La patronne des missions

Auteur : Goyau, Georges | Ouvrage : À la conquête du monde païen .

Temps de lec­ture : 5 minutes

XXVII

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus

Une femme, sainte Thé­rèse de l’En­fant-Jésus, a été don­née comme patronne, par Pie XI, aux mis­sion­naires du monde entier. Elle avait dit, toute jeune, en son de Lisieux : « Je vou­drais être mis­sion­naire, non seule­ment pen­dant quelques années, mais je vou­drais l’a­voir été depuis la créa­tion du monde, et conti­nuer de l’être jus­qu’à la consom­ma­tion des siècles. »

Sainte Thérèse de Lisiseux, patronne des missions
Cha­pelle de car­mel de Saïgon

Ce car­mel auquel elle appar­te­nait avait eu l’hon­neur, aux alen­tours de 1860, d’en­voyer en Indo-Chine quelques reli­gieuses, pour y fon­der un car­mel à Saï­gon. Mère Gene­viève de Sainte-Thé­rèse, prieure de Lisieux, avait défé­ré, tout de suite, aux dési­rs d’un grand mis­sion­naire, Mgr Lefebvre, des Mis­sions Étran­gères, et vou­lu que plu­sieurs de ses Sœurs par­tissent pour la Cochin­chine, afin de prier, là-bas, pour les apôtres qui tra­vaillaient. Et l’on avait vu d’autres car­mels se créer en Indo-Chine, à l’exemple de Saïgon.

L’i­ma­gi­na­tion de sainte Thé­rèse de l’En­fant-Jésus s’é­va­dait vers ces races jaunes, où l’on avait, par­fois, le goût de la vie contem­pla­tive : pour­quoi ne pas leur mon­trer qu’au lieu de cher­cher dans la reli­gion de Boud­dha une satis­fac­tion pour cet attrait, elles pou­vaient la trou­ver dans la reli­gion du Christ ? Mais il était dans les des­ti­nées de sainte Thé­rèse de l’En­fant-Jésus de ne point quit­ter son monas­tère de Lisieux. Elle aidait les mis­sion­naires, certes, mais elle les aidait en sacri­fiant à la volon­té de Dieu, — son Dieu et le leur, — l’ardent désir qu’elle aurait eu d’être auprès d’eux.

Dieu enten­dait son désir, et un peu plus de trente ans après sa mort, le pape Pie XI l’exauça.

Sainte Thé­rèse de l’En­fant-Jésus est aujourd’­hui auprès de tous les mis­sion­naires, pour la suite des siècles : elle les assiste, elle les pro­tège ; elle est, de par la parole du Pape, leur bien­fai­trice tou­jours pré­sente ; le rêve qu’elle fai­sait d’être mis­sion­naire elle-même jus­qu’à la consom­ma­tion des temps est ain­si réalisé.

Image pieuse : sainte Thérèse bénissant les missionsEntre les reli­gieuses qui dans leur cel­lule contemplent Dieu et qui le prient lon­gue­ment dans le recueille­ment de leurs cha­pelles et les mis­sion­naires qui courent les grandes routes, on a vu s’é­ta­blir, en ces der­nières années, sous les aus­pices de sainte Thé­rèse de l’En­fant-Jésus, une véri­table union : reli­gieuses volon­tai­re­ment cap­tives en leurs car­mels, apôtres du Christ, navi­guant et voya­geant d’un bout à l’autre du monde, sont coa­li­sés : celles-là par leurs prières, ceux-ci par leur labeur, tra­vaillent à la même tâche ; tous ensemble, ils repré­sentent l’É­glise en marche, et sainte Thé­rèse de l’En­fant-Jésus plane sur cette marche conqué­rante, elle qui sut prier, elle qui aurait aimé à pou­voir prêcher.

Et sous ses aus­pices encore, c’est par cen­taines qu’au­jourd’­hui se comptent les vicaires apos­to­liques qui écrivent ou se dis­posent à écrire en Europe pour qu’en leur dio­cèse mis­sion­naire on leur envoie des reli­gieuses, qui s’im­mo­le­ront et sup­plie­ront, comme s’im­mo­lait et sup­pliait Thé­rèse de l’Enfant-Jésus.

Le culte de sainte Thé­rèse de l’En­fant-Jésus et l’es­prit d’a­pos­to­lat mis­sion­naire sont désor­mais indis­so­lu­ble­ment associés.

Aux Phi­lip­pines, nous voyons l’é­pis­co­pat éle­ver une basi­lique sous le vocable de la petite sœur de Lisieux ; les îles Cook se consacrent à elle ; dans les armes du vicaire apos­to­lique d’A­las­ka, terre gla­cée où jamais une rose ne ger­ma, res­plen­dit la rose de Lisieux.

Elle avait dit qu’elle vou­lait pas­ser son ciel à faire du bien sur la terre : Pie XI, d’un de ces gestes pon­ti­fi­caux par les­quels le chef de l’É­glise mili­tante semble com­man­der à l’É­glise triom­phante, a confié à sa pro­tec­tion la vaillance de tous ceux qui prêchent l’É­van­gile du Christ, et leur des­ti­née. Le moment où ce livre s’ar­rête est pré­ci­sé­ment celui où sainte Thé­rèse de l’En­fant-Jésus com­men­ça d’exer­cer son office : elle l’exer­ce­ra, tant qu’il res­te­ra des hommes à conver­tir ; d’a­vance elle plane, d’a­vance elle règne sur les périodes futures de l’his­toire mis­sion­naire ; elle devance, elle attend, les pro­chaines géné­ra­tions d’a­pôtres, char­gée qu’elle est de ména­ger à la terre cette forme suprême du bien, qu’est l’u­ni­ver­selle dif­fu­sion de la vraie foi.

Coloriage pour les enfants du catéchisme : sainte Thérèse


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