Mois de Marie

Des histoires pour le mois de Marie, le mois de mai

Ayant pour thèmes : Vierge Marie, Sainte Vierge, Notre-Dame, Marie, Mois de Marie, Muguet

La Vierge sarrasine

La Vierge sarrasine
Notre-Dame Pen­dant des siècles et des siècles, jus­qu’à ce qu’une main pro­fa­na­trice la détrui­sit en 1793, sous la Ter­reur, on véné­rait dans une très vieille cha­pelle, à La Saul­ne­rie, en Tar­de­nois, non loin de Reims, en Cham­pagne, une sin­gu­lière sta­tue de la Vierge. Cette sta­tue por­tait, pro­fon­dé­ment enfon­cé dans le genou gauche, un bizarre trait de fer, long d’une ving­taine de pouces. On l’ap­pe­lait « la Sar­ra­sine », mais nul ne savait trop pour­quoi. La toute récente décou­verte d’une ancienne légende cham­pe­noise vient enfin de don­ner le fin mot de cette his­toire bien mal connue. Elle mérite d’être contée. Je vais donc, ici, vous la dire. * * * C’é­tait en l’an 1249. A cette époque, sous la ban­nière aux fleurs de lys de France, à la suite du très saint roi Louis IX, comtes et barons d’An­jou, de Cham­pagne ou de Poi­tou, ducs, vidames ou simples sires d’Au­vergne et de Nor­man­die, des Flandres, d’Ar­tois ou de Lor­raine, tous grands sei­gneurs ou petit princes par­tirent pour le lointain …
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L’Annonciation

L'Annonciation
O divin Créa­teur, des­cen­dez, voi­ci l’heure De venir habi­ter votre sainte demeure, De venir annon­cer son des­tin glo­rieux A la Reine à venir de la terre et des cieux. Dans son humble demeure, elle est seule, elle prie, La Vierge d’Israël, Quand l’ange Gabriel Entrant tout lumi­neux, lui dit : « Salut Marie, Le Sei­gneur est en vous ; Vos grâces sont la joie et le par­fum des âmes, Vous vous trou­vez bénie entre toutes les femmes, Vierge au cœur humble et doux ; L’Es­prit-Saint répan­dra sa semence féconde En votre jeune fleur, Et sans nulle dou­leur Vous conce­vrez, met­trez un homme dans le monde ; Et l’a­do­rable Enfant Sor­ti de votre sein, ce fruit du doux Mys­tère, Sera le Fils de Dieu, le Sau­veur de la terre, Jésus, Dieu triom­phant ; Et l’ange pré­cur­seur de sa ter­restre voie, Vierge de Naza­reth, Naî­tra d’Élisabeth Dont le sein mater­nel est déjà plein de joie. » Ah ! Sei­gneur, le grand jour est enfin arri­vé Où tout le genre humain, grâce à vous, est sau­vé, Où vous allez choi­sir pour nou­velle patrie Le sein imma­cu­lé de la Vierge Marie, Où vous rou­vrez pour …
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Notre-Dame de la Médaille-miraculeuse

Notre-Dame de la Médaille-miraculeuse
Nous voi­ci donc à la veille du pre­mier dimanche de l’Avent, à la cha­pelle de la rue du Bac. Il est 18 h 30. Les bataillons du Père Vincent défilent en ordre, prennent place. Per­due dans leur nombre, notre petite Novice. C’est le grand silence, le cœur à cœur avec Dieu. Per­sonne, sauf les anges, n’est dans le secret de sœur Cathe­rine. Les yeux grands ouverts, elle regarde, elle voit … Mais lais­­sons-lui donc la parole ! « Il m’a sem­blé entendre du bruit du côté de la tri­bune. J’ai aper­çu la Sainte Vierge à la hau­teur du tableau de Saint Joseph. Elle était debout, habillée de blanc, une robe en soie blanche aurore, manches plates, un voile blanc qui lui des­cen­dait jus­qu’en bas ; par-des­­sous son voile, j’ai aper­çu ses che­veux en ban­deaux ; par-des­­sus une den­telle à peu près de trois cen­ti­mètres de hau­teur, sans fronces, c’est-à-dire légè­re­ment appuyée sur les che­veux… (Fille d’Ève, comme elle campe bien le moindre détail de la toi­lette céleste !) « La …
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Légende de la montagne Saint-Eynard

Légende de la montagne Saint-Eynard
Dans les pages d’un vieux livre Hen­ri. — Comme c’est amu­sant, toutes ces petites mai­sons, per­chées sur la pente de la mon­tagne ! — Cette mon­tagne, c’est la mon­tagne amie de Gre­noble, celle qu’on voit au bout de chaque rue : le Saint-Eynard. Je sais à son sujet une bien jolie légende, cueillie dans un vieux livre qui garde encore le par­fum des œillets roses conser­vés entre ses pages jau­nies. « Sachez d’a­bord que jadis, Dieu, la Vierge et les saints fai­saient sur la voûte céleste de longues pro­me­nades. Quand ils arri­vaient au-des­­sus de cette val­lée, c’é­tait pour leurs yeux un émer­veille­ment. « Ils aper­ce­vaient les Sept-Laux, les crêtes du Bel­le­donne toutes blanches de neige… Au soleil levant, le mas­sif de la Char­treuse et le gla­cier lilial du Mont-Blanc. « A leurs pieds, l’Isère cou­lait avec ses flots argen­tés à tra­vers des clai­rières bor­dées de chênes, de châ­tai­gniers et de peu­pliers… Saint Pierre s’as­seyait pour mieux voir ; la Vierge Marie joi­gnait les mains d’ad­mi­ra­tion… Dieu sou­riait… « Mon Dieu ! dit un jour la …
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La Vierge aux Anges

La Vierge aux Anges
Pen­dant les huit jours qu’elle pas­sa dans l’é­table de Beth­léem, Marie n’eut pas trop à souf­frir. Les ber­gers appor­taient des fro­mages, des fruits, du pain, et du bois pour faire du feu. Leurs femmes et leurs filles s’oc­cu­paient de l’En­fant et don­naient à Marie les soins que réclament les nou­velles accou­chées. Puis les rois mages lais­sèrent un amon­cel­le­ment de tapis, d’é­toffes pré­cieuses, de joyaux et de vases d’or. Au bout de la semaine, quand elle put mar­cher, elle vou­lut retour­ner à Naza­reth, dans sa mai­son. Quelques ber­gers lui pro­po­sèrent de l’ac­com­pa­gner, mais elle leur dit : — Je ne veux pas que vous quit­tiez pour nous vos trou­peaux et vos champs. Mon Fils nous condui­ra. — Mais, dit Joseph, aban­­don­­ne­­rons-nous ici les pré­sents des Mages ? — Oui, dit Marie, puisque nous ne pou­vons pas les empor­ter. — Mais il y en a pour beau­coup d’argent, dit Joseph. — Tant mieux, dit Marie. Et elle dis­tri­bua aux ber­gers les pré­sents des rois. — Mais, reprit Joseph, ne pour­­rions-nous en gar­der une petite par­tie ? — Qu’en ferions-nous ? …
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L’enfance de la Vierge Marie

L'enfance de la Vierge Marie
L était une fois, dans la capi­tale de la Pales­tine, deux vieux époux, cas­sés par l’âge et le tra­vail. Ils habi­taient une petite mai­son blanche et pro­prette, au bout de la grand’­rue de Jéru­sa­lem, juste devant le Temple. Le soir, lors­qu’il fai­sait beau, ils aimaient s’as­seoir sur le pas de leur porte et regar­der, sans rien dire, le soleil tout rouge entrer dans son lit de nuages der­rière les tours et les cou­poles du monu­ment. Mais ils n’é­taient pas heu­reux, car ils n’a­vaient pas d’en­fant et se trou­vaient bien seuls. Un soir, comme ils se sen­taient plus tristes que jamais, Joa­chim prit la main d’Anne, la ser­ra très fort et lui dit : « Puisque c’est ain­si et que nous deve­nons vrai­ment très âgés, nous allons faire encore un immense sacri­fice… — Quel sacri­fice encore ? dit Anne, sen­tant un petit pin­ce­ment du côté de son cœur. — Eh bien ! dit Joa­chim, tout bas et tout len­te­ment, nous allons nous sépa­rer ! — Quoi ! pleu­ra la pauvre Anne. — Oui, nous allons vivre pen­dant quelque …
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Méchants buissons, blanches robes et très gente Dame

Méchants buissons, blanches robes et très gente Dame
Assomp­tion « Ciel ! comme nous voi­là faits !… » Ils étaient par­tis endi­man­chés, vêtus de blanc ain­si que les lis des jar­dins et les mar­gue­rites des champs. Par­tis par une très longue route vers la Cité mer­veilleuse où leur père était roi, et où ils seraient princes. Leur mère, sage et pru­dente, leur avait dit au départ : « Pre­nez grand soin de vos vête­ments imma­cu­lés : votre père n’y tolé­re­rait ni tache ni accroc. – Bien sûr ! » avaient répon­du filles et gar­çons, gaillards et fan­fa­rons. Oui, mais… En route, il leur avait pris fan­tai­sie de s’a­mu­ser : ils avaient joué, ri, chan­té, cha­hu­té, et puis cha­hu­té, chan­té, ri et joué, comme des fous, dans la pous­sière des villes et dans la bouc des champs, sans regar­der aux ronces du che­min, aux épines des buis­sons, sans se sou­cier le moins du monde de leurs beaux vête­ments cou­leur de mar­gue­rites et de lis… Ils n’y avaient point pen­sé. Mais voi­ci qu’en arri­vant aux portes de la Cité, un rayon de sa lumière les tou­cha, dans lequel, sou­dain, ils se figèrent, …
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Apparition de Pontmain

Apparition de Pontmain
, après la classe du soir, vers cinq heures et demie, les deux petits gar­çons entrèrent dans la grange avec leur père. À la lueur pâle et vacillante d’un flam­beau de résine, ils sai­sirent les longs mar­teaux de bois qui ser­vaient à piler les ajoncs, et tous trois se mirent à cette besogne pour don­ner à leurs che­vaux la ration du soir. Le tra­vail fut bien­tôt inter­rom­pu par l’ar­ri­vée d’une femme du bourg, qui avait à par­ler au père Bar­be­dette. C’é­tait Jean­nette Détais, l’en­se­ve­lis­seuse des morts du vil­lage. Pen­dant cet ins­tant de répit, Eugène s’a­van­ça vers la porte, res­tée entr’ouverte. « J’al­lais, disait-il, tout sim­ple­ment pour voir le temps. » La nuit, une claire et froide nuit de jan­vier, était venue. Dans l’im­men­si­té des cieux scin­tillaient dès mil­liers d’é­toiles, dont la clar­té était reflé­tée par la neige qui cou­vrait la terre. L’en­fant admi­rait ce ciel, il lui sem­blait qu’il n’a­vait jamais vu autant d’é­toiles. Mais bien­tôt il fut absor­bé par un spec­tacle bien plus …
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Puissance du Scapulaire

Puissance du Scapulaire
Vous avez tous plus ou moins enten­du par­ler de ce petit habit, rem­pla­cé aujourd’­hui par une médaille, que l’on impose aux enfants le len­de­main de leur Com­mu­nion Solen­nelle. Peut-être connais­­sez-vous moins bien son his­toire ? La voi­ci, en quelques mots… Le sca­pu­laire était, tout d’a­bord, une sorte de tablier que les Moines met­taient par-des­­sus leurs vête­ments pour évi­ter de les salir lors­qu’ils allaient tra­vailler aux champs. Par la suite cette sorte de blouse devint une simple pièce d’é­toffe, beau­coup plus longue que large qui, munie d’une ouver­ture ronde pour pas­ser la tête, des­cen­dait dans le dos et sur la poi­trine. La plu­part des moines la por­taient, entre autres les Pères Carmes. Vous n’a­vez peut-être jamais enten­du par­ler de ces reli­gieux ? Cepen­dant, vous avez tous vu des images repré­sen­tant sainte Thé­rèse de l’En­fant-Jésus ! La petite Sainte appar­te­nait à cet Ordre du Car­mel, et c’est pour cela que l’on dit qu’elle était Car­mé­lite. Or, vers le milieu du XIIe siècle, la Sainte Vierge appa­rut à un Père …
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Notre-Dame de La Vang

Notre-Dame de La Vang
Notre Dame de La-vang : ori­gine du Pèle­ri­nage La-vang est situé au milieu de la jungle viet­na­mienne, à quelques kilo­mètres de la cita­delle de Quang-tri et de la flo­ris­sante chré­tien­té de Co-vuu. La tra­di­tion rap­porte que, il y a envi­ron cent ans, des chré­tiens de Co-vuu, fuyant la per­sé­cu­tion, vinrent se réfu­gier en ce lieu alors entou­ré d’une grande forêt ; ces braves gens étaient très pieux. Tous les soirs, ils se réunis­saient dans la pauvre chau­mière qui leur ser­vait d’o­ra­toire, et là, devant une gros­sière image de la sainte Vierge, ils priaient avec fer­veur. Deman­­daient-ils à la mère de Dieu la ces­sa­tion de la peste, du cho­lé­ra, fléaux si fré­quents en Annam ? La sup­­pliaient-ils de les pré­ser­ver des tigres si nom­breux dans la forêt ? Ou plu­tôt de faire jouir leur pays de la paix reli­gieuse ? Un soir, au moment où ils se reti­raient, une dame d’une beau­té ravis­sante leur appa­rut ; elle était vêtue de blanc et entou­rée de lumière ; deux char­mants enfants, por­tant chacun …
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Marie, Porte du Ciel

Marie, Porte du Ciel
Conte chré­tien Ce soir-là, lorsque Jésus pas­sa par­mi les élus, tout heu­reux de saluer leur Sau­veur, il sem­blait quelque peu pré­oc­cu­pé ; il répon­dait aux saluts avec son sou­rire radieux, mais demeu­rait pen­sif, car il avait aper­çu, au milieu des bien­heu­reux, quelques per­sonnes — et même un bon nombre — qui le frap­paient par leur com­por­te­ment. Ils parais­saient com­plexés, on aurait dit qu’ils dési­raient pas­ser inaper­çus, et leur regard était inquiet, presque fuyant, ce qui est contraire à l’am­biance de confiance qui règne au Para­dis. De toute manière, après deux ou trois jours, grâce à la grande fra­ter­ni­té qui existe dans la Mai­son du Père, ils chan­geaient com­plè­te­ment, se sen­taient à leur aise, à l’u­nis­son avec les autres, avec la même joie et la grande paix qui se reflé­taient sur leur visage. Com­ment expli­quer ce phé­no­mène ? Y aurait-il une négli­gence de Saint Pierre ? Son âge avan­cé, la rou­tine, et en par­ti­cu­lier sa grande confiance a peut-être per­mis que son contrôle se relâche. Il était donc néces­saire d’exi­ger …
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Le cierge de Rocamadour

Le cierge de Rocamadour
Dans l’église de Roca­ma­dour, la Mère de Dieu a fait tant de miracles qu’on en a écrit tout un livre. Je l’ai lu bien sou­vent, et par­mi les plus beaux, en voi­ci un que je veux racon­ter parce qu’il montre jusqu’où peut aller la cour­toi­sie de Notre-Dame. Il y avait, en ce temps, un jon­gleur très fameux, nom­mé Pierre de Syglar, qui, d’un bout de l’année à l’autre, allait de mou­tier en mou­tier, chan­tant la gloire de la Vierge Marie. Se pou­­vait-il qu’au moins une fois en sa vie, il ne pas­sât par le sanc­tuaire où, depuis les jours les plus loin­tains, une image de la Mère de Dieu, la plus belle que vous puis­siez voir, attire de tous les coins du monde un peuple immense à ses pieds ?… Il y pas­sa donc une fois. C’était au soir d’une chaude jour­née. Il avait fait un long voyage, il avait faim, il avait soif, et ce n’était pas sans envie d’entrer se …
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Le petit oiseau de l’Ave Maria

Le petit oiseau de l’Ave Maria
Notre-Dame Lorsque Tony, le vieux ber­ger, par­tait pour la sai­son d’é­té vers l’al­page où il menait paître toutes les chèvres du hameau, il emme­nait avec lui son chien « Patou » et « Can­zo­net », le petit san­son­net qu’il avait appri­voi­sé. Tony l’a­vait recueilli avec ses frères, alors qu’ils n’é­taient que de pauvres oise­lets, que des gamins avaient jetés hors du nid mater­nel. Can­zo­net, le plus robuste, avait vécu, grâce aux bons soins du ber­ger et aux miettes de pain trem­pées dans du lait dont celui-ci le gavait à l’aide d’un petit bâton. Il était deve­nu un joli san­son­net appri­voi­sé, très atta­ché à son maître et très doué pour le chant. Durant ses longues heures de liber­té, Tony, avec une patience inlas­sable, lui avait appris, à l’aide de son pipeau, toutes sortes d’airs mon­ta­gnards et de can­tiques. Mais celui que Can­zo­net sif­flait le mieux et avec le plus de plai­sir, tout comme son maître d’ailleurs, c’é­tait : Ave, ave, ave Maria… Tout le monde, dans ce coin de la mon­tagne, connaissait …
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La Vierge aux oiseaux

La Vierge aux oiseaux
La Vierge fuyait avec l’enfant devant les sol­dats du roi Hérode. En che­min elle ren­con­tra la colombe, et la colombe lui deman­da : – Où vas-tu avec ton enfant ? La Vierge alors lui répon­dit : – Je fuis les sol­dats du roi Hérode. Mais déjà on aper­ce­vait la pous­sière que fai­saient les cava­liers, et la colombe s’envola. La Vierge conti­nuait de fuir devant les sol­dats du roi Hérode. En che­min elle ren­con­tra la caille, et la caille lui deman­da : – Où vas-tu avec ton enfant ? La Vierge alors lui répon­dit : – Je fuis les sol­dats du roi Hérode. Mais déjà on enten­dait le galop des che­vaux, et la caille aus­si s’envola. La Vierge s’enfuyait tou­jours devant les sol­dats du roi Hérode. En che­min elle ren­con­tra l’alouette, et l’alouette lui deman­da : – Où vas-tu avec ton enfant ? La Vierge alors lui répon­dit : – Je fuis les sol­dats du roi Hérode. Mais déjà on enten­dait les jurons des sou­dards, et l’alouette fit cacher la Vierge der­rière une touffe de sauges. Les sol­dats d’Hérode ont ren­con­tré la colombe, et ils ont …
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Les trois ducats

Les trois ducats
C’é­tait un homme comme vous et moi, un homme ni meilleur ni pire, un pauvre diable de pécheur. Qu’avait-il fait ? Je n’en sais rien. Une faute plus grave que les autres, un péché plus gros que les autres, un jour où Dieu, sans doute, l’avait aban­don­né trop long­temps à lui-même. Et on le menait au gibet de la bonne ville de Tou­louse entre le bour­reau et les Consuls, au milieu d’une foule de curieux et de méchants gar­çons, accou­rus sans doute pour voir ce qui les atten­dait demain. Or, ce jour-là, le roi René fai­sait son entrée à Tou­louse, avec sa femme, la belle Aude, qu’il venait d’épouser dans un pays voi­sin. En pas­sant devant le gibet, la Reine vit le condam­né déjà juché sur l’escabeau, la tête enga­gée dans la corde. Elle ne put rete­nir un cri et se cacha la tête dans les mains. Le Roi arrê­ta tout son monde, fit signe au bour­reau de sur­seoir, et se tour­nant vers les Consuls : – Messieurs …
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Notre-Dame de Boulogne

Notre-Dame de Boulogne
racon­tée aux enfants L’arrivée « Elle va pas­ser ici ! — Qui ? — Notre-Dame de Bou­logne ! — Qui c’est, Notre-Dame de Bou­logne ? — Tiens, la Sainte Vierge ! Tu t’ap­pelles Jean-Claude, ça ne fait pas deux gar­çons. Je m’ap­pelle Marie-Fran­­çoise-Jeanne, ça ne fait pas trois filles ! La Sainte Vierge c’est pareil ! Elle a beau­coup de noms mais que nous l’appelions Notre-Dame de Lourdes, ou Notre-Dame de Fati­ma, ou Notre-Dame de Bou­logne, ça ne fait pas plu­sieurs per­sonnes. C’est tou­jours la Sainte Vierge ! — C’est loin, Bou­logne ? — Tout en haut de la France, dans le Pas-de-Calais ; en face de l’An­gle­terre. Figure-toi que la Sainte Vierge y est venue en bateau. — En bateau ? — Mais oui. Maman m’a racon­té l’his­toire. Il y a très long­temps de cela, encore au temps des Gau­lois, les Chré­tiens avaient éle­vé à Bou­logne une pauvre église en bois sur l’emplacement d’un temple païen. Bien des années après, un jour, comme ils priaient dans cette église, la Sainte Vierge leur appa­rut et leur dit : « Les anges, par l’ordre de Dieu, …
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Deux Moinillons

Deux Moinillons
Ding-Dong… Deux petits moines, — des moi­nillons, — disent leur Ange­lus, leur béné­di­ci­té ; puis, tan­dis que les Pères prennent leur repas au réfec­toire, ils déballent leurs petites pro­vi­sions au pied d’une belle sta­tue de Notre-Dame. Demi-pen­­sion­­naires au Couvent des Frères Prê­cheurs (Domi­ni­cains), ils arrivent tôt, servent la messe, puis reçoivent les leçons du Père Ber­nard et l’aident dans son office de sacris­tain. Le soir seule­ment ils dévalent la col­line pour ren­trer chez eux, au vil­lage d’Alfange. Cette his­toire se passe au Por­tu­gal, au XIIIe siècle. Voi­là cent ans, ce pays était encore aux mains des Maures, venus d’A­frique, et qu’ils avaient conquis cinq siècles plus tôt. Vers le XIe siècle, Alphonse VI, roi de Cas­tille, reprit par­tiel­le­ment ce ter­ri­toire et don­na ce qui était com­pris entre le Min­ho et le Dou­ro à Hen­ri de Bour­gogne, lequel prit le nom de Comte de Por­to ou de Por­tu­gal. Le fils d’Hen­ri, Alphonse-Hen­­ri­­quez, gagna sur les Maures une vic­toire déci­sive. Pour des Fran­çais, il est inté­res­sant de savoir …
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Puissance de la Médaille de N.-D. Auxiliatrice

Puissance de la Médaille de N.-D. Auxiliatrice
C’é­tait en mai 1869, un same­di soir. Une jeune fille, les yeux cou­verts d’un épais ban­deau noir et gui­dée par deux dames, entra dans le sanc­tuaire de N.-D. Auxi­lia­trice à Turin. Elle venait du vil­lage de Vino­vo et se nom­mait Marie Star­de­ro. Atteinte depuis deux ans d’un mal d’yeux par­ti­cu­liè­re­ment violent, elle avait fini par perdre com­plè­te­ment la vue. Inca­pable de se conduire elle fai­sait un pèle­ri­nage au Val­doc­co, accom­pa­gnée par sa tante et une cha­ri­table voi­sine. Après une fer­vente prière faite devant l’au­tel de la Vierge, l’in­firme deman­da à par­ler à Don Bos­co. Celui-ci la reçut à la sacris­tie. « Depuis com­bien de temps avez-vous mal aux yeux ? lui deman­da-t-il. — Il y a très long­temps, mon Père, répon­dit la jeune fille. Mais il n’y a qu’un an que je n’y vois plus du tout. — Avez-vous consul­té quelque spé­cia­liste et sui­vi un trai­te­ment ? — Nous avons essayé toutes sortes de remèdes, répon­dit la tante. Aucun ne lui a pro­cu­ré la moindre amé­lio­ra­tion. Quant aux méde­cins, ils …
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Du moine qui voulut voir Notre-Dame

Du moine qui voulut voir Notre-Dame
Tous ceux qui pré­tendent que rien ne vaut la joie de voir, chaque jour, en leur place, les belles choses que Dieu a créées, je répli­que­rai par le cas d’un jeune clerc qui eût don­né sans regret tout ce que les yeux peuvent voir et tout ce que la main peut sai­sir, pour le bon­heur de contem­pler, ne fût-ce qu’un ins­tant, Celle dont on dit à bon escient qu’elle est la gemme, l’églantine, la gloire de la terre et des cieux, Notre-Dame Sainte Marie. Un jour que pros­ter­né devant son image bénie, il lui disait, une fois après tant d’autres, qu’il ne sou­hai­tait rien tant que la voir, non plus sous la forme impar­faite d’une sta­tue de pierre ou de bois, mais telle qu’elle était en véri­té : – Mon fils, lui répon­dit l’image, je n’annonce l’heure de mou­rir à per­sonne, car tes jours ne sont pas à moi : ils appar­tiennent à mon Fils. Mais si tu tiens tant à me voir, sache …
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Le manteau de la Vierge

Le manteau de la Vierge
Dès que le convoi des Rois fut par­ti, saint Joseph, qu’un ange avait aver­ti, pre­nant avec lui l’Enfant et sa mère, et l’âne, équi­pé de façon som­maire, quit­ta Beth­léem. Le tyran mau­dit n’avait pas encor por­té son édit, qu’eux fuyaient déjà, trom­pant sa colère, et gagnaient au loin l’exil tuté­laire. Au cours du voyage, il advint ceci que je vais nar­rer dans un bref récit. Ayant tra­ver­sé la Judée entière, ils ont pu fran­chir, enfin, la fron­tière, et sont, désor­mais, en sécu­ri­té. De là, pour atteindre un sol habi­té, c’est un long tra­jet qu’il leur fau­dra faire. Main­te­nant, Joseph ne s’en trouble guère ; il leur reste assez de pain ; et voi­ci de l’huile, du miel, des dattes aus­si… L’outre a conser­vé son eau fraîche et claire. Le bau­det, gaillard plus qu’âne sur terre, va son petit train, comme à l’ordinaire. Et, s’il n’avait pas, au cœur, le sou­ci des enfants qu’Hérode abat sans mer­ci, saint Joseph, d’avoir si bien réus­si, rirait, dans sa barbe et dans sa prière. C’est tou­jours, pourtant, …
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