bon Dieu, vous leur devez le secours de vos prières.
Repre­nons ensemble la for­mule de l’acte de contri­tion : « Mon Dieu, j’ai un très grand regret de vous avoir offen­sé, parce que vous êtes infi­ni­ment bon, infi­ni­ment aimable et que le péché vous déplaît. Je prends la ferme réso­lu­tion avec le moyen de votre sainte grâce, de ne plus vous offen­ser et de faire pénitence. »

— Au fond, mon­sieur le Curé, dit Ber­nard, c’est l’ex­pres­sion même d’une contri­tion par­faite, et, si la volon­té répond aux paroles que nous expri­mons ain­si, c’est bien l’a­mour du Bon Dieu qui est à la base de notre repentir.

— Par­fai­te­ment, et alors le pécheur entend tom­ber sur son âme l’ad­mi­rable sen­tence du par­don, qui est le rite essen­tiel du sacre­ment de Péni­tence. Je traduis :
« Que Notre-Sei­gneur Jésus-Christ vous absolve, et moi, par son auto­ri­té, je vous délie de tout lien d’ex­com­mu­ni­ca­tion et d’in­ter­dit, selon l’é­ten­due de mon pou­voir et de vos besoins. Puis, je vous absous de vos péchés au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. »
Le péni­tent fait pieu­se­ment le signe de la Croix, et le prêtre ajoute ces paroles vrai­ment magnifiques :
« Que la Pas­sion de Notre-Sei­gneur Jésus-Christ, les mérites de la bien­heu­reuse Vierge et de tous les saints, que tout ce que vous ferez de bien et souf­fri­rez de peine, servent à la rémis­sion de vos péchés, à l’aug­men­ta­tion de la grâce en vous et à votre récom­pense dans la vie éter­nelle. Ain­si soit-il. Allez en paix. »
Qui de vous, mes enfants, a réflé­chi que l’abso­lu­tion don­née à un pécheur est une plus grande misé­ri­corde que la résur­rec­tion d’un mort ?

— Oh ! (Excla­ma­tion générale.)

— Qu’est-ce que j’ai de si éton­nant ? oui ou non, une âme en péché mor­tel est-elle morte à la vie de la grâce ?

— C’est vrai… Elle est morte !

— Et peut-on éta­blir une com­pa­rai­son entre la mort du corps, qui nous sépare des pauvres biens de ce monde, mais peut nous faire entrer dans les richesses infi­nies du Ciel, et puis la mort de l’âme qui, elle, nous fait perdre le bon­heur du Ciel et nous désigne à l’en­fer éternel ?
Alors, concluez.
Le Bon Dieu fait-il une plus grande grâce au pécheur qu’il res­sus­cite à la vie de la grâce, auquel il ferme l’en­fer et rend le Para­dis, qu’à un pauvre mort qu’il res­sus­cite à la vie de ce monde ?

Colette est tel­le­ment impres­sion­née qu’elle reste muette. C’est Ber­nard qui dit :
 — Déci­dé­ment, mon­sieur le Curé, nous ne com­pre­nons rien aux beau­tés reli­gieuses. On croit savoir, et puis, pan !… on reste coi devant des véri­tés élé­men­taires, aux­quelles on n’a jamais pensé.

— C’est l’é­ter­nel refrain, Ber­nard. « Per­sonne ne réflé­chit en son cœur. »

— Mais, réclame Colette, tout étour­die de ces consta­ta­tions, quand on n’a pas de péché grave à dire, qu’est-ce qui se passe alors ?

— Penses-tu que le Bon Dieu puisse don­ner moins à ses enfants fidèles qu’à ses enfants coupables ?
L’âme, qui hum­ble­ment accuse ses fautes vénielles, ses misères, ses fra­gi­li­tés, est bai­gnée elle aus­si dans le sang de Jésus par les paroles de l’ab­so­lu­tion. Les pous­sières qui la ter­nis­saient s’en­volent, et elle atteint un degré de grâce et de pure­té qui va s’aug­men­tant, de confes­sion en confession.
Mesu­rez, si vous pou­vez, ce que cela veut dire. Nous ne le sau­rons qu’au Ciel. Et puis, à la grâce plus abon­dante se joint une force toute par­ti­cu­lière pour nous pré­ser­ver du péché.
Et ce n’est pas tout.
Dans les cas d’ur­gence, la sen­tence d’ab­so­lu­tion peut pro­duire ses effets, même si le pécheur, lui, ne peut plus s’ac­cu­ser, comme par exemple quand il s’a­git d’une abso­lu­tion en masse. Alors cha­cun doit, au moins, signi­fier par un geste qu’il est pécheur et qu’il se repent.
Sou­ve­nez-vous de la der­nière guerre. Avant l’at­taque, les prêtres sol­dats fai­saient faire à leurs hommes un acte de contri­tion pro­fonde, et à tous, en bloc, don­naient l’absolution.
Alors ils pou­vaient mourir.
Et cet autre fait, si impres­sion­nant… Lors du tra­gique nau­frage du grand trans­at­lan­tique (la Bour­gogne, je crois) qui som­bra dans un abor­dage, la mort sur­vint avec une rapi­di­té effroyable, alors que beau­coup de pas­sa­gers dan­saient, confiants, sur le navire.
En quelques secondes, tout allait être englou­ti. Des Domi­ni­cains se trou­vaient par­mi les pas­sa­gers. Ils montent sur le pont, et là, debout, calmes, dans la séré­ni­té de leur Foi, ils exhortent leurs com­pa­gnons épou­van­tés à se tour­ner vers Dieu. Sur ces hommes, ces femmes, ces enfants, qui, dans un ins­tant, som­bre­ront dans les flots, ils pro­noncent la for­mule géné­rale de l’ab­so­lu­tion, sau­vant ain­si com­bien d’âmes ? Puis, à mesure que le bateau s’en­fonce, les sil­houettes blanches et immo­biles de ces reli­gieux fixent tous les regards ; car tou­jours, debout l’un près de l’autre, ils appellent au secours la Vierge Mère de Dieu, et c’est le chant du Salve Regi­na qui se mêle aux der­niers mugis­se­ments des vagues, recou­vrant tout de leur immense linceul…

— Là-des­sus, mon­sieur le Curé, décide Ber­nard, il n’y a plus qu’à tirer l’é­chelle. Allons-nous-en.

— En voi­là une conclu­sion ! Mais nous n’a­vons pas dit qu’a­près la confes­sion, le pécheur par­don­né doit accom­plir le plus tôt pos­sible la péni­tence qui lui a été impo­sée par le prêtre. Elle consiste le plus sou­vent en prières qu’il importe de réci­ter aussitôt.
 — Oui. C’est moins ter­rible que de mou­rir englou­tis comme les pas­sa­gers de la Bour­gogne.

* * *

Sur la route du retour, Ber­nard ajoute à la cantonade :
 — J’ai dit que nous étions une bande de cancres, mais c’est plus vrai que je ne le pen­sais, car je me demande lequel d’entre nous avait com­pris, avant ce soir, la splen­deur des rites du sacre­ment de Pénitence.


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