Catégorie : <span>II. Les sept sacrements</span>

| Ouvrage : 90 Histoires pour les catéchistes I .

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Mariage

On raconte qu’il y avait à Rome une noble veuve, plus riche de ver­tus que for­tu­née, et gran­de­ment dési­reuse de marier sa fille avant de mou­rir. Hélas, ce n’est pas chose aisée lors­qu’on n’a qu’une maigre dot à offrir aux pré­ten­dants ! Cepen­dant, cette pieuse chré­tienne se sen­tait vieillir et chaque jour elle s’in­quié­tait davan­tage de l’a­ve­nir de son unique enfant. Comme cette der­nière était encore jeune et, dit-on, fort jolie, elle déci­da de ten­ter un grand coup en met­tant de Padoue dans l’affaire.

Bartolomé Esteban Murillo (Pérez) - La Vision de Saint Antoine de Padoue

Ne trouve-t-on pas la sta­tue de l’illustre pré­di­ca­teur dans toutes les églises du monde ? C’est, à n’en pas dou­ter, parce qu’il jouit d’un cré­dit tout par­ti­cu­lier au ciel ! On pré­tend même qu’en Ita­lie les fidèles ont en lui une confiance telle que beau­coup n’hé­sitent pas à le faire pas­ser avant le Bon Dieu ! L’in­téresser à ce si dési­ré était donc, pour la noble famille romaine, miser sur le suc­cès. Aus­si la mère et la fille com­men­cèrent-elles leur avec une foi à trans­por­ter les mon­tagnes ! Et tan­dis que leur prière mon­tait vers le Saint elles se disaient l’une et l’autre : « Il va nous exau­cer ! Dans huit jours, neuf au plus, le can­di­dat que nous atten­dons sera là ! »

Cepen­dant les jours de la neu­vaine passent, la semaine se ter­mine et per­sonne ne se pré­sente… Saint Antoine serait-il deve­nu dur d’o­reille avec les années, ou son cœur se serait-il endur­ci ? Le désap­poin­te­ment de ses deux dévotes est d’au­tant plus vif que leur confiance en lui avait été plus entière…

Au soir du neu­vième jour, la fille, déses­pé­rée, prend la sta­tue de l’humble fils de saint Fran­çois et com­mence à se plaindre amè­re­ment à lui, un peu à la manière des Napo­li­tains lors­qu’ils s’a­dressent à saint Jan­vier le jour de sa fête !

Il faut savoir que ce jour-là, l’ar­che­vêque de Naples approche la tête du mar­tyr d’un petit fla­con rem­pli de son sang et qu’a­près un moment d’at­tente et de prière le liquide se met à bouillon­ner comme s’il était frais. Par­fois cepen­dant le Saint tarde à opé­rer le miracle… Alors les Napo­li­tains, dont le sang bout natu­rel­le­ment toute l’an­née… se