Épilogue

Auteur : Goyau, Georges | Ouvrage : À la conquête du monde païen .

Temps de lec­ture : 6 minutes

Il y a sur terre un mil­liard sept cent vingt-six mil­lions d’hommes.

Sur ce nombre, un mil­liard qua­rante-trois mil­lions ne sont pas encore chrétiens.

Sur les six cent quatre-vingt-trois mil­lions de chré­tiens, les catho­liques sont trois cent cinq millions.

Donc, dans l’en­semble du monde, sur cent hommes vivants, il n’y en a pas plus de dix-sept ou dix-huit qui aient été bap­ti­sés catholiques.

En Afrique, sur cent hommes vivants, la pro­por­tion des catho­liques est de deux, plus trois dixièmes.

En Asie, sur cent hommes vivants, la pro­por­tion des catho­liques est de un, plus six dixièmes.

Histoire des missions pour les jeunes et le catéchisme
MADAGASCAR. — Une leçon de musique chez les Fran­cis­caines Mis­sion­naires de Marie.

Ces chiffres montrent quel immense champ de tra­vail s’offre encore à l’É­glise ; ces chiffres font com­prendre tout ce qu’il y a de pres­sant, tout ce qu’il y a d’im­pé­rieux dans les accents du pape Pie XI, lors­qu’il demande que tous les évêques, que tous les prêtres, que tous les catho­liques, hommes et femmes, prêtent aux mis­sion­naires le genre d’aide qu’ils peuvent, cha­cun dans sa sphère, leur apporter.

Les tout jeunes aus­si, ceux à qui ce livre s’a­dresse, peuvent beau­coup pour les mis­sions. Ils peuvent les ser­vir par leur prière, cette prière des cœurs purs, que Dieu accueille volontiers.

Ils peuvent les ser­vir par leurs géné­ro­si­tés, en s’ins­cri­vant à l’Œuvre de la Pro­pa­ga­tion de la Foi, qui assure au Pape les res­sources néces­saires pour l’en­tre­tien des mis­sions sur la sur­face de la terre ; à l’Œuvre de la Sainte-Enfance, qui sauve de la mort, en pays païens, les enfants aban­don­nés, et qui fait d’eux des chré­tiens ; à l’Œuvre de Saint-Pierre Apôtre, qui fonde des sémi­naires pour la for­ma­tion des cler­gés jaunes ou des cler­gés noirs ; à l’Œuvre des Écoles d’O­rient, qui, par­tout sur les rives de la Médi­ter­ra­née orien­tale, entre­tient des écoles catho­liques au milieu des popu­la­tions chré­tiennes encore sépa­rées de Rome ; à l’Œuvre Apos­to­lique, qui four­nit aux Mis­sion­naires les objets litur­giques et pour­voit à leurs autres besoins.

Ils peuvent s’of­frir à des congré­ga­tions mis­sion­naires pour être au loin les par­rains de quelque petit Chi­nois ou de quelque négrillon, et pour faire, en tout ou en par­tie, les frais de son instruction.

Pour les veillées scoutes : Catéchisme pour les adultes à Madagascar
MADAGASCAR.— Une Fran­cis­caine Mis­sion­naire de Marie fai­sant le caté­chisme aux adultes.

Et qu’ils ne disent pas : « A quoi bon En face de ce mil­liard d’hommes, qui sont à mois­son­ner, que peuvent quelques mil­liers de mis­sion­naires ? » Tenir un tel pro­pos serait mécon­naître les leçons les plus récentes de l’his­toire. Il y a soixante ans, qui donc aurait osé pré­voir l’ac­tuelle pros­pé­ri­té de cette chré­tien­té de l’Ou­gan­da, qui, — vous vous en sou­ve­nez, — fut tout de suite féconde, même en mar­tyrs ? Il y a cent ans, un héroïque prêtre fran­çais, M. de Solages, s’en allait tout seul à Mada­gas­car ; il mou­rait de fièvre et de faim, séques­tré dans une case par un cruel et rusé fonc­tion­naire qui vou­lait l’empêcher d’ar­ri­ver à la capi­tale ; il suc­com­bait, sans avoir conquis une seule âme… Aujourd’­hui, dans cette grande île, il y a quatre cent cin­quante mille catho­liques, et l’on éva­lue à envi­ron quatre cent mille les Mal­gaches qui se pré­parent au bap­tême. Au début du siècle, Rome n’a­vait pas de fidèles chez les Esqui­maux : aujourd’­hui ce peuple déshé­ri­té, qu’on disait dégra­dé, compte de solides noyaux de chré­tiens, dont quelques-uns ont fait jus­qu’à quatre cents kilo­mètres pour avoir la copie du Notre Père. Il y a soixante ans, un admi­rable apôtre venu d’I­ta­lie, le futur car­di­nal Mas­saia, appor­tait le Christ aux Gal­las : il prê­chait, vac­ci­nait, bap­ti­sait ; là-bas, aujourd’­hui, les Capu­cins font de nom­breuses conquêtes. Et c’est, aus­si, au cours des cin­quante der­nières années, que vers l’autre pôle, le pôle sud, les Salé­siens de dom Bos­co, sous la conduite du car­di­nal Caglie­ro, — un autre Ita­lien, — ont fait une auda­cieuse pointe, qui les a menés jus­qu’à la Terre de Feu, où s’é­lève, dans la bour­gade d’O­shua­ja, le sanc­tuaire le plus méri­dio­nal de tout l’univers.

Les apôtres de toutes nations sont en marche ; ils ne veulent, pour le royaume du Christ, d’autres fron­tières que celles du monde habité.

l'adieu des clercs aux Missions Etrangeres
L’a­dieu des clercs des Mis­sions Étran­gères : leurs parents leur baisent les pieds.

« Qu’ils sont beaux, les pieds de ces hommes ! » disaient déjà les Saints Livres et redi­sait plus tard Féne­lon. Chaque année, au Sémi­naire des Mis­sions Étran­gères, ceux qui vont par­tir se placent debout devant l’au­tel, et tous leurs confrères, d’a­bord, puis tous les assis­tants, viennent « bai­ser à genoux, écri­vait un jour Louis Veuillot, ces pieds heu­reux qui por­te­ront au loin la bonne nou­velle et la paix du Seigneur. »

Je vous laisse sous l’im­pres­sion d’une telle scène, qui pério­di­que­ment atteste qu’il y a tou­jours, dans l’É­glise, des heures de Pen­te­côte, au cours des­quelles souffle l’Es­prit de Dieu, comme jadis au Cénacle.

Prières des enfants pour les missions
D’a­près les sta­tis­tiques de l’Ex­po­si­tion Mis­sion­naire Vaticane.

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« La patronne des missions

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